VP, pourfendeur des monopoles et défenseur de l’autogestion

(«le prolétaire»; N° 505; Novembre-Décembre 2012)

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Depuis quelques années, VP tente d’organiser une fraction dans la CGT autour de son blog Où va la Cgt ? Elle prétend ainsi construire une opposition lutte de classe à la direction collaborationniste de la confédération. Elle dénonce le réformisme de celle-ci et les campagnes chauvines autour du «made in France».

Mais le syndicalisme classiste que prétend défendre VP n’est qu’une version de gauche du collaborationnisme.

Dans un récent article («Multinationale ou travailleurs : le gouvernement peine à donner le change !», vp-partisan.org) sur la lutte des ouvriers de Fralib à Marseille, VP se rallie ouvertement aux mythes réformistes les plus éculés : l’autogestion et la lutte anti-monopoliste.

L’article en question présente la création d’une SCOP comme une «victoire des ouvriers» car «cela créerait un désaveu cinglant de leur argumentaire économique (par la capacité des ouvriers à résoudre les problèmes qu’ils invoquent eux-mêmes pour leurs choix économiques), écologique (Unilever se targue d’écologie tout en faisant parcourir l’Europe en camions à ses productions !), et politique (capacité des ouvriers à organiser et pérenniser eux-mêmes leur emploi).»

La SCOP, une victoire prolétarienne contre le capital ? Non ! C’est un projet anti-prolétarien qui vise à enchaîner les travailleurs à «leur» entreprise capitaliste et à leur propre exploitation. Il est impossible de s’émanciper du capitalisme dans le cadre de l’économie capitaliste. Pas plus qu’ ils ne peuvent prendre le contrôle de l’État par les élections pour le faire tourner à leur profit, les prolétaires ne peuvent  transformer une entreprise capitaliste en une parcelle d’économie socialiste en la transformant en SCOP.

L’orientation collaborationniste est également claire et nette quand VP dénonce l’Etat «au service des monopoles» et «l’économie des monopoles». C’est encore et toujours la stratégie du front «antimonopoliste» qui ne peut être qu’interclassiste car il vise à rassembler tous ceux qui sont «victimes» des «monopoles» ou des «multinationales» du prolétaire au petit patron. Cette dénociation des multinationales oblige VP à se taire sur le slogan ouvertement nationaliste des syndicats de Fralib : «Le thé de l’Eléphant est né  il y a  120 ans à Marseille, L’Eléphant est Français, en Provence il doit rester.»

Il ne faut ainsi pas s’étonner que le blog syndical de VP juge que la très collaborationniste journée d’inaction du 14 novembre était «une première bien-venue» et «un bon point d’appui, et un bon support pour développer la solidarité internationale» («14 novembre : une première syndicale européenne», 13 novembre). Heureusement pour VP que le ridicule ne tue pas !

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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