Face à l’indépendantisme catalan et au nationalisme espagnol, une seule réponse prolétarienne:

L’ennemi est chez nous! C’est notre propre bourgeoisie!

(«le prolétaire»; N° 526; Oct. - Nov. - Déc. 2017)

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5 ans après la grande manifestation de la Diada (fête nationale catalane) de 2012, la tension entre le gouvernement central espagnol et la Generalitat catalane a atteint son point d’ébullition dans la première moitié du mois d’octobre. Ces 5 années ont été marquées par les exigences de la part des deux présidents de la Gneralitat, Artur Mas et Carlos Puigdemont, d’un référendum sur l’indépendance de la Catalogne. Et du côté du gouvernement central dirigé par Rajoy par le refus réitéré d’un tel référendum sous quelque forme qu’il soit. En fait il y a eu déjà en 2014 une première tentative de référendum, mais sa faible participation a conduit les deux côtés à l’ignorer et à se concentrer sur la lutte pour des objectifs futurs similaires. Mais il serait absurde de croire que le problème catalan se réduit aux dimensions d’une consultation électorale (légale ou illégale, contraignante ou non); en fait ce problème n’a cessé de prendre de l’ampleur, au-delà de la version journalistique selon laquelle il s’agissait de la légitimité ou non du vote en Catalogne, et autour de questions qui n’ont rien à voir avec «l’exercice du droit démocratique».

En réalité le point de départ de l’escalade des affrontements se trouve dans la crise capitaliste qui a secoué le monde à partir de 2007-2008: l’affrontement politique découle de la guerre économique. Les drapeaux démocratiques et légalistes masquent des causes beaucoup plus vénales; la mobilisation «citoyenne» répond à des forces matérielles d’une portée autrement plus importante que les urnes.

Comme nous l’avons expliqué dans nos diverses prises de position sur les événements de Catalogne (1), ces affrontements trouvent leur origine dans la rivalité économique chaque jour plus aigüe entre différents groupes bourgeois. D’un côté les bourgeois regroupés sous le drapeau de l’indépendantisme catalan avec leurs différentes organisations politiques et sociales: le Cercle de Empresaris (Cercle des Entrepreneurs), des secteurs du Foment del Treball, groupes de petits industriels durement frappés par la crise, liés aux grandes exploitations touristiques, des organisations patronales agricoles comme la Unio de Pageses (Union paysanne), etc. De l’autre côté la quasi-totalité de la bourgeoisie nationale espagnole dont le rayon d’action est précisément national et international (parmi laquelle se trouvent de nombreux bourgeois catalans liés au capital financier à projection européenne et américaine) et tout particulièrement celle qui a en Espagne et en Catalogne, principale région économique du pays, son foyer de profits grâce auquel elle se lance à l’assaut du marché international. Ce n’est que dans la dernière période que cette fraction de la bourgeoisie catalane a manifesté un soutien sans équivoque au gouvernement central à travers des organisations-écrans comme la Sociedad Civil Catalan et des groupes d’extrême droite. A ces deux acteurs principaux s’ajoutent des acteurs secondaires comme les petites bourgeoisies locales liées à la structure autonomiste de l’Etat, intéressées au maintien d’un système de cohésion dans un cadre national qui leur assure la redistribution de rentes permettant leur existence parasitaire.

C’est sur ce fond de guerre économique et commerciale que se placent les divers acteurs politiques, et ce n’est qu’en partant de là qu’il est possible de comprendre leurs comportements, une fois que l’on a écarté les stupides mots d’ordre patriotiques, civiques et démocratiques: pourquoi le Parti Socialiste Andalou défend-il ainsi l’unité du pays alors que le Parti Socialiste catalan est partisan d’un Etat confédéral? Il faut chercher la réponse dans le fait que le PSOE Andalou gère les rentes provenant par voie fiscale en partie de Catalogne, alors que le PS catalan est lié à une bourgeoisie locale qui voit fondre les ressources sur lesquelles elle peut mettre la main à cause des «exactions» fiscales de l’Etat central, et non pas dans une identité nationale hispano-andalouse d’un côté et dans un tournant nationaliste d’un parti socialiste traditionnellement anti régionaliste de l’autre.

Depuis les négociations sur le Pacte fiscal entre le gouvernement central et la Generalitat (gouvernement autonome) de Catalogne, véritable point de départ dans cet affrontement, jusqu’à la perte progressive de la suprématie économique de la Catalogne devant le dynamisme de ses concurrents d’autres régions d’Espagne, la guerre commerciale, économique et politique a été le pain quotidien des bourgeois d’un côté ou de l’autre de l’Ebre – impliquant y compris ces grandes entreprises que sont les grands clubs de foot qui mobilisent à la fois de grandes quantités de capitaux et de gigantesques contingents de prolétaires énivrés chaque dimanche par cet opium quasi religieux.

Mais celui qui s’attendrait à trouver une bourgeoisie catalane et une bourgeoisie espagnole nettement délimitées, rangée chacune derrière son drapeau (ayant d’ailleurs les mêmes couleurs, ce qui devrait faire réfléchir les défenseurs imbéciles des deux côtés du caractère sacré de celles-ci) et les armes prêtes contre l’ennemi, se tromperait complètement. La bourgeoisie est une classe parasitaire: parasitaire du travail prolétarien dont elle extrait la plus-value et parasitaire du capital dans lequel se transforme cette plus-value. Elle est le reflet politique et social de la circulation des marchandises et des capitaux: une classe nationale qui naît d’un réseau qui est international par définition.

La lutte politique entre différents groupes bourgeois n’a pas son origine dans deux capitales, dans deux bourgeoisies nationales bien définies, mais dans la pression que ces fractions exercent à travers leurs différentes armes juridiques, légales, policières, militaires, pour s’approprier une quantité plus importante du bénéfice engendré en termes sociaux et non nationaux ou locaux. Le bourgeois de Zaragoza a une relation intime avec celui de Reus, ils font partie de la même structure réticulaire; mais tous deux cherchent à s’approprier une part plus grande de cette plus-value au détriment de leur collègue-adversaire. C’est pourquoi parler de bourgeoisie catalane ou espagnole est une formule synthétique qui permet de résumer la nature de l’affrontement, mais qui laisse de côté une bonne partie de l’explication nécessaire.

De fait ce sont les courants petits bourgeois qui avaient revêtu l’habit socialiste, qui ont individualisé la bourgeoisie et le capital en leur mettant redingote et chapeau, nom et prénom: les trois cents familles catalanes ou les maîtres de la Bourse sont des appellations qui contiennent en elles-mêmes la négation du capitalisme comme fait social et non indviduel, comme ensemble de relations économiques et pas seulement juridiques.

Car face à des grandes sociétés financières corrompues et perverses, ces adeptes du capitalisme à visage humain veulent imposer la vision idyllique du petit commerçant, de l’industriel «humain», du petit paysan cultivant son lopin de terre. Ils aspirent à un capitalisme local et familial, oubliant que c’est celui-ci qui a donné naissance au capital financier, à l’impérialisme, à l’expansion du capitalisme aux quatre coins du monde.

 

Mystification démocratique

 

Bien sûr la lutte autour de la question catalane ne s’est pas présentée comme une lutte entre deux bourgeoisies, et défendre cette analyse, si évidente soit-elle, c’est déjà sembler être à l’extrême du radicalisme social. Tout le «problème catalan» a été présenté comme une lutte entre deux «légitimités démocratiques», entre deux types de rapport citoyen à l’Etat, entre deux légalités. Les indépendantistes affirmaient que puisque l’Espagne ne veut pas admettre jusqu’au bout les particularités de la Catalogne, le peuple catalan doit décider par le référendum s’il eut devenir indépendant; de l’autre côté l’Etat espagnol avec tout son réseau institutionnel et médiatique répondait que le «droit de décider» relevait de toute la population espagnole et non d’une partie d’entre elle. La mystification démocratique était utilisée des deux côtés pour camoufler les causes réelles de l’affrontement.

La référence à la démocratie a entraîné immédiatement le positionnement de tous les courants politiques du côté de l’une ou l’autre des deux factions. Elle a rempli parfaitement son rôle de thème rassembleur, qui catalyse toutes les positions autour des factions bourgeoises en lice. Du point de vue de l’évolution de la situation politique espagnole, elle a signifié la fin de tous les courants qui depuis l’apparition du mouvement des Indignés avaient voulu représenter une perspective de changement social (contre la «caste», contre l’Union Européenne, etc.). Ils ont tous défendu la démocratie revendiquée par l’une ou l’autre des factions – en général du côté catalan – comme quelque chose qui obligeait à se situer derrière le groupe bourgeois en question. Ainsi Podemos et avec lui toutes les organisations de la gauche politique et syndicale se sont mis à défendre la bourgeoisie catalane et son référendum «démocratique» – en commun avec les groupes patronaux, culturels et sociaux nationalistes; c’est-à-dire pas seulement la perspective du vote, mais celle de la constitution d’un nouvel Etat, avec sa police, ses institutions, sa législation tel qu’il était demandé par ces groupes de pression. C’est ainsi que nous avons vu la maire de Barcelone, Ada Colau publiquement donner l’accolade au chef de la Generalitat dont elle avait affirmé combattre les mesures économiques lors de sa campagne électorale, ou les soi-disant anti-capitalistes de la CUP (Candidature d’Unité Populaire) défendre les Mossos (flics catalans) et les épiciers de Catalogne. Chacun sait que sus les ordres du commandant Puigdemont, les Mossos ne répriment ni ne torturent plus et que les patrons n’exploitent plus... La démocratie a fait tomber le voile de ces «anticapitalistes»: pour eux elle signifie donner la main à leurs supposés ennemis bourgeois...

 

Quelle nation? Quelle indépendance?

 

La Catalogne a été la pièce centrale du puzzle espagnol depuis que le développement du capitalisme a pratiquement liquidé les rapports féodaux antérieurs. Dès le début c’est la Catalogne qui a connu la plus grande concentration industrielle, le réseau d’entreprises le plus étendu, les investissements en capitaux les plus nombreux et par conséquent le plus grand nombre de prolétaires. En dépit des mythes nationalistes d’une Catalogne féodale où les libertés citoyennes auraient accompagné la prospérité commerciale, il n’y a aucun doute que la Catalogne a été durant au moins un siècle le centre du capitalisme en Espagne. Mais cette prépondérance se heurtait à l’hostilité de la grande propriété foncière oligarchique qui tenait entre ses mains l’Etat central, tout au long du vingtième siècle – le siècle précisément du développement capitaliste en grand. Cet Etat central modelé autour de la noblesse agraire qui maintenait sa position sociale grâce à l’alliance avec la bourgeoisie commerciale et bancaire, eut une relation conflictuelle avec la bourgeoisie industrielle catalane.

D’un côté les besoins de la modernisation que cette dernière entendait imposer à tout le pays, tant sur le plan de réformes politiques et juridiques que sur celui strictement économique, se heurtait au conservatisme inné d’une classe sociale qui se maintenait en cédant petit à petit devant les forces révolutionnaires du développement bourgeois. Si l’Espagne est un pays pleinement capitaliste depuis la moitié du dix-neuvième siècle, avec la défaite des factions carlistes féodales, et si l’Etat devint irrésistiblement un Etat bourgeois aussi bien du point de vue de son contenu historique que de son développement formel, les luttes entre factions bourgeoises furent extrêmement intenses, au point d’exclure systématiquement la bourgeoisie catalane de l’exercice du pouvoir pendant de nombreuses décennies.

D’un autre côté il existait une communauté d’intérêts entre l’oligarchie foncière et la bourgeoisie catalane en matière de législation économique (mesures protectionnistes pour protéger la production industrielle catalane et les prix des céréales) et de politique extérieure (maintien à tout prix des dernières colonies, en particulier de Cuba dont était tiré une bonne partie de la rente nationale et qui était un marché pour les produits catalans). C’est là en réalité non seulement l’origine du «problème catalan» moderne, mais l’origine du nationalisme catalan. Non pas une exigence d’indépendance par rapport à l’Espagne, mais la revendication d’être pleinement reconnu dans l’Etat espagnol et, dans la mesure du possible de le contrôler; non pas un affrontement ouvert, mais une tension continuelle reposant sur les revendications «catalanes» qui en fin de compte doivent être tôt ou tard reconnues par l’Etat, et la crainte de la fraction au pouvoir que ces revendications remettent en cause sa position dominante.

La bourgeoisie ne cesse jamais de lutter. Elle lutte d’abord contre les classes féodales qu’il lui faut renverser. Elle lutte ensuite contre les autres bourgeoisies pour obtenir des avantages économiques, des taux de profit plus élevés, des parts de marché plus grandes, à travers des affrontements parfois larvés, parfois ouverts. Et elle lutte, toujours, contre la classe prolétarienne qu’elle exploite quotidiennement et qu’elle frappe continuellement pour l’empêcher d’entrer en lutte en défense de ses intérêts de classe.

Il ne faut donc pas s’étonner que la bourgeoisie espagnole ait mené une lutte intestine pendant des décennies: la lutte entre ses différentes factions pour le contrôle du pouvoir d’Etat a été une constante de l’histoire de l’Espagne. Cette lutte n’a mis en aucun cas en jeu la nature de classe de l’Etat bourgeois ni le champ de son pouvoir; la lutte entre bourgeois industriels catalans et propriétaires fonciers castillans n’était pas une lutte entre partisans d’un Etat bourgeois moderne et défenseur d’un Etat féodal, ni n’a mis en question la domination de l’Etat sur tout le territoire espagnol.

Mais il y a une chose que la bourgeoisie craint davantage que la guerre que lui livre ses concurrents: elle craint le prolétariat. Le développement du capitalisme créa un prolétariat industriel et agricole au moment même où la bourgeoisie catalane obtenait les honneurs de l’accès à l’Etat avec la reconnaissance d’une certaine autonomie au début du vingtième siècle. La principale organisation de classe du prolétariat espagnol, la CNT (Confédération Nationale du Travail) naquit justement en Catalogne; et son appellation initiale, Solidaridad Obrera (Solidarité Ouvrière), était une déclaration d’opposition à l’organisation des bourgeois catalans, Solidaritat Catalana (Solidarité Catalane):: le prolétariat se développa comme classe en Espagne en combattant non seulement la bourgeoisie en général, mais aussi la bourgeoisie catalane en particulier

Les années de la fin de la première guerre mondiale et de l’après-guerre furent marquées par de dures luttes ouvrières et des affrontements armés avec les hommes de main de la bourgeoisie. La situation en arriva à un tel degré de tension, la menace sur l’ordre établi à une telle ampleur que c’est précisément la bourgeoisie catalane qui liquida le régime en vigueur et intronisa la dictature de Primo de Riveira. La dictature supprima aussi l’organisation autonome de la Catalogne, mais c’était pour les bourgeois catalans un faible prix à payer en contrepartie du rétablissement de l’ordre et de la défense de la boutique et de l’entreprise: la bourgeoisie catalane et ses courants nationalistes se jetèrent derrière l’ «unité nationale» pour se protéger de l’ennemi de classe prolétarien.

Ce fut là le comportement régulier de la bourgeoisie catalane et tout au long des décennies qui suivirent, elle n’hésita jamais à renoncer à son discours régionaliste pour défendre l’ordre capitaliste qui a sa base historique dans la nation espagnole et son bras armé dans l’Etat central.

Reste bien sûr le problème des classes moyennes, de la petite bourgeoisie, toujours exclue par principe de l’Etat, frappée par la concurrence capitaliste, par l’apparition de grands monopoles privés et d’Etat, comme par la lutte du prolétariat. C’est cette petite bourgeoisie où s’agglutinent toutes les fantaisies réactionnaires et se retrouvent les comportements sociaux les plus répugnants, qui a fait du nationalisme et de l’indépendantisme son credo. Mais de par sa position sociale marginale dans le mode de production capitaliste elle ne possède en tant que classe aucune force réelle, et elle n’a jamais pu devenir autre chose qu’une masse de manoeuvre dans la lutte intestine de la bourgeoisie. Et lorsque celle-ci a signé une paix temporaire pour affronter le prolétariat, elle n’a jamais hésité à sacrifier la petite bourgeoisie et ses illusions. Aujourd’hui dans un affrontement qui tient en partie de la fiction entre fractions bourgeoises de Catalogne et du reste de l’Espagne, cette couche avec ses craintes et ses égoïsmes est mobilisée des deux côtés pour soutenir telle ou telle partie de la bourgeoisie; et nous voyons les indépendantistes d’ «extrême gauche», le parti des épiciers, la CUP et ses satellites, occupés à servir de chiens de garde de la propriété de ses maîtres.

Le «problème catalan» reflète les tensions dont souffre la classe bourgeoise espagnole. La crise capitaliste a accru la concurrence entre les différents groupes bourgeois pour se répartir des bénéfices qui ont diminué fortement. Cet accroissement de la concurrence d’où découlent tous les affrontements politiques a ébranlé le cadre légal qui depuis 1978 reconnaissait les droits dont jouissait chacun de ces groupes. Telle est la réalité de la renaissance nationaliste depuis 2012: une bourgeoisie et une petite bourgeoisie catalanes qui ont vu baisser leurs profits et qui ont voulu forcer une renégociation des termes du partage en agitant le spectre du nationalisme. Elles ont pu ainsi présenter un front commun face aux autres fractions bourgeoises représentées par l’Etat, et lier diverses couches sociales à ce programme de lutte en réussissant à canaliser les tensions suscitées par la crise capitaliste vers la défense de la supposée nation catalane.

Mais le fait que l’affrontement n’ait pas le caractère que lui donne l’Etat central ou la Generalitat, que ne sont pas en jeu les valeurs universelles de la liberté et la démocratie, mais d’autres beaucoup plus terre à terre comme profits et bénéfices, ne signifie pas que la tension des dernières années n’est pas réelle. Si l’idée que la nation représente l’intérêt commun à toutes les classes sociales est un mythe mis à nu par le marxisme, la conception d’un capitalisme stable et pacifique sur le terrain économique comme sur le terrain politique, est tout aussi mythique.

La situation actuelle ne fait que confirmer les positions et prévisions marxistes qui affirment qu’un accroissement continuel des conflits politiques va découler de la crise capitaliste. Ces conflits ne font que commencer et ils entraîneront de nouvelles configurations des affrontements inter-impérialistes comme des affrontements locaux. La classe prolétarienne devra en tirer les leçons sur la vraie nature du système capitaliste comme de toute la mythologie démocratique et «sociale», pour ne pas succomber aux chants de sirène du nationalisme et de la démocratie, pour ne pas se laisser duper par leurs promesses idylliques d’une situation sans conflits sociaux, économiques, politiques et militaires.

Les prolétaires catalans, andalous, basque, et de toute autre région d’Espagne n’ont rien en commun avec «leur» propre bourgeoisie, comme ils n’ont rien en commun avec leurs patrons: tout bourgeois et toute faction bourgeoise sont des ennemis de classe; ils luttent entre eux pour s’arracher des parts de marché, de ressources naturelles ou financières, mais ils restent toujours les exploiteurs et les oppresseurs du prolétariat, toujours prêts à s’unir contre lui dès qu’il résiste à l’exploitation.

Toutes les illusions démocratiques, tous les idéaux nationalistes ou autonomistes brandis par une bourgeoisie en imitation de l’antique lutte contre le féodalisme, ne servent qu’à enchaîner le prolétariat au char de la bourgeoisie, à lui faire défendre ses intérêts avant demain de le transformer en chair à canon en cas de guerre.

 Les prolétaires doivent défendre leurs propres intérêts car aucune autre classe ne le fera à leur place, ni la bourgeoisie ni la petite bourgeoisie; ils ne peuvent compter que sur leurs frères de classe de toute entreprise, de toute ville, de région de tout pays car ils ont tous un terrain commun pour s’unir et renforcer cette union de classe: lutter contre la division entre prolétaires nourrie, organisée et imposée par la classe bourgeoise dominante.

 


 

(1) Voir ces prises de position sur le site du parti, www.pcint.org

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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