Assez de simulacres de luttes !

Place à la lutte de classe ouverte contre Macron et le capitalisme !

(«le prolétaire»; N° 532; Février - Mai 2019)

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En quelques semaines d’existence le mouvement des Gilets Jaunes a contraint le gouvernement à reculer sur certaines mesures prévues pour renflouer les caisses de l’Etat –  renflouer – non pas par la diminution des dépenses militaires ou les cadeaux aux bourgeois, mais en ponctionnant davantage les prolétaires.

Ce n’est cependant que partie remise. Les capitalistes français pressent le gouvernement de poursuivre les mesures anti sociales qui avaient été commencées sous Hollande et qu’il a accentuées dès sa formation. Malgré les difficultés, sans hésiter il répond présent : «l’épure du macronisme» ne changera pas a déclaré un ministre (JDD, 10/3/19), mais «il faudra faire des choses différemment». Il va donc continuer ses «réformes», c’est-à-dire ses attaques contre les conditions des travailleurs, mais sans doute en essayant de s’appuyer sur les «pompiers sociaux» que sont les appareils syndicaux collaborationnistes. Non seulement ces derniers ont conduit à la défaite tous les mouvements qu’ils ont dirigés, mais en outre ils ont fidèlement obéi lorsque, en décembre, Macron, bousculé par les Gilets Jaunes, les a appelés à la rescousse : ces larbins se sont aussitôt réunis le 6/12 pour condamner la violence, louer «l’ouverture» du gouvernement et décommander la grève prévue des camionneurs ! D’ores et déjà le syndicat béni-oui-oui par excellence, la CFDT, a annoncé qu’il était d’accord pour l’attaque contre les retraites !

Les autres syndicats n’adoptent pas une attitude aussi honteusement collaborationniste, au contraire ils ont convoqué une «journée d’action, de mobilisation et de grève».

Mais c’est que, pour pouvoir continuer efficacement leur travail de sabotage des luttes prolétariennes, ils doivent conserver une image de combativité. Dans les faits ils n’ont donné aucune perspective concrète à cette journée, se contentant de généralités creuses: il est clair qu’il ne s’agissait pour eux que d’une soupape de sécurité destinée faire tomber la pression sociale, tout en donnant aux travailleurs l’illusion de la lutte. Alors que le gouvernement a programmé ses attaques sur l’assurance chômage, les retraites et la Fonction Publique, les directions syndicales se gardent bien de préparer la résistance des travailleurs : elles préfèrent jouer la comédie du «dialogue social»

 

NON AU « DIALOGUE SOCIAL » OUI A LA LUTTE DE CLASSE !

 

Le dialogue social est un leurre. Entre patrons et travailleurs, entre prolétaires et bourgeois, il ne peut y avoir de «dialogue», mais seulement la lutte. Les capitalistes vivent de l’exploitation des prolétaires, dont ils tirent tous leurs profits. Ceux qui parlent de dialogue, de «partenaires sociaux», ceux qui font croire à un intérêt général commun à tous, ceux-là en réalité trahissent les intérêts des exploités : ils font le jeu des exploiteurs. Les grands appareils syndicaux, complètement englués depuis des décennies dans le réseau serré de la collaboration de classe mis en place par la bourgeoisie, sont de ce fait incapables de défendre les intérêts prolétariens. Ils ne peuvent que prier les capitalistes pour qu’ils leur donnent un peu de «grain à moudre» – quelques miettes à accorder aux prolétaires pour faire accepter plus facilement le maintien de leur exploitation. Et quand la situation économique se détériore, quand la concurrence entre capitalistes s’aggrave, quand les crises économiques se succèdent, la classe dominante commence à reprendre les miettes concédées autrefois, à revenir sur les réformes accordées auparavant pour maintenir la paix sociale. Les partis réformistes et les syndicats collaborationnistes, partisans irréductibles de l’ordre établi et de l’économie capitaliste nationale, se font alors inévitablement les vecteurs ou les complices des attaques de la bourgeoisie.

Ces dernières années les travailleurs ont subi échecs sur échecs parce qu’ils ont laissé diriger leurs luttes par les appareils syndicaux collaborationnistes, et aussi parce qu’ils ont continué à croire malgré tout que la venue au gouvernement des partis réformistes de gauche leur soit favorable : démonstration a été faite et refaite que la collaboration de classe et l’électoralisme sont synonymes de défaite.

Cependant la défaite n’est pas inévitable: le mouvement des Gilets Jaunes a fait la preuve que la lutte peut payer si elle rompt avec les méthodes pacifistes, légalistes, si elle ne craint pas de briser la paix sociale. Les prolétaires doivent suivre cet exemple. Comme ils se trouvent au cœur du système productif, ils ont potentiellement une force immense, mais à condition de briser eux aussi la paix sociale en adoptant les méthodes et les moyens de lutte classistes: grèves sans limitations de durée, s’étendant aux autres établissements et corporations, dirigées par des comités de grève élus,  avec piquets de grèves et/ou occupations des lieux de travail, etc.

Tout cela implique la rupture avec les méthodes et les orientations défaitistes du collaborationnisme politique et syndical et l’organisation des prolétaires sur des bases de classe afin qu’ils puissent diriger eux-mêmes leurs luttes et faire ainsi échec aux influences bourgeoises et réformistes.

 

Pour l’organisation de classe indépendante du collaborationnisme politique et syndical !

Pour la lutte révolutionnaire contre le capitalisme !

Pour la reconstitution du parti de classe internationaliste et international !

 

 17 mars 2019

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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