N° 365 –  3 au 16 Septembre 1982 -

Note rectificative sur l'article « Le Moyen-Orient à la limite de deux époques »

Après avoir traité et commenté l’expulsion de l’OLP de Beyrouth et du Liban et la dispersion des combattants palestiniens dans les différents pays arabes, et en rappelant la nécessité de la lutte contre la réaction bourgeoise et impérialiste, l’article souligne à juste titre la nécessité objective de l’action convergente du prolétariat tant au Moyen-Orient que dans les métropoles impérialistes.

Dans le sillage de cette nécessité historique, l’article souligne la difficulté réelle de la lutte de classe tant dans la région que dans les métropoles impérialistes, mais affirme en même temps la nécessité pour le parti de donner des indications précises, ne serait-ce qu’à une « petite minorité d’éléments d’avant-garde, poussés par les luttes à remettre leurs anciennes perspectives en question, dans le but avant tout d’implanter le parti et d’assurer son développement », ce qui n’est possible qu’à condition de ne pas se limiter à la propagande des principes communistes, mais de « travailler, en prenant appui sur les tendances objectives du mouvement social, à la constitution du mouvement de classe du prolétariat », à cette fin, des indications générales aont données dans l’article, tendant à faire de la « lutte contre toute oppression nationale des Palestiniens » (et du soutien de leur « droit à l’autodétermination et donc pour la destruction de l’Etat d’Israël »), de la lutte pour « la défense des conditions de vie [et de travail, Ndlr] », de la lutte pour les « objectifs immédiats et finaux de la lutte de classe » et, par conséquent, pour « l’organisation indépendante des masses exploitées des villes et des campagnes », une seule grande lutte « pour le renversement des Etats bourgeois dans tout le Moyen-Orient » et « l’instauration de la dictature du prolétariat ». En ce qui concerne les prolétaires des métropoles impérialistes, les indications classiques du parti sont reprises : « Solidarité inconditionnelle avec toutes les luttes révolutionnaires anti-impérialistes, lutte contre leur propre bourgeoisie et ses entreprises de rapine impérialistes et lutte pour l’union des prolétaires du monde entier ».

Ce qui est évident ici, c’est la surestimation de la situation non seulement de la lutte des masses exploitées non seulement en Palestine mais dans tous les pays arabes, mais aussi de la possibilité pour une partie du parti – qui d’ailleurs n’avait aucune influence sur les couches même modestes du prolétariat palestinien, ou du prolétariat libanais ou syrien – d’agir de l’intérieur des mouvements des masses exploitées du Proche-Orient. Cette « petite minorité d’éléments d’avant-garde » dont il est question dans l’article représentait un premier contact très récent avec le parti de la part de quelques éléments libanais, et non une présence enracinée et connue du parti dans cette région ; les conditions de leur isolement réel des mouvements sociaux et l’immaturité de classe de ces mêmes mouvements ne favorisaient ni l’implantation – encore moins rapide – du parti dans cette région, ni son développement.

Comme preuve que certaines positions tendanciellement erronées du parti ne sont pas nées de rien, il est à noter qu’une telle surévaluation de la situation au Moyen-Orient a trouvé, en vérité, un précédent dans l’article « Le Moyen-Orient dans la perspective du marxisme révolutionnaire », publié dans le prolétaire n° 152, juin-juillet 1973 : « Le Moyen-Orient dans la perspective du marxisme révolutionnaire » ; voir notre rectificatif à ce propos  [ publié aussi en septembre 1982 dans il programma comunista, N° 13, du 27 juin 1973 : «Il Medio Oriente nella prospettiva del marxismo rivoluzionario » ].

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