Contre l'Europe du capital!
Contre l'impérialisme et le nationalisme!
Vive la lutte prolétarienne internationale!
(«le prolétaire»; N° 472; Juin-Juillet-Août 2004)
Dans tous les pays, même les plus
riches qui dominent le reste du monde et pillent les ressources des Etats plus
faibles, la classe ouvrière est exploitée par le capital, enchaînée à la
production, esclave d’un mode de production inhumain. Même s’il est vrai que
par la lutte des avantages ont été obtenus et que la bourgeoisie a utilisé ces
concessions pour alimenter les mythes de la démocratie, de l’union nationale
entre les classes, de la paix sociale, la situation est restée fondamentalement
la même: angoisse, incertitude du lendemain, travail forcené pour les uns,
chômage pour les autres, misère et exploitation pour tous.
Mais aujourd’hui, afin de préserver les taux de profit des économies, les capitalistes et leur personnel politique sont partout à l’oeuvre pour reprendre les avantages autrefois concédés, pour imposer - sous l’appellation de «réformes»! - la suppression des anciennes réformes, pour aggraver sur tous les plans les condition de vie et de travail des prolétaires. Ce n’est pas une nouvelle forme du capitalisme qui se ferait ainsi jour - le «libéralisme» - sous la pression de financiers sans coeur, mais le fonctionnement normal des lois du capitalisme qui ne se nourrit que de l’exploitation du travail salarié. La situation actuelle imposée aux capitalistes eux-mêmes par les difficultés économiques, ne fait qu’aggraver les traits permanents de la condition ouvrière. Face à cela, que proposent ceux qui disent défendre les intérêts des travailleurs?
Mensonges réformistes contre la lutte ouvrière
Les partis de la tristement
célèbre «Gauche plurielle» voudraient faire oublier qu’au gouvernement ils ont
fidèlement défendu les intérêts des bourgeois, des patrons de l’économie
«nationale», c’est-à-dire de l’économie du capital. Ils jouent maintenant la
comédie de l’indignation contre une Europe qui risquerait de devenir trop
libérale, alors que ce sont eux qui ont permis le développement des attaques
anti-ouvrières: ils voudraient faire oublier qu’ils ont non seulement renié
leurs promesses de «changer la vie», mais qu’ils ont initié les attaques contre
les travailleurs que les partis de droite mènent actuellement, des retraites à
la sécurité sociale, en passant par la généralisation de la flexibilité, etc.
Ils voudraient faire oublier qu’ils ont ouvert la voie à un Sarkozy par leur
politique répressive (loi Sécurité et liberté, plans Vigipirate, répression
contre les travailleurs sans-papiers, etc.). Leur seul véritable programme est
en réalité l’affirmation gratuite qu’ils seraient moins pires que le
gouvernement actuel!
Les partis de l’«extrême-gauche» électoraliste ont abandonné leur vieille phraséologie «révolutionnaire»; ils reprennent maintenant les vieux mensonges réformistes que n’osent plus proférer les partis de gauche. Ils voudraient faire croire que l’Etat bourgeois n’est pas toujours du côté des capitalistes et qu’il pourrait venir au secours des travailleurs. Ils voudraient faire croire qu’un «plan d’urgence» en leur faveur pourrait être imposé par les bulletins de vote aux capitalistes. Ils appellent même les prolétaires à se mobiliser pour défendre cet Etat bourgeois contre l’«offensive néo-libérale»! Le vote Chirac est la conséquence logique de telles positions, anti-ouvrières, parce qu’elles détournent les prolétaires de la seule façon efficace de se défendre dont ils disposent: la lutte ouverte, de classe.
Quant aux grandes Confédérations syndicales, soucieuses avant tout de la bonne santé de l’économie capitaliste et désireuses de collaborer avec les capitalistes elles ont fait l’année dernière une nouvelle démonstration de leur rôle de sabotage de la lutte ouvrière. Elles recommencent dès aujourd’hui, en faisant tout leur possible pour empêcher les travailleurs à se préparer à une lutte sérieuse contre les attaques annoncées, en particulier contre la sécurité sociale.
Pour se défendre contre les attaques capitalistes, les prolétaires ne peuvent compter que sur eux-mêmes, que sur leur capacité à s’organiser et à lutter indépendamment de toutes les organisations collaborationnistes et réformistes.
Il n’existe pas un bon capitalisme, sensible aux besoins des travailleurs et attaché aux services publics, et un mauvais, cupide et libéral; le capitalisme n’obéit toujours qu’à la loi du profit et si à un certain moment il a consenti à payer les frais d’entretien des services publics c’est parce que ceux-ci étaient indispensables à la bonne marche des économies développées et non pas pour faire plaisir aux travailleurs et à la population. Dès que ces services deviennent trop coûteux par rapport à leur utilité, il s’en débarrasse sans hésiter. Le capitalisme n’arrête jamais de se restructurer, de supprimer des secteurs insuffisamment rentables, de jeter sur le pavé des travailleurs, comme il n’arrête pas de modifier les formes de l’exploitation, selon les besoins du profit et les nécessités de la concurrence.
Avancer la perspective de défendre
une forme antérieure, soi-disant plus douce parce que le chômage était faible,
de l’exploitation capitaliste (condition qui prévalait au moment de l’expansion
économique) comme le font certains (ATTAC), est non seulement absurde, mais
c’est condamner les travailleurs à la défaite en leur faisant adopter les
intérêts de leurs exploiteurs. La classe ouvrière n’a que ses propres intérêts
de classe à défendre contre les exploiteurs, contre les capitalistes et leur
Etat: ses conditions de vie et de travail, les conditions de sa lutte et la
solidité de l’union de ses rangs contre la classe bourgeoise; et c’est en se
défendant d’une manière classiste contre les attaques bourgeoises qu’elle se
donnera la possibilité de passer ensuite à l’offensive, à la lutte politique
révolutionnaire pour renverser le capitalisme.
L’histoire ancienne et récente a fait à d’innombrables reprises la démonstration que l’État bourgeois n’est qu’un instrument au service exclusif de la bourgeoisie - il est en dernière analyse une bande armée qui défend les privilèges du capital - et que c’est une illusion stupide de vouloir utiliser sa justice et ses lois contre lui. La perspective réformiste de le transformer ou de l’utiliser par la voie parlementaire et pacifique n’est rien d’autre qu’un mensonge répandu à dessein par les adversaires du prolétariat.
Contre l’Europe
unie et contre les
Etats nationaux, tous instruments
du Capital !
Les dirigeants capitalistes européens se félicitent de l’entrée de nouveaux pays dans l’union européenne parce qu’ils espèrent y trouver un renforcement de leur poids économique et politique face à la concurrence internationale; mais devant l’inquiétude de certaines couches bourgeoises et petites-bourgeoises, ils n’oublient pas de rappeler que cet élargissement de l’union ne signifie en aucune façon un affaiblissement des Etats nationaux: l’Etat national est en effet toujours le pilier fondamental de la domination politique et sociale de la classe dominante et de sa puissance économique. Les prolétaires ne doivent jamais oublier que l’Etat est l’arme de la classe ennemie et que tout renforcement de cette dernière se fait à leurs dépens; ils doivent s’opposer aux «européistes» convaincus comme aux «souverainistes», aussi réactionnaires les uns que les autres.
D’ailleurs cette union européenne, comme toutes les unions bourgeoises, n’élimine pas les rivalités entre ses membres, un bloc franco-allemand s’opposant à un bloc pro-américain, chacun de ces blocs étant lui-même instable; c’est ainsi qu’opposés à la guerre américaine contre l’Irak, les gangsters impérialistes français prétendument pacifistes, se sont entendus avec les Américains pour intervenir militairement à Haïti! Et son alliance avec d’autres puissances européennes n’empêche pas le capitalisme français de défendre bec et ongles sa domination sans partage sur ses anciennes colonies ou de concurrencer là où il le peut ses alliés, tandis qu’il collabore ailleurs avec eux dans des interventions impérialistes (Afghanistan, ex-Yougoslavie, etc.).
Pour la révolution
communiste mondiale !
L’objectif politique du prolétariat n’est pas la démocratie, qui est une des formes de la domination de classe de la bourgeoisie; il n’est pas un capitalisme à visage humain, solidaire et égalitaire qui n’existe que dans la propagande bourgeoise; il n’est pas l’égalité des nations, l’union entre les peuples et la paix entre les Etats qui sont impossibles tant qu’existe le capitalisme. Son objectif, c’est l’union de tous les exploités, quelles que soient leur nationalité, leur race ou leur religion, contre les exploiteurs et leur système, l’union des prolétaires de tous les pays contre le capitalisme mondial; c’est le développement de la lutte des classes en lutte révolutionnaire internationale culminant dans le renversement des Etats bourgeois par la violence révolutionnaire et l’insurrection armée; c’est la prise du pouvoir par les exploités, l’instauration de la dictature mondiale du prolétariat afin de déraciner le capitalisme et d’ouvrir ainsi la voie à une société sans classes et sans Etats, sans frontières ni nations, sans exploitation ni oppression: le communisme.
L’émancipation du prolétariat ne
peut en effet être obtenue dans un cadre national: chaque fois que la classe
ouvrière a mis en danger l’ordre établi, elle a trouvé contre elle toutes les
bourgeoisies coalisées. La société sans crise et sans guerre pour laquelle il
lutte ne peut être que mondiale, et la lutte ouvrière est internationale par
nature. Il faut unir toutes les forces internationales de la classe ouvrière
qui sont immenses, et pour unifier, organiser et diriger cette lutte,
l’avant-garde prolétarienne de tous les pays devra reconstituer le parti
mondial du prolétariat, sur les bases historiquement définies par le
marxisme.
Les prolétaires n’ont rien à défendre dans cette société; ni entreprise, ni économie, ni patrie. Leur seule «patrie», c’est leur lutte pour l’émancipation du joug du capital, pour le communisme.
(Mai 2004)
Particommuniste international
www.pcint.org