La mission des casques bleus est purement impérialiste
Non à l’envoi de soldats français au Liban !
( «le prolétaire», N°
481, Juillet-Septembre 2006 )
Prolétaires!
La guerre d’Israël au Liban a plusieurs aspects:
certains relèvent de ses intérêts territoriaux propres, d’autres de la
politique impérialiste américaine au Moyen-Orient dont il est l’instrument
fondamental, d’autres enfin sont liés à «l’instabilité» du Liban et à l’insoumission
des populations palestiniennes qui n’arrivent cependant pas à s’émanciper de
l’oppression nationale à laquelle elles ont été soumises d’abord par le
colonialisme britannique, puis par le sionisme.
En raison de ses ressources pétrolières, de sa position
stratégique comme du retentissement que peuvent avoir en Europe les mouvements
politiques et religieux qui y existent, le Moyen-Orient représente un objectif
irrésistible pour les pays impérialistes, à commencer par les Etats-Unis, et un
motif permanent de conflit entre les grandes puissances qui dominent la
planète, comme entre les bourgeoisies locales.
La question palestinienne toujours brûlante, l’instabilité du Liban, la faiblesse fondamentale d’Etats comme celui de Jordanie ou des Emirats, l’effondrement de l’Irak déchiré par une guerre de partage intérieure et extérieure, les visées impérialistes de l’Iran qui souffle sur les braises du terrorisme nationaliste (Hamas) ou religieux (Hezbollah), le jeu trouble de l’Egypte, de la Syrie, de l’Arabie Saoudite sur l’échiquier moyen-oriental constitué de pays très souvent artificiellement constitués par les puissances impérialistes - sans oublier bien entendu l’action de l’Etat israélien implanté dans la région pour servir les intérêts impérialistes et en particulier ceux de l’impérialisme américain: tout cela forme un enchevêtrement inextricable d’intérêts locaux, régionaux et mondiaux des divers pays dont les capitalismes ont en permanence besoin d’alliances économiques et d’affrontements politiques (et vice-versa) pour sauver leurs montagnes de profits.
Prolétaires!
Les fleuves de sang que versent les populations du
Moyen-Orient depuis plus d’un siècle sont toujours plus dans leur écrasante
majorité du sang de prolétaires et de masses prolétarisées.
Dans cette région martyrisée où à l’exploitation
salariale s’ajoute l’oppression nationale et économique et les ravages de la
guerre, le capitalisme de tous les pays accumule ses profits en suçant sueur et
sang des prolétaires de toutes nationalités.
Dans cette
région où la paix n’est qu’un intervalle plus ou grand entre deux guerres, où
se heurtent les appétits impérialistes des Etats-Unis, de la France, de la
Grande-Bretagne, d’Italie, d’Espagne, de Turquie et des autres pays qui
participent aux prétendues «missions de paix», dans cette région, les
prolétaires libanais, palestiniens, jordaniens ou syriens, iraniens, irakiens
ou israéliens ne peuvent avoir aucune garantie de paix et de vie: le
capitalisme, sous ses oripeaux de démocratie ou de dictature, de liberté ou de
religion, continuera à signifier exploitation, misère et mort.
Prolétaires!
Le contingent de dizaines de milliers de soldats
français, italiens, espagnols, allemands et autres, dirigés par des
militaires français et sous l’uniforme des casques bleus de l’ONU, qui doit
prendre position dans la zone de «sécurité» où l’armée, la marine et l’aviation
de Tel Aviv ont détruit tout ce qu’ils pouvaient a officiellement la tâche de
garantir le cessez-le-feu, le désarmement du Hezbollah, et d’aider le gouvernement
libanais à reconstruire ce qui a été détruit. Cette prétendue «mission de paix»
est en réalité d’une opération de police au service de l’impérialisme.
Il lui sera impossible de ramener une paix véritable car elle ne songe en
aucune façon à s’attaquer aux causes fondamentales des affrontements,
c’est-à-dire aux intérêts bourgeois qui s’opposent et qui provoquent misère et
oppression. Les pays qui y participent le font avant tout pour défendre
leurs propres intérêts capitalistes. L’impérialisme français cherche à se
réimplanter dans une région où elle a encore des intérêts importants à défendre
ou à conquérir; mais c’est aussi le cas de l’Italie (premier partenaire
économique du Liban), de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, etc.
Les prolétaires du Proche et Moyen Orient sont condamnés à être les victimes de cet enchevêtrement de sordides intérêts et de cyniques affrontements capitalistes.
Prolétaires!
La solution ne réside pas dans les missions de l’ONU,
dans les trêves provisoires, ni dans les retraits «unilatéraux» ou les «guerres
éclairs». Aucune bourgeoisie, aucun pays de la région ni aucune grande
puissance ne peut garantir un avenir de paix parce que c’est le capitalisme qui
est à la racine des guerres. Aucun des innombrables appels à la paix lancés par
les pacifistes ou l’Eglise pour toucher la conscience des dirigeants ne peut
déboucher sur la paix, parce que sous le capitalisme, ce n’est pas la
conscience des individus, mais la recherche du profit et des avantages
matériels qui détermine la politique des Etats.
La seule solution se trouve dans la lutte que les
prolétaires doivent mener contre leurs bourgeoisies, en brisant les liens
paralysants de l’ «union nationale» dont les bourgeois sont toujours les seuls
bénéficiaires, comme l’histoire l’a démontré.
Prolétaires de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne,
de Russie, d’Europe et d’Amérique: nos bourgeoisies, toutes impérialistes,
cherchent à nous exploiter de façon toujours plus grande, mais aussi à
exploiter de façon encore plus bestiale les prolétaires des pays et régions
moins développés. Poussées à s’allier ou s’affronter entre elles suivant
l’évolution de leurs intérêts nationaux, elles utilisent les conflits dans les
pays plus faibles comme exutoire des contradictions qui s’aggravent dans le
capitalisme mondial et des oppositions interimpérialistes qui mûrissent au
rythme des crises économiques toujours plus incontrôlables. La guerre est la
solution vers laquelle se tourne toujours la bourgeoisie lorsque les
difficultés économiques et politiques deviennent insurmontables.
A la guerre entre Etats, à la guerre entre bourgeoisies,
le prolétariat a une seule perspective à opposer: la guerre de classe,
la lutte de la classe prolétarienne contre la classe bourgeoise quel que soit
son drapeau, quels que soient ses motifs, politiques, économiques, nationaux ou
religieux.
Le drapeau prolétarien a une seule couleur dans le monde entier: le rouge du sang versé en plus d’un siècle et demi de guerres, d’exploitation et de répression bourgeoises. Il réunit les prolétaires de tous les pays et de toutes les races dans une grande lutte mondiale contre le seul véritable ennemi, l’ennemi de classe, la bourgeoisie.
Camarades!
Protester contre les expéditions militaires au Liban est
le minimum à faire, mais cela ne suffit pas! Manifester son opposition dans les
urnes ou même dans des manifestations ne sert à rien comme l’ont démontré une
nouvelle fois les guerres en Irak, en Afghanistan ou en Yougoslavie.
Pour qu’elle
soit réelle et efficace, l’opposition aux guerres et aux interventions
militaires bourgeoises doit s’appuyer sur les bases solides de la lutte de
classe que mènent contre le capitalisme les prolétaires en défense de leurs
conditions de vie et de travail. S’ils ne sont pas capables de se mobiliser pour
défendre leurs intérêts immédiats, les travailleurs seront encore moins
capables de se mobiliser pour des objectifs plus larges et politiques comme la
lutte contre les guerres.
Les prolétaires doivent s’opposer à toutes les
expéditions militaires de la bourgeoisie, mais en sachant que ce n’est que par
leur lutte de classe qu’ils peuvent arrêter les interventions militaires de
l’Etat bourgeois, que seule demain la lutte de classe pourra arrêter la guerre
en paralysant le fonctionnement de la machine économique. Seule la lutte de
classe peut transformer la guerre en révolution, en guerre civile pour
le renversement de la bourgeoisie et de son Etat.
Pour faire les premiers pas dans cette direction, il
faut revenir aux méthodes et aux moyens de la lutte anticapitaliste, à
commencer par la lutte de défense immédiate. Cela implique de rompre
avec les partis politiques et les organisations syndicales qui sont les agents
de la collaboration entre les classes, les forces réformistes qui soutiennent
en fait l’impérialisme, hier en demandant à Chirac que la France soit «plus
présente», aujourd’hui en soutenant l’envoi prétendument pacifique de soldats
au Liban, demain dans une nouvelle guerre mondiale - et toujours en sabotant la
lutte ouvrière.
Non aux agressions israéliennes au liban et en
palestine!
Non aux guerres bourgeoises!
Non aux expéditions militaires camouflées en
«missions de paix»!
Pour la reprise de la lutte prolétarienne à partir de
la défense des conditions de vie et de travail!
A bas le collaborationnisme politique et syndical qui
défend l’économie nationale et les menées impérialistes contre les intérêts des
travailleurs!
Contre l’impérialisme, pour la révolution communiste
internationale,
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
14/8/2006
Particommuniste international
www.pcint.org