Massacre de prolétaires au Kazakhstan

(«le prolétaire»; N° 501; Octobre 2011 - Janvier 2012)

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Le vendredi 15 décembre la police tirait sur une manifestation d’ouvriers en grève dans la ville de Janaozen (une ville de 90000 habitants dans l’ouest du pays) où devaient avoir lieu les cérémonies marquant le vingtième anniversaire de l’indépendance du Kazakhstan.

Les grévistes ont détruit les décorations, incendié divers bâtiments officiels après qu’un véhicule de police soit rentré dans la foule. La police a utilisé des armes automatiques contre les manifestants, faisant 14 morts; le lendemain une nouvelle attaque de la police contre des manifestants bloquant la gare en protestation contre la répression, faisait 1 mort. Il s’agit là des chiffres officiels; selon des sources indépendantes, il y aurait eu en réalité plus de 70 morts et 800 blessés: un véritable massacre!

Après ces troubles, toutes les communications avec l’extérieur ont été coupées, des centaines de soldats et des blindés ont été envoyés sur place et le gouvernement a décrété l’état d’urgence jusqu’au 5 janvier: couvre-feu, interdiction des rassemblements et des grèves.

Depuis le début de l’année les ouvriers du pétrole cherchent à remplacer en tant que leur représentant les dirigeants du syndicat officiel qui font le jeu des patrons. La direction a répondu  par la répression: passage à tabac de militants ouvriers, assassinat d’un «meneur».

Au mois de mai la grève a été déclenchée dans la région, à Janaozen et Aktau; les grévistes revendiquent des hausses de salaire, une augmentation des mesures de sécurité et le droit de créer un syndicat indépendant (1); en juin 18000 ouvriers au total s’étaient joints à la lutte et plusieurs manifestations ont regroupé des milliers de personnes à Janaozen.

Réponse des bourgeois: la grève a été déclarée illégale, et les patrons ont licencié près de mille travailleurs; l’avocat engagé par les grévistes a été condamné à 6 ans de prison pour «incitation à la discorde sociale», des journalistes à la recherche d’informations sur la grève ont été battus par la police, etc. Selon le procureur local, ce seraient les ouvriers licenciés qui auraient été responsables des troubles du 15 décembre, tandis que le gouvernement accuse des «hooligans» payés par l’étranger...

Le Kazakhstan est un pays grand comme plus de trois fois la France; peu peuplé (15 millions d’habitants), il est riche en pétrole et uranium. Cela a attiré, entre autres, les vautours de l’impérialisme français; à l’issue d’un voyage officiel de Sarkozy, un «partenariat stratégique» a été signé avec le Kazakhstan. Les relations économiques entre les deux pays sont encore faibles, les principaux partenaires du Kazakhstan étant la Russie et la Chine, mais les Français prévoient de les doubler rapidement.

D’ores et déjà, Total est très impliqué dans un gigantesque projet pétrolier, Areva a jeté les bases d’investissements dans l’uranium pour que le pays devienne le premier fournisseur de la France, etc.

L’impérialisme français est donc directement intéressé à l’exploitation des travailleurs Kazakhs: les traités d’amitié signés par les Etats sont toujours mis en pratique dans le sang des prolétaires. A ces maudites unions capitalistes devra répondre demain l’union internationale des prolétaires pour en finir avec le capitalisme et ses crimes!

 


 

(1) Le Monde, 20/12/2011

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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