La «Charte des Valeurs Québécoises», une charte anti-prolétarienne

(«le prolétaire»; N° 509; Sept. - Oct. - Nov. 2013)

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En septembre le gouvernement du Parti Québécois (PQ) a rendu public son projet de loi d’une «Charte des Valeurs québécoises».

Au nom de la «laïcité», elle prévoit d’interdire le port de signes religieux «ostentatoires» pour les travailleurs du service public: juges, policiers, personnels des hôpitaux et services sociaux, des établissements scolaires, employés municipaux, éducatrices en garderies, etc. Il s’agirait, selon le PQ, d’assurer la neutralité de l’Etat vis-à-vis de la religion; mais le ministre qui a présenté ce projet a aussitôt précisé qu’il y avait une exception pour les signes catholiques (comme le crucifix trônant au Parlement) «parce que «la religion a joué un rôle fondamental dans l’histoire du Québec» et qu’il faut «préserver cet héritage»! Pour cette grenouille de bénitier laïque, il y a une bonne religion, celle qui a aidé à discipliner les travailleurs québécois. On voit le caractère réactionnaire de ces «valeurs québécoises»…

Confrontés aux désillusions de leur électorat depuis leur arrivée au gouvernement, les nationalistes du PQ ont recours à la xénophobie pour essayer de regagner un peu de popularité. Le Syndicat de la Fonction Publique du Québec (seul représentant légalement reconnu des travailleurs de la Fonction Publique) a approuvé cette charte; les petits-bourgeois de Québec Solidaire l’ont critiquée et ils ont publié un projet alternatif qui stipule l’interdiction des signes religieux aux seuls «fonctionnaires d’autorité» (juges, policiers, etc.); mais ils ont gardé le point selon lequel pour bénéficier des services publics, il faut avoir «la tête découverte», autrement dit ne pas porter le voile islamique! Si vous portez le voile, vous devrez marcher à pied et rester malade selon ces braves gens...

Les démocrates se sont opposés au projet de loi au nom de la démocratie et des libertés individuelles. L’annonce du PQ a été presque immédiatement suivie d’une série d’attaques contre des femmes voilées; il faut savoir que les immigrés venus des pays arabes sont devenus un des groupes les plus importants de travailleurs d’origine étrangère, et la religion musulmane la deuxième de la province. La Charte est dans les faits dirigée contre les travailleurs immigrés et plus particulièrement les femmes qui portent des signes de la religion musulmane.

Au-delà des calculs politiques à court terme, l’initiative du PQ a un but plus important: paralyser les luttes contre les méfaits du capitalisme par la division des prolétaires et en faisant croire aux prolétaires québécois qu’ils partagent avec leur exploiteurs des valeurs communes à défendre contre les prolétaires étrangers. Mais les prolétaires n’ont rien à défendre avec les capitalistes, ils doivent les combattre s’ils ne veulent pas rester éternellement leurs esclaves! Les «valeurs» de classe sont à l’opposé des «valeurs québécoises», parce qu’elles sont à l’opposé des valeurs bourgeoises: internationalisme prolétarien contre interclassisme nationaliste.

L’opposition au projet de charte du PQ n’est pas un objectif démocratique ou humanitaire; c’est un besoin de la lutte prolétarienne: prolétaires de toute origine et de toute tradition, unissez-vous contre le capitalisme et ses laquais, laïques ou religieux!

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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