Quelques chiffres sur la Grèce et son endettement

(«le prolétaire»; N° 516; Juin - Juillet - Août 2015)

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Dette publique totale de la zone euro:

9233 milliards

Dette publique grecque :

321,7 milliards d’euros, (3,48% du total de la dette de la zone euro), équivalent à 176% du Produit Intérieur Brut du pays.

Dette publique portugaise:

225,9 milliards d’euros (2,4% du total), équivalent à 130,2% du PIB

Dette publique italienne:

2134 milliards d’euros, (23% du total), équivalent à 134% du PIB.

Dette publique française:

2084 milliards d’euros, (22,5% du total), équivalent à 95% du PIB

Dette publique allemande:

1826 milliards d’euros (19,7% du total), équivalent à 74,7% du PIB

Dette publique espagnole:

1046 milliards d’euros (11% du total), équivalent à 98% du PIB

Dette publique britannique:

environ 1300 milliards d’euros (la Grande-Bretagne ne fait pas partie de la zone euro), équivalent à 89,4% du PIB

(source Eurostat, chiffres pour décembre 2014)

 

On voit que la dette publique grecque est de relativement peu d’importance, rapportée à l’endettement de l’ensemble de la zone euro ou à l’endettement des grands pays européens. Mais le problème est que les caisses de l’Etat grec sont vides!

 

Créanciers de la Grèce

 

Les créanciers sont maintenant essentiellement des institutions publiques (80% du total) européennes (Fonds Européen de Stabilité Financière, où participent tous les Etats de l’UE au prorata de leur PIB, Banque Centrale Européenne, etc.) et internationales (FMI), alors qu’avant la restructuration de 2012, il s’agissait majoritairement (52%) de créanciers privés: ceux-ci –les banques– ne représentent plus que 10% du total, et il ne s’agit plus que de banques grecques (les banques étrangères, Allemandes et Françaises, ont pu se retirer du pays sans trop y perdre: elles ont été les premières bénéficiaires du plan d’ «aide à »la Grèce»).

Il y a aussi pour 10% environ des prêts bilatéraux à la Grèce de divers Etats. Les principaux créanciers étatiques de la Grèce (par prêts bilatéraux et par l’intermédiaire du FESF) sont: l’Allemagne (56,5 milliards d’euros), la France (42,4 milliards), l’Italie (37,2 milliards), l’Espagne (24,7 milliards), les Pays-Bas (1,9 milliards, la Belgique (7,2 milliards), etc. La Grèce paye des intérêts à ces divers pays (2,4 milliards d’euros ont été remboursés à la France au premier trimestre 2015, selon l’INSEE).

(Source: Le Monde, 5-6/7/2015)

 

Commerce extérieur grec

 

En 2014 le commerce extérieur est resté déficitaire et le déficit a même augmenté: 14,1 milliards d’euros de déficit contre 12,2 milliards en 2013, ce qui constitue un déficit énorme de 27% des échanges de marchandises.

L’Union Européenne représentait en 2014 45% des exportations grecques et 47,2 de ses importations, après venait le commerce avec les pays balkaniques (Bulgarie, Roumanie, Croatie, Serbie, Macédoine, Albanie, etc.) avec qui la Grèce enregistre un excédent commercial de 1 milliard d’euros. Les hydrocarbures dominent le commerce grec (35% des échanges) même si la crise économique a fait baisser les importations pétrolières. Outre les produits pétroliers, la Grèce importe des produits manufacturés (notamment en 2014 des navires achetés à la Corée du sud), suivis à distance par des produits alimentaires.

Pour ce qui est des exportations, elle exporte également des produits pétroliers, des produits manufacturés (38% des exportations) et des produits agricoles (17% des exportations).

 

Principaux fournisseurs de la Grèce:

Russie (produits pétroliers) avec 10% des parts de marché, suivie par l’Allemagne à 9%, l’Irak (produits pétroliers) à 7,8%, l’Italie à 7,5%, les Pays-Bas à 4,9% dépassant la France à 4,5%.

 

Principaux clients:

Turquie avec 12,2% du total (exportations constituées pour 70 % par des produits pétroliers, suivis par le coton et des produits du même genre), suivie par l’Italie à 9,2%, l’Allemagne à 6,5%, la Bulgarie à 5%, Chypre à 4,6%.

(source: Services économiques de l’Ambassade de France à Athènes)

 

La petite Grèce (près de 11 millions d’habitants) est une puissance économique influente sur ses voisins balkaniques. Les Banques grecques possèdent plus du cinquième des actifs bancaires en Bulgarie et en Macédoine, et elles sont aussi fortement implantées en Roumanie, Albanie et Serbie. La Grèce est le troisième investisseur étranger en Serbie et Macédoine. Les relations économiques avec ces pays sont importants et toute crise économique en Grèce y a des retombées immédiates; par exemple la Bulgarie avait reçu 1 million de touristes grecs en 2014, alors que les restrictions bancaires actuelles en Grèce, ont fait drastiquement chuter leur nombre en ce début de saison. En outre, l’économie de la Grèce étant nettement plus développée, entre 700 000 et 1 million de travailleurs des pays balkaniques (dont près des deux tiers venant d’Albanie) y travaillent habituellement: le retour de cette masse de travailleurs émigrés dans leur pays à cause de l’explosion du chômage causé par la crise grecque va y avoir inévitablement de graves conséquences sociales.

(chiffres tirés du Wall Street Journal, 13/7/15).

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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