L’économie mondiale sur un baril de poudre

(«le prolétaire»; N° 518; Décembre 2015 - Février 2016)

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Sur le n°414 du Prolétaire, nous avions publié l’article: «Le capitalisme mondial vers la rechute dans la crise», qui était le texte d’un rapport présenté à la réunion générale de décembre 2014 du parti. Un an plus tard, les nuages menaçants s’amoncellent sur l’économie capitaliste mondiale.

 

«Tempête boursière», «Retour de la crise financière», «Spectre de 2008», «Menace de krach mondial», etc. Tels étaient les titres des journaux après que le début de 2016 ait été marqué par les plongeons répétés des bourses du monde entier après de véritables krachs connus par les bourses chinoises (Shangaï et Shenzen).

A la fin de la première semaine de février les grandes bourses mondiales avaient baissé, par rapport au premier juin 2015: de 42,8% à Shangaï, de 31% à Milan, de 30,1% à Hong Kong, de 21,8% à Tokyo, de 21,7% à Francfort, de 19,4% à Paris, de 18,3% à Londres, de 11,2 % à New-York (1)

 Les analystes boursiers ont attribué les premières baisses à la chute continue du cours du pétrole, aux mauvaises nouvelles sur l’économie chinoise et à la baisse de sa monnaie, ainsi qu’aux doutes de plus en plus grands sur la croissance américaine. Puis se sont ajoutées à cette liste  les craintes croissantes sur la santé des banques européennes.

Les grandes banques européennes ont ainsi vu leur cours en bourse baisser de la manière suivante (toujours pour la même période): de 52,4% pour Unicredit (Italie), de 49% pour la Deutsche Bank (Allemagne), de 45,5% pour la Comerzbank (Allemagne), de 39,2% pour le Crédit Agricole, de 38,5% pour la Barclays (Grande-Bretagne), etc (2)

Ces banques ont en effet largement prêté au secteur pétrolier (le Crédit Agricole en particulier) et aux pays exportateurs de matières premières, maintenant en pleine crise. De plus le secteur bancaire italien est jugé en difficulté, le gouvernement Renzi ayant dû voler au secours de certaines banques virtuellement en faillite, de même que le secteur bancaire allemand, à commencer par la géante Deutsche Bank qui n’arrive pas à se sortir de ses difficultés, jusqu’aux petites banques régionales.

 

L’ interminable chute de l’or noir ...

 

Dans les premiers mois de 2015, la baisse du prix de l’ «or noir» s’était arrêtée et elle avait laissé la place à une (petite) hausse. Mais ce n’était qu’un répit temporaire pour les sociétés pétrolières et les pays producteurs de pétrole. La baisse a repris de plus belle, surtout à partir de l’été, et elle s’est accélérée dans la dernière période. Fin janvier le prix du «baril» de pétrole passait sous les 30 dollars, ce qui représente une chute de près de 80% de son prix par rapport au niveau record de 140 dollars qu’il avait atteint en 2008, avant le déclenchement de la crise qui avait provoqué l’effondrement de son prix. Il avait ensuite remonté pour arriver à 115 dollars en juin 2014.

Après avoir connu une petite hausse début février, il rechutait peu après, faisant dire à un spécialiste du secteur qu’à cause de cette baisse du baril de pétrole, l’économie mondiale se trouvait sur... un baril de poudre (3)!

La baisse du prix de l’énergie et, plus généralement le prix des matières premières, est toujours recherchée avec avidité par le capitalisme; elle signifie en effet une baisse de ses dépenses et donc une hausse potentielle de ses profits, constituant donc un remède au moins partiel à la baisse tendancielle du taux de profit qui pèse inexorablement sur lui.

Mais une baisse aussi brutale désorganise l’économie mondiale en plongeant dans une grave crise, comme nous allons le voir, les pays producteurs qui représentent aussi un marché important pour le capitalisme.

 

... Et celle des autres matières premières ...

 

Le prix des autres matières premières, industrielles ou agricoles a continué lui aussi à baisser (-16,37% pour les matières premières agricoles sur un an). Le «Bloomberg commodity index» indice de référence qui cumule les cours de 22 matières premières est tombé à un niveau inconnu depuis 1999.

Jusqu’il y a peu, les dirigeants des grands pays capitalistes, relayés par leurs médias, se félicitaient ouvertement de la chute des prix; c’était d’après eux une salutaire bouffée d’oxygène à même de relancer une croissance économique anémique. Certains économistes continuent à prétendre que la baisse générale des cours n’est dû qu’à des causes conjoncturelles et ne reflètent pas l’état de l’économie. Mais cette baisse des prix des matières premières est bien le signe de la mauvaise santé de l’économie mondiale et pas seulement de difficultés limitées à la Chine (cette dernière a continué à acheter des matières premières pour profiter de la baisse des prix) ou d’une guerre du pétrole menée par l’Arabie Saoudite. Cette baisse des prix a un effet négatif immédiat sur les pays dont la production de matières premières est l’activité économique la plus importante, de la Russie au Venezuela, du Nigeria à l’Algérie, du Brésil à l’Afrique du Sud, etc.

 

... annoncent la crise économique mondiale

 

Dès la fin de l’année dernière le ralentissement de l’industrie mondiale se faisait jour au point que certains analystes commençaient à parler d’une «légère récession industrielle mondiale» (4).

Tout en baissant ses prévisions pour 2016, le FMI continuait à la fin de l’année de prévoir une croissance économique; mais il avertissait cependant que l’économie mondiale risquait de «dérailler».

En février l’OCDE, révisant à la baisse ses prévisions par rapport à ses précédentes publiées en novembre, lançait un «cri d’alarme» sur l’économie mondiale; elle continuait cependant de prévoir elle aussi une poursuite de la croissance.

Il faut dire que ces organisations n’ont jamais prévu une récession; et elles ne peuvent pas le faire par crainte des répercussions de leurs prévisions qui sont scrutées par les financiers et les investisseurs: une prévision négative entraînerait des baisses à la bourse, occasionnant des pertes importantes pour certains investisseurs étatiques ou non. Elles sont donc obligées d’employer un langage contourné et diplomatique.

C’est dans cette catégorie que se rangent les prévisions de la Commission Européenne qui début février «confirmaient» la croissance de l’économie européenne, tout en annonçant que «les menaces extérieures s’accumulaient» (Chine) pouvant entraîner de «dures» répercussions.

Si nous sortons du monde feutré des prévisions économiques pour nous tourner vers les faits, le tableau se noircit aussitôt. Le «Baltic Dry Index», un indice du commerce maritime connu des seuls spécialistes avant que la crise de 2008 en fasse un signal de la chute du marché mondial, connaît un effondrement historique (niveau le plus bas depuis sa création il y a trente ans, en 1985), preuve incontestable du ralentissement du commerce international de marchandises. Prenons maintenant la production d’acier, indice toujours important de la marche de l’économie capitaliste; nous constatons dans tous les pays une baisse sensible: la production mondiale a baissé en 2015 de 2,8% par rapport à 2014. Les statistiques pour le mois de décembre (derniers chiffres connus) ont vu une accentuation de cette baisse en rythme annuel: de 10,5% aux Etats-Unis, de 4,5% au Japon, de 5,2% en Chine, de 3,3% en Russie, de 6,1% au Brésil, de 8,3% en Allemagne, de 12,2% en France, de 1,6% en Turquie et de... 34% en Grande-Bretagne! Parmi les pays européens, seules l’Espagne et l’Italie avaient vu leur production d’acier augmenter ce mois-là: de 3 et 2,4% respectivement. Parmi les grands pays producteurs, seules la Corée et surtout l’Inde ont vu une hausse de production (5).

 

Tour d’horizon de quelques grands pays capitalistes

 

Jusqu’aux derniers mois les économistes croyaient que les Etats-Unis restaient encore le pays économiquement le plus «dynamique», le pays à la croissance la plus forte, quand bien même elle était poussive.

Forte de cette croyance la Fed (la Réserve Fédérale, la Banque centrale des Etats-Unis) avait, pour la première fois depuis la crise de 2008, relevé – légèrement – en décembre les taux d’intérêts qui étaient proches de zéro.

C’est ce qui se passe habituellement lors des reprises économiques qui suivent une crise; le relèvement des taux d’intérêts, c’est-à-dire le renchérissement du loyer de l’argent, a pour fonction d’éviter la surchauffe de l’économie qui conduit sûrement à la crise. Mettre fin à l’argent facile est aussi un moyen pour éviter, ou pour freiner, la formation de bulles spéculatives engendrées par les flots de capitaux qui se déversent sur les bourses à la recherche de placements rémunérateurs.

Malheureusement il s’est avéré que l’économie américaine était déjà en plein ralentissement: la décision de la Fed qui avait d’abord été saluée par les économistes, est maintenant unanimement critiquée comme intempestive: elle a contribué à étouffer la faible croissance en lui retirant la drogue de l’argent facile et du bas coût de l’endettement. Par ailleurs elle a aussi contribué à la fuite des capitaux( six fois plus grande en 20015 qu’en 2014) qui, en quittant en masse les pays «émergents» pour chercher refuge aux Etats-Unis, aggravent les difficultés financières de ces pays.

Les Etats-Unis ont enregistré de bons chiffres sur l’emploi; le taux de chômage est passé en dessous des 5% pour la première fois depuis février 2008, avant le déclenchement de la crise: 4,9% selon les chiffres publiés début février. Mais ce chiffre est trompeur: il est surtout dû à la baisse du «taux d’activité» qui est tombé au niveau le plus bas depuis une quarantaine d’années; des millions de chômeurs découragés ou non inscrits pour diverses raisons ont ainsi disparu des statistiques. D’autre part si on prend en compte les travailleurs à temps partiel, on arrive à un niveau de chômage réel de 9,9% (6).

Le PIB américain a cru en 2015 de 2,4% comme l’année précédente, mais en fait cette croissance s’est ralentie en fin d’année. Pour la première fois depuis 2009, les commandes à l’industrie ont baissé dans tous les secteurs, y compris dans l’automobile qui avait connu une très bonne année en raison des facilités de crédit; l’investissement est en baisse, ainsi que les exportations à cause de la hausse du daller et le déficit du commerce extérieur s’est accru.

Cs mauvaises nouvelles ont accentué le marasme boursier mondial du début de l’année: si la locomotive de l’économie mondiale ralentit, qu’arrivera-t-il? C’est peut-être la raison pour quelle les différentes institutions monétaires et financières continuent imperturbablement à pronostiquer la poursuite de la croissance...

Au Japon, les mesures du gouvernement Abe (les «abenomics»: 24 milliards d’euros de relance budgétaire, assouplissement monétaire et réformes structurelles) ont été incapables de relancer la machine économique; après une légère hausse au troisième trimestre 2015, le PIB s’est contracté au quatrième trimestre (-1,4% en rythme annuel), en raison du recul du marché intérieur et de la baisse des exportations: celles-ci ont reculé de 8% en décembre en rythme annuel et la production industrielle a baissé de 1,7%.

La Banque centrale a répondu à cette situation par une création monétaire (627 milliards d’euros ont été injectés sur les marchés) et dernièrement par des taux négatifs des emprunts d’Etat. Mais contrairement aux attentes cette politique n’a pas empêché la baisse de la bourse et une hausse du yen, après, il est vrai qu’il ait baissé de 35% par rapport au dollar sur l’année 2015.

 Le très fort endettement du pays (le Japon détient le record d’endettement des grands pays capitalistes, avec une dette souveraine équivalente à 240% du PIB) rend difficile une politique de relance économique par des dépenses publiques, c’est-à-dire par une extension artificielle du marché intérieur (7).

 

*     *     *

 

Les pays européens ont bénéficié, comme les Etats-Unis, de la baisse des matières premières, mais aussi, pour ce qui est des pays de la zone euro, de la politique dite d’ «assouplissement monétaire» (quantitative easing) de la Banque Centrale Européenne. Mais en dépit de cette formidable bouffée d’oxygène, la croissance économique des pays européens reste anémique.

Nous avons vu que la Commission Européenne annonce la consolidation de la reprise. Et en effet quelques relativement bons chiffres ont été enregistré pour le PIB dans quelques pays, au premier plan l’Allemagne, et dans une situation différente, l’Espagne qui est encore très loin de revenir au niveau d’avant la crise. Mais c’était avant que la tempête boursière ne jette le trouble sur l’état réel de l’économie.

Selon les dernières statistiques rendues publiques par eurostat en février, la production industrielle a fortement reculé dans la zone euro en décembre (-1%), après avoir baissé de 0,5% en novembre. Par pays nous avons pour le mois de décembre: Allemagne: -1,3%; Espagne: -0,2%; France: -1,7%; Italie: -0,7%; Grande Bretagne: -1,3% (8).

Les prévisions gouvernementales officielles dans les différents pays assurent cependant que la croissance économique est enfin à portée de main; mais ce n’est pas l’avis de la Banque Centrale Européenne: après les chutes des bourses du début d’année, pour enrayer un début de «panique» sur les marchés, la BCE a annoncé qu’elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour maintenir la croissance: sous entendu se lancer s’il le faut à fond dans la création monétaire, même au risque de provoquer des bulles financières. Mesure désespérée qui témoigne de l’ampleur des difficultés...

 

Les pays «émergents» s’enfoncent dans la crise

 

Mais c’est dans les pays dits «émergents» que la situation apparaît franchement mauvaise.

Le Nigéria, premier producteur et exportateur de pétrole africain a été obligé de demander à la Banque Mondiale et autre un prêt de 3,5 milliards de dollars pour faire face à ses financiers tandis que l’Azerbaïdjan dont l’économie repose aussi sur le pétrole, a, lui, demandé le secours du FMI (des manifestations de protestation contre la hausse des prix et le chômage ont éclaté dans le pays).

En Russie, grand pays exportateur de pétrole et de gaz, la récession qui était déjà présente à la fin de l’année précédente, s’est accentuée en 2015 pour atteindre, selon les estimations, un recul autour de 4% du PIB sur l’année. Le gouvernement avait réussi à arrêter le plongeon du rouble du début de 2015, mais la baisse a repris de plus belle à partir de la fin de l’été, parallèlement à la baisse du prix du pétrole.

 L’inflation s’est envolée pour atteindre les 15% sur l’année. Les salaires réels ont baissé en moyenne de 9% en 2015, après avoir déjà baissé de 4% en 2014; près de 40% des familles n’ont pas de moyens suffisants pour se nourrir et s’habiller correctement et plus de deux millions de personnes supplémentaires ont plongé dans la pauvreté (selon la définition officielle), pour atteindre un total de plus de 20 millions à la fin de l’année. Poutine a annoncé que «le pic de la crise» était passé, mais cela ne semble pas confirmé par les derniers chiffres: la production industrielle a baissé de 3,5% en rythme annuel en décembre (9)

Le Brésil, grand exportateur de matières premières (représentant plus de la moitié de ses exportations) a été durement touché par la baisse des prix de celles-ci. Il se débat dans les affres d’une crise économique qui est peut-être la plus grave depuis 70 ans (certains économistes disent: depuis 1901!). C’est elle qui est la cause première de la grave crise politique provoquée par des scandales de corruption qui entraîne une quasi-paralysie gouvernementale.

Des centaines de milliers de personnes, appartenant principalement aux couches petites-bourgeoises menacées de paupérisation par la crise, ont manifesté pour demander la démission de la présidente Dilma Roussef. La baisse du PIB pour l’année 2015 est estimée avoir été de près de 4% et l’inflation officiellement de 10%. Après avoir soutenu artificiellement l’économie lors de la crise de 2008, les finances publiques sont dans une situation critique, le déficit du budget dépasse les 10%. Tous les économistes annoncent la poursuite de la récession en 2016. En décembre la production industrielle a baissé de près de 12%. Devant ces chiffres, les agences de notation ont relégué les emprunts brésiliens au rang de «junk bonds» (emprunts poubelles).

Et derrière le géant brésilien, suit toute l’Amérique du sud. A commencer par le Venezuela, au bord du défaut de paiement, après avoir vu les revenus tirés de l’exportation du pétrole baisser de 97%: son PIB a chuté de 7,1% en 2015. Le président a pris en février des mesures d’ «urgence économique», notamment l’augmentation de 6000% du prix de l’essence (qui restera cependant la moins chère du monde)! L’inflation a atteint les 140% pour l’année 2015, dont 254% pour les seuls produits alimentaires (10)! Le capitalisme vénézuélien affame la population pour payer ses dettes aux capitalistes internationaux....

L’Argentine, elle, a connu une récession plus modérée en 2015 avec une baisse de son PIB de 0,3% et une inflation de «seulement» 25%. La politique du nouveau gouvernement de droite qui a laissé la monnaie se dévaluer très fortement (près de 40% par rapport au dollar) va inévitablement augmenter encore l’inflation, alors que les mesures pour faciliter les exportations (essentiellement agricoles) vont se heurter à la dépression du marché mondial.

Selon un rapport de la CEPAL (Commission Economique Pour l’Amérique Latine) datant de juillet, c’est tout le continent qui est touché, à des degrés divers, par le «ralentissement» économique.

 

*     *     *

 

En Asie, le géant indien semble étranger aux difficultés économiques. La presse locale a salué avec enthousiasme les chiffres officiels de la croissance économique, qui placent le pays devant le rival chinois: 7,4% d’augmentation du PIB pour 2015, un record mondial! Mais les statistiques indiennes sont aussi peu fiables que les chinoises et beaucoup d’économistes doutent de la réalité de ce chiffre: «une grande partie de l’économie est en réalité en train de ralentir» affirme l’un d’entre eux (11).

Nous avons laissé la Chine pour la fin. Là-bas le ralentissement économique est officiellement nié par le gouvernement qui affirme que le PIB avait augmenté d’un tout petit moins que 7% en 2015, conformément à ce qu’il avait prévu; les journalistes qui osaient dire ou écrire le contraire sont traînés devant les tribunaux pour «diffusion de fausses nouvelles» ou contraints à d’humiliantes autocritiques publiques à la télévision.

Mais la réalité est incontournable; c’est elle qui explique la chute des bourses de Shanghai et Shenzhen ainsi que la dévaluation surprise de la monnaie chinoise pour relancer les exportations, qui ont provoqué une vague de panique dans les bourses mondiales. Malgré l’opacité des statistiques officielles, plusieurs indices laissent deviner que l’économie chinoise est en recul: baisse de la production d’acier, de ciment, baisse de la production d’électricité, baisse des importations et des exportations, etc. De nombreuses usines ferment (25% de faillites en plus en 2015), d’autres licencient ou prévoient des suppressions d’emploi à l’image de l’industrie charbonnière qui veut supprimer 100 000 emplois, baissent les salaires, etc.

Mais contrairement à ce que disent les médias, la Chine n’est pas la cause de la récession mondiale, même si les mauvaises nouvelles qui viennent de ce pays peuvent déclencher des tempêtes boursières. Le ralentissement de l’économie chinoise est l’effet et non la cause de la crise capitaliste mondiale dont la racine est l’engorgement du marché international face à la surproduction de marchandises (qu’elles soient fabriquées en Chine ou ailleurs)..

Le capitalisme mondial se dirige à nouveau vers une crise économique, ou plutôt, il est déjà entré dans cette crise, 8 ans après celle qui a éclaté en 2008.

Comme à l’habitude il ne connaît qu’un moyen pour en sortir: liquider les forces productives en surnombre, fermer les usines, jeter les travailleurs à la rue, accentuer la concurrence internationale pour éliminer les capitalistes les plus faibles.

Les tensions économiques se traduiront aussi par une aggravation des affrontements militaires dans telle ou telle partie de la planète; de crise en crise, le monde capitaliste se dirige inexorablement vers une guerre mondiale, seul moyen radical d’éliminer la surproduction par les destructions massives, et de relancer ainsi un grand cycle de croissance économique.

Les prolétaires seront donc confrontés à un redoublement des attaques capitalistes. Dans tous les pays le seul moyen à leur disposition pour y faire face est la lutte de classe généralisée contre le capitalisme!

 


 

(1) cf Le Monde, 10/2/2016

(2) Ibidem

(3) AFP, 25/1/2016

(4) cf Le Monde, 11/12/15.

(5) cf https://www.worldsteel.org/media-centre/press-releases/2016/—World-crude-steel-output-decreases-by—2.8—in-2015.html et http://www.  steelonthenet. com/production.html

(6) cf Le Monde, 7-8/2/2016. Pour une analyse de la baisse des chiffres de la population active, voir «Beyond the numbers», dec. 2015, US Bureau of Labor statistics.

(7) cf Le Monde, 26/1/16 et 16/2/16.

(8) cf https:// www .banque-france.fr/ fileadmin/ user_upload/ banque_de_france/ Economie_et _Statistiques/ base_de_ donnees/chiffres-cles-zone-euro/zoneeuro.pdf

(9) cf Le Monde, 21/1/16, Challenges, 4/2/16, The Economist, 6/2/16.

(10) cf http://venezuelanalysis.com/news/11823

(11) cf International New York Times, 9/2/16.

 

 

 


 

 

Production industrielle  des pays du G7

 

        

       

      

 

        

 

 

Production manufacturière régionale aux Etats-Unis

(New York, Philadelphie, Richmond, Kansas City, Dallas et leur moyenne en trait noir)

 

 

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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