Face aux attaques bourgeoises: Lutte prolétarienne anticapitaliste!

(Tract diffusé par nos camarades à l’occasion des mobilisations contre la «loi travail»)

(«le prolétaire»; N° 519; Mars-Avril-Mai 2016)

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Le projet de loi El Khomri vient après des mois de propagande dans tous les médias pour une réforme du Code du Travail: sa lourdeur, sa rigidité et sa complexité seraient telles qu’elles décourageraient les patrons d’embaucher – bien que depuis 50 ans personne ne s’en soit aperçu! Le gouvernement veut donc «l’assouplir» en accordant aux patrons plus de facilités pour licencier, augmenter le temps de travail, réduire les allocations de chômage, etc., au nom de la lutte... contre le chômage!

Il s’agit en réalité d’inscrire dans la loi l’intensification de l’exploitation capitaliste de façon à rendre plus difficile le recours par les travailleurs au cadre légal pour s’y opposer. Dans les faits l’intensification de l’exploitation n’a pas attendu une nouvelle loi pour se concrétiser: depuis des années les capitalistes ne cessent de s’attaquer aux travailleurs; et ils imposent, grâce aux gouvernements de droite ou de gauche, des contre-réformes qui reprennent peu à peu les concessions autrefois accordées pour maintenir la cohésion sociale. Dans les périodes de prospérité économique qui lui garantissait de gros profits, c’était pour la classe bourgeoise un petit prix à payer pour écarter, avec l’action irremplaçable des organisations réformistes et collaborationnistes, le risque de la réapparition de la lutte de classe révolutionnaire. Le Code du Travail, qui n’est pas autre chose que la codification de l’exploitation capitaliste, comportait ainsi quelques articles censés s’opposer aux «excès» de cette exploitation et donner quelques droits aux exploités – et qui étaient condamnés à le rester.

Mais l’époque de la croissance capitaliste apparemment indéfinie qui avait pris son essor sur les bases des gigantesques destructions de la dernière guerre mondiale, a définitivement disparu; le capitalisme, tenaillé par la surproduction de marchandises, va de crise en crise. Dans ces conditions, dans tous les pays, les capitalistes ne voient qu’une solution à la baisse de leurs profits: augmenter l’exploitation des prolétaires pour sauver ou accroître leurs marges bénéficiaires, liquider les entreprises les moins rentables et jeter à la rue, en leur accordant le moins possible d’indemnités, les travailleurs «surnuméraires». Le projet de loi actuel, comme les mesures prises en précédemment par le gouvernement Hollande ou par celui de Sarkozy, s’inscrit dans cette tendance générale: c’est pourquoi il a été chaleureusement approuvé, non seulement par le MEDEF qui en a été l’inspirateur, mais par le gouvernement allemand ou les différentes institutions économiques internationales. Il n’est pas causé par des «erreurs» ou une «mauvaise politique» du gouvernement, mais par les besoins du capitalisme français.

 

Contre le sabotage des organisations Collaborationnistes,

lutte et organisation indépendantes de classe !

 

Ces besoins, non seulement les partis réformistes dits de gauche les ont toujours fidèlement respectés lorsqu’ils étaient au gouvernement, mais ils ont souvent réussi à les satisfaire plus efficacement et avec de moindres problèmes que les partis dits de droite (souvenons-nous de Fabius déclarant que la gauche avait fait contre les sidérurgistes dans les années 80 «le sale boulot» que la droite n’avait pas réussi à accomplir). Et lorsqu’ils étaient dans l’opposition, ils se sont employés avec les appareils syndicaux à détourner ou stériliser les luttes qui éclataient contre les attaques bourgeoises: souvenons-nous seulement comment la lutte contre la «réforme» des retraites de Sarkozy a été soigneusement encadrée et réduite à l’impuissance par de vaines manifestations-processions et des journées d’inaction à répétition.

Ces mêmes organisations recommencent aujourd’hui leur même travail de sabotage de la lutte, en appelant à ces journées d’action répétitives, en maintenant la division entre catégories et en refusant d’appeler à une lutte générale: complètement intégrées dans le réseau de la collaboration de classe tissé à son seul profit par la classe dominante, elles ne peuvent agir que comme les «partenaires sociaux» des bourgeois et non comme des organisations de défense des prolétaires dans la lutte de classe que mènent contre eux les patrons et leur Etat!

Les prolétaires et les jeunes futurs prolétaires peuvent cependant se défendre contre les attaques bourgeoises dont le projet de loi actuel n’est que la dernière d’une longue série. Mais à la condition de s’engager dans une lutte réelle et non dans un simulacre de lutte, à la condition de s’organiser et de lutter indépendamment des organisations réformistes et de leurs orientations de collaboration de classe. Le but de la lutte ne peut pas être, comme le fixent ces dernières et les organisations dites d’ «extrême» gauche à leur remorque, la défense de la forme précédente de l’exploitation capitaliste codifiée dans le Code du Travail, mais la lutte ouverte contre cette exploitation capitaliste; elle ne peut pas être la défense d’un soi-disant «modèle social français», mais la lutte contre ce modèle, c’est-à-dire contre le capitalisme. Tous les «droits» accordés par les lois bourgeoises ne sont que limités et précaires et toujours susceptibles d’être contournés ou violés par les capitalistes.

La seule possibilité de faire reculer ou contenir la pression capitaliste ne réside pas dans des codes, des lois ou des ententes entre «partenaires sociaux», mais dans le rapport de force créé par la lutte ouverte; la seule possibilité de faire disparaître l’exploitation ne réside pas dans des réformes du capitalisme, mais dans son renversement par la révolution prolétarienne.

Pour cela il est indispensable d’oeuvrer pour la lutte et l’organisation indépendantes de classe, unissant les prolétaires de tout âge, de tout sexe, de toute catégorie et de toute nationalité pour la défense exclusive de leurs seuls intérêts de classe contre les capitalistes, leur Etat, leur gouvernement et tous leurs valets!

 

7/3/2016

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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