Plus de dix ans après Katrina, les prolétaires de la Nouvelle-Orleans paient toujours la facture de la catastrophe capitaliste

(«le prolétaire»; N° 522; Novembre-Décembre 2016 / Janvier 2017)

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Pour fêter les dix ans de l’ouragan Katrina, fin 2015, qui a dévasté La Nouvelle-Orléans, la presse bourgeoise s’est répandue en moult articles pour célébrer la renaissance de ville. Le président américain Obama et ses prédécesseurs Bush et Clinton ont fait le déplacement dans la ville frappée par la catastrophe. Les assassins reviennent toujours sur le lieu du crime !

En 2005, une catastrophe « naturelle » a dévasté une métropole de l’Amérique capitaliste, première puissance mondiale : près de 2 000 morts, des prolétaires – très majoritairement noirs – réfugiés sur les toits de leur maison, d’autres échoués sur les routes ou parqués dans des camps ou des stades. Rapidement, la bourgeoisie américaine a répondu à sa façon à l’urgence de la situation.

La ville a été vidée et mise en état de siège par des hordes de flics et de militaires qui ont obtenu le droit de tirer à vue sur les prolétaires . Des dizaines de milliers de travailleurs ont été expulsés de la métropole.

La catastrophe a permis à la bourgeoisie américaine de frapper avec les forces les prolétaires : des milliers de lits d’hôpitaux ont été fermés alors que le système de santé était déjà défaillants, des milliers d’enseignants et de personnels techniques et administratifs ont été virés et remplacés par du personnels moins qualifiés (et moins coûteux !), les conditions de travail des travailleurs de la santé ou de l’éducation se sont fortement dégradés. Les emplois ont été détruits dans l’industrie et ceux qui ont été créés l’ont été dans des secteurs dans lesquels les salaires sont miséreux et les conditions de travail pourries, en particulier dans le tourisme.

La reconstruction de la ville a profité essentiellement aux bourgeois : la reconstruction des digues de protection ont a permis aux capitalistes du BTP de se goinfrer, l’industrie du tourisme et des loisirs en a fait tout autant, le réseau de transport a été reconstruit pour desservir les lieux touristiques... Les logements reconstruits en centre-ville sont de fait réservés aux bourgeois et aux petits-bourgeois.

Les prolétaires ont subi de plein fouet la « renaissance » de la ville. Ils ont été expulsés loin de leur lieux de travail. Avant la catastrophe, ils pouvaient se rendre à leur travail sans perdre de longues heures dans les transports publics, ils pouvaient tenter de jongler avec deux ou trois emplois à temps partiel. Aujourd’hui, les prolétaires doivent se reloger dans les lointines périphéries, proche des marais et loin de tout !

La catastrophe de 2005 n’était pas naturelle mais le fruit de la société bourgeoise, du règne du capital !

Non seulement, les prolétaires – majoritairement noirs – ont subi la course au profit qui a causé la catastrophe mais ils subissent aujourd’hui cette même course au profit qui accompagne la reconstruction. Si le capital a remis rapidement en fonctionnement ses plate-formes pétrolières, ses raffineries et ses installations portuaires, les conditions de vie des réelles victimes de Katrina sont passées au second plan. Les lois du capital n’en ont que faire !

A La Nouvelle-Orléans, comme partout, la véritable catastrophe est le capitalisme. Ce système de malheur n’a a offrir aux prolétaires que du sang et des larmes. La seule réponse que peuvent lui apporter les masses opprimées est la révolution prolétarienne qui permettra de construire une société sans classe et sans Etat, qui permettra enfin à l’Humanité de vivre en harmonie avec la nature.

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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