Bulletin d’information sur la situation de la classe laborieuse en Algérie

(«le prolétaire»; N° 530; Octobre - Novembre 2018)

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Un groupe de lecteurs algériens du Prolétaire a pris l’initiative de la publication d’un bulletin d’information sur les luttes et la situation des prolétaires en Algérie et ailleurs. Ce bulletin qui contient des textes en 3 langues (arabe, berbère et français), paraît pour le moment sur un rythme quasi hebdomadaire. On y trouve des comptes-rendus de mouvements de lutte (comme celle des enseignants contractuels), des articles sur des faits particulièrement significatifs de la situation des prolétaires dans ce pays (comme l’épidémie de choléra, les inondations d’Alger, etc.), des polémiques contre divers groupes politiques néo-staliniens ou national-trotskystes, et des informations sur des luttes dans d’autres pays, ainsi que des textes marxistes classiques ou de notre courant.

En guise de salut à cette initiative à laquelle nous souhaitons un plein succès, nous reproduisons ci-dessous quelques paragraphes de la présentation de leur bulletin:

 

 

Nous sommes un groupe de militants marxistes internationalistes d’Algérie, et nous avons décidé de lancer un Bulletin d’informations qui viendra combler un vide politique et théorique que d’autres canaux d’informations ont laissé. Il est donc important pour nous de le lancer. Nous estimons que ce bulletin doit sortir chaque semaine (en fonction de nos forces) car il y a beaucoup de chose à dire sur ce système capitaliste algérien. En Algérie, les luttes des prolétaires ne manquent pas. Ils luttent pour leurs salaires, pour leurs conditions de travail et de vie ; pour l’eau, pour l’électricité, pour le gaz, contre le chômage … ils luttent aussi contre la dégradation de leur environnement comme la lutte contre le gaz de schiste dans le Sud Algérien.

Prolétaires algériens, nous allons essayer de tracer, à travers ce Bulletin, un tableau fidèle de vos conditions de vie, de vos peines et de vos luttes, de vos espoirs et de vos perspectives.

L’Etat bourgeois algérien cherche à se débarrasser des mouvements de protestation qui éclatent ici et par là, par la répression d’abord, la calomnie, l’intimidation des éléments les plus combatifs, en cherchant à les isoler par la désinformation, le silence mais aussi la fabrique de fausses interprétations c’est-à-dire par l’intox. Il est important aujourd’hui de contrecarrer les mensonges de la bourgeoisie, de populariser et de soutenir par tous les moyens les luttes des masses prolétariennes algériennes pour leurs revendications légitimes. En fonction de nos forces et nos possibilités, nous essayerons, par ce Bulletin, de contribuer à ces tâches tout en rappelant et en avançant la perspective révolutionnaire, à chaque pas et à chaque passage. Comme il est nécessaire d’avoir une théorie pour guider l’action, comme il est nécessaire d’avoir une théorie juste, Nous allons consacrer une page pour publier un texte des classiques du Marxisme (Marx/Engels, du parti bolchevique et du Parti communiste International PCint «Le Prolétaire»). Des textes dont les prolétaires et les jeunes conscients ont besoin pour intervenir efficacement dans les mouvements de lutte et organiser le combat contre le système capitaliste : le système des bourgeois, des profiteurs et des corrompus, pour, en-fin, briser les chaînes de l’exploitation. Notre but est d’encourager les prolétaires à étudier, lire et se former à la théorie révolutionnaire. Nous allons, aussi, mener une bataille théorique contre les faux amis du prolétariat afin de balayer tous les traîtres et les opportunistes, un combat contre tous ceux qui divisent le prolétariat selon des critères ethniques, raciaux, culturelles ou religieux. Notre tâche principale est de travailler à l’unité et à la solidarité de notre classe, à l’unification de nos luttes et à combattre tout ce qui nous divise. Nous allons répondre au coup pour coup à tous ces petits bourgeois intellectuels qui nous insultent tous les jours afin de plaire à l’occident impérialistes. Nous avons besoin de votre aide camarades, prolétaires, pour mener à bien cette tâche: toutes informations et les tracts locaux qui peuvent faire connaître les grèves sont les bienvenus. Cela nous permettra à la fois de populariser la lutte mais aussi apprécier les atouts et les limites de ces mouvements de contestation.

 

Prolétaires, camarades,

Nous sommes de quel côté ?

 

Nous sommes du côté des exploités, pas des patrons, quels qu’ils soient. Nous ne défendrons jamais un patron «privé» ni le patron «Etat». Quelle est la différence entre un homme patron et un Etat-patron ? Aider un patron ou un Etat-patron revient au même résultat. Capitalisme libéral ou capitalisme d’Etat, c’est toujours le capitalisme. L’Etat c’est aussi la police et la gendarmerie qui nous matraquent et qui nous arrêtent. L’Etat c’est aussi la justice qui nous condamne et nous emprisonnent alors que Chakib Khalil et Madani Mazreg sont devenus des conseillers de la nation, cette justice qui s’est précipitée pour dire que la grève d’Air Algérie est illégale, alors qu’elle ne bouge pas dans l’affaire concernant la drogue. L’Etat c’est aussi l’armée qui a participé, avec la France, à la guerre au Mali et en Centrafrique. L’Etat, partout dans le monde, est le seul employeur qui applique une revendication chère à tous les nationalistes de ce monde: «la préférence nationale». Un prolétaire qui n’a pas la nationalité, en Algérie et ailleurs, n’a pas le droit de travailler dans la fonction publique c’est-à-dire que tous les états de ce monde font de la discrimination à l’emploi.

Nous sommes du côté des luttes des exploités et jamais du côté des patrons, nous allons soutenir les luttes des prolétaires de la SNVI pas la SNVI, nous soutiendrons les luttes des prolétaires de Cévital mais pas Rabrab ou son entreprise. Nous soutiendrons les luttes des lycéens et des étudiants mais pas l’école. Nous soutiendrons les luttes des chômeurs pour le travail mais pas le Travail. La classe ouvrière se bat par-ci, par-là. Dommage qu’il y a l’absence d’un parti communiste révolutionnaire pour fédérer toutes ces grèves. Quelle énergie, quelle occasion qui part en l’air! Car toutes ces grèves donnent de piètres résultats comparés à ceux qu’elles peuvent atteindre sous la direction d’un Parti authentiquement marxiste, international et internationaliste. (...).

 

Camarades, Prolétaires,

Issue nationale ou internationale?

 

La classe ouvrière est une classe internationale par essence, elle ne peut triompher qu’à l’échelle internationale. Il n’y a aucune issue nationale à l’émancipation des prolétaires. C’est pour cette raison, que nous avons décidé d’intégrer une rubrique où nous allons appeler à la solidarité (active) internationale mais nous allons aussi énumérer les luttes de notre classe dans le monde en mettant en avant leurs revendications et leurs méthodes mais sans donner trop de détails. C’est parce que nous sommes internationalistes et que l’émancipation des travailleurs ne peut être qu’au niveau mondial, c’est parce que nous sommes communistes c’est-à-dire que nous somme pour la destruction du capitalisme, nous refusons toute défense de l’économie nationale (qui est une économie capitaliste), nous refusons toute défense de l’entreprise nationale qui n’est qu’une entreprise comme une autre c’est-à-dire capitaliste et qui s’appuie sur l’exploitation des travailleurs.

 

Camarades, Prolétaires,

Front uni Politique ou front à la base?

 

C’est parce que notre BUT suprême est la constitution du prolétariat en CLASSE et donc en PARTI, un PARTI, INTERNATIONAL ET INTERNATIONALISTE, distinct opposé à tous les autres Partis, un parti qui défend les Intérêts exclusifs de notre classe, c’est parce que nous luttons pour l’autonomie de notre classe que nous refusons toutes alliances, même de circonstance, avec les autres partis aussi démocratiques soient-ils. Nous refusons de lier notre sort à la classe bourgeoise, nous refusons toute collaboration de classe. Nous refusons de laisser notre sort entre les mains des syndicats traîtres et des partis réformistes. (...).

Le marxisme nous apprend que le capitalisme est un tout, et tout se tient. Le capitalisme repose sur l’exploitation des travailleurs et l’extraction de la plus-value, ensuite cette plus-value est partagée entre les différentes fractions capitalistes : capitalistes industriels, capitalistes commerciaux, capitalistes financiers, les propriétaires fonciers et en fin une partie pour l’état qui est le représentant officiel du capitalisme, le capitaliste pur, qui a pour charge justement de nous réprimer et d’organiser notre exploitation.

Par contre, nous lutterons corps et âme pour l’unification du prolétariat à la base, dans la lutte directe, dans les grèves et les protestations sans préalable politique et quel que soit leur confession, leur origine et leur couleur de peau. Nous allons, participer, encourager tous les efforts, toutes initiatives des prolétaires pour s’organiser pour la lutte. Les marxistes ont toujours insisté et montré la nécessité de cette lutte et de cette organisation qu’Engels considérait comme «l’école de guerre du communisme», renoncer à cette école c’est renoncer à pouvoir mener une lutte révolutionnaire pour la conquête du pouvoir politique.

Nous combattrons, sans relâche et sans répit, toutes les forces et les personnes qui essayent de saboter les tentatives du prolétariat à s’organiser dans les syndicats, les comités de grève, comités de villages, de quartiers … le syndicat, ou toute forme d’organisation, naît en réponse à un besoin immédiat des travailleurs et dans lesquels les révolutionnaires interviennent pour éviter que son rôle ne soit limiteé uniquement aux réformes et à la collaboration de classe.  (...)

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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