Algérie

Pour la lutte de classe prolétarienne!

(«le prolétaire»; N° 532; Février - Mai 2019)

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( Nous reproduisons ci-dessous de larges extraits d’un texte publié fin février par «Le Communiste International. Pour le Soulèvement Révolutionnaire». C’est, depuis le début de l’année, le nouveau titre du «Bulletin d’information sur la situation de la classe laborieuse en Algérie» que nous avons présenté à nos lecteurs sur le n°530 de notre journal )

 

Prolétaires! Camarades !

 

Chômage, exploitation accrue, tensions sociales toujours plus aiguës, conflits politiques et militaires (la guerre contre l’état marocain qu’ils nous préparent) se profilant en chaîne à l’horizon : voilà le tableau que nous offre le capitalisme Algérien de 2019. La fameuse «reprise économique» au nom de laquelle on nous appelait à accepter des sacrifices «temporaires» révèle son véritable visage : sous l’aiguillon de la concurrence internationale déchaînée, la «restructuration» accélérée de l’économie accroît encore le chômage tandis que l’inflation continue et que le salaire réel baisse.

Le capitalisme lui-même balaie ainsi le mythe de la société «prospère», «libérée» de la misère et de la peur, et confirme la thèse classique du marxisme: les gigantesques capacités de croissance et d’expansion du capital ont pour contrepartie l’exploitation, l’instabilité, l’incertitude du lendemain, le mépris cynique de la vie, le gaspillage démentiel des ressources sociales, dont les premières victimes sont les prolétaires, c’est-à-dire ceux-là même qui font tourner au prix de leur sueur la machine productive. La seule certitude qu’il puisse offrir à ses esclaves, c’est qu’il prépare un nouveau cycle d’expansion et d’accumulation frénétique qui mènera à des crises toujours plus étendues et violentes, en ne reconstruisant que pour détruire, en détruisant pour reconstruire.

Un autre mythe s’écroule au moment où la pression de l’Etat se fait plus forte sur les prolétaires pour les plier aux exigences de la production capitaliste. C’est celui que répandent dans les rangs ouvriers les mille variantes de l’opportunisme social, démocrate et les partis dits des travailleurs, le mythe d’une réforme graduelle et pacifique de la société capitaliste, d’une adaptation de l’Etat, ce conseil d’administration du capital, aux besoins et aux aspirations du prolétariat en échange d’un respect servile de ses lois, et de la subordination des besoins élémentaires de vie et de lutte des travailleurs aux exigences du capital national.

 

Prolétaires! Camarades !

 

Le mode de production capitaliste est basé sur des antagonismes de classe que ses représentants officiels et ses laquais opportunistes essaient en vain de masquer ou d’atténuer, mais qui explosent violemment à intervalles réguliers. Cela montre que nous ne pouvons défendre nos conditions de vie et de travail qu’en rompant avec la défense de l’économie nationale, cette machine à nous exploiter à laquelle les valets réformistes de la bourgeoisie veulent nous enchaîner.

Ce mode de production est basé sur une guerre permanente entre capital et travail. Cela signifie que nous ne pouvons pas résister à ses violentes attaques (qui ne cessent pas même quand il se paie le luxe de nous jeter quelques miettes de plus) sans répondre à sa guerre par notre guerre.

Le capital se dresse contre nous en mobilisant toutes les ressources matérielles et idéologiques dont sa classe dispose grâce à son monopole sur toutes les richesses. Nous devons lui opposer le front compact de la solidarité entre tous les exploités, de toutes les catégories, de toutes les usines, de tous les pays, «nationaux» et immigrés, travailleurs actifs et chômeurs, jeunes et vieux, hommes et femmes, en agissant de l’intérieur et de l’extérieur des organisations syndicales que nous avons nous-mêmes créées en un siècle d’histoire, pour qu’elles fassent au moins ce qu’elles déclarent encore malgré tout vouloir faire pour la défense de nos conditions d’existence.

Le capital prétend que lorsqu’il diminue notre salaire ou nous jette sur le pavé, il le fait «dans l’intérêt de la communauté nationale». Nous répondons que pour nous il n’existe qu’une seule communauté, celle de notre classe, et que notre véritable intérêt nous impose d’arracher par la force des augmentations de salaires pour les travailleurs actifs, le salaire intégral pour les chômeurs, les licenciés et les retraités, la diminution radicale de la journée de travail sans diminution de salaire, la suppression des heures supplémentaires!

Le capital nous promet de satisfaire nos revendications, mais demain seulement, quand les investissements auront eu le temps de faire repartir la machine économique (en comptant sur le «sens des responsabilités» de nos soi-disant « représentants politiques et syndicaux» pour nous faire respecter les règles du jeu : ordre, discipline, productivité, ascétisme!). Nous répondons que les augmentations de salaires et la réduction du temps de travail, nous les voulons TOUT DE SUITE, et que nous n’avons pas l’intention d’abandonner nos revendications contre des promesses lointaines et vides, et encore moins d’abandonner nos moyens élémentaires de lutte, au premier rang desquels nous mettons la grève sans préavis et sans limitation préalable de durée!

En cette année 2019, les partis faussement ouvriers nous appellent à subordonner notre défense à l’arrivée au pouvoir par les voies pacifiques et parlementaires d’un nouveau gouvernement «de gauche» (MDS, Sadek du PST au sénatoriale …) qui pourrait soi-disant imposer les revendications sans lutte de classe. Nous répondons qu’il n’y a rien à attendre des élections, ni d’un gouvernement de gauche mais tout de la lutte prolétarienne résolue et sans trêve!

 

Contre la personnification de l’ennemi: Classe contre Classe!

 

Camarades, Prolétaires !

 

Nous devons intervenir pour combattre tous ces bourgeois et ces petits bourgeois qui veulent personnifier l’ennemi en la personne de Boutef mais surtout ces faux partis socialistes qui n’hésitent pas à parler du «régime de Bouteflika» ou de «bouteflikisme». Oublier à ce moment que ce ne sont pas les personnes individuelles mais les classes – organisées en parti – qui font l’histoire, signifie renoncer aux conquêtes révolutionnaires, à la théorie marxiste (...).

 

Prolétaires! Camarades!

 

La guerre de résistance contre le capital est nécessaire et inéluctable. Nous devons la mener comme une seule armée, où n’existent aucun privilège de catégorie ou de nationalité, ni aucune différence de grade. Mais les générations de prolétaires opprimés et sacrifiés sur l’autel de la «civilisation» bourgeoise nous crient: le prolétariat doit se défendre contre le capitalisme, mais il ne doit pas se limiter à la seule défense!

Le mode de production capitaliste, la société bourgeoise, l’Etat qui en est le rempart, doivent être abattus pour que la classe travailleuse puisse s’émanciper définitivement. Ce n’est qu’ainsi que sera brisé ce cercle vicieux: conquêtes partielles et provisoires, misère relative et insécurité absolue croissantes, crises toujours plus graves et plus rapprochées, menace toujours plus proche de nouvelles guerres.

La règle du capitalisme n’est pas la prospérité mais la crise, non pas la paix mais la guerre. Né d’une révolution, il doit tomber sous les coups d’une révolution, la révolution prolétarienne. Il n’a pas hésité à exercer sa dictature et sa terreur contre la société féodale, ni à les exercer sur le champ de bataille dans la guerre entre les Etats, et surtout dans le conflit des classes et dans la guerre civile : il devra subir à son tour la dictature et la terreur prolétariennes.

C’est dans cette perspective difficile mais inéluctable que la lutte pour la défense de nos exigences immédiates prend tout son sens et sa valeur. Cette lutte immédiate ne va pas au-delà des limites de la société capitaliste, elle ne demande et n’obtient pas plus qu’il n’est possible de lui arracher, elle ne prétend pas et ne peut pas l’abattre. Mais c’est dans cette lutte, sur un terrain de classe et avec des méthodes de classe, que se cimente la solidarité entre tous les prolétaires, la conscience de la force que donne le nombre, une force qui est Immense si elle est organisée, leur volonté de combattre et de vaincre, une volonté qui est énorme si elle est éclairée par le programme marxiste. C’est dans cette lutte même que naît et se développe le besoin de la dépasser pour arriver à la lutte politique pour la conquête révolutionnaire du pouvoir.

C’est dans cette lutte, contre toute illusion démocratique, réformiste, conciliatrice, hors de tout lien avec les partis et l’Etat de la bourgeoisie dominante, dans une opposition irréductible à toute forme, neuve ou ancienne, d’opportunisme, que se trempe l’organe de la révolution, le parti communiste mondial.

 

Vive la lutte indépendante de classe!

Vive le communisme!

(....)

 

«Le Communiste International» Pour le Soulèvement Révolutionnaire, 21/02/2019

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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