L’écologisme au cœur des ténèbres

(«le prolétaire»; N° 533; Juin - Juillet - Août 2019)

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L’écologisme est à la mode... On voit se multiplier les campagnes pour «la planète» et les réformistes de tous poils communient avec les ministres de Macron et les représentants des multinationales pour «sauver le climat».

Mais derrière cet écran de fumée verte, la réalité est moins reluisante. Le cas le plus emblématique du caractère réactionnaire et impérialiste de l’écologisme est très bien illustré par le WWF.

Le Fonds mondial pour la nature (World Wildlife Fund) se donne pour objectif de «construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature». En réalité, on est bien loin du compte! 

Non seulement le WWF est en relation directe avec nombre de dirigeants plus bourgeois les uns que les autres et il entretient des liens étroits avec des grands groupes capitalistes (Carrefour, Castorama, Crédit agricole, Orange... en France par exemple), mais les écologistes du WWF sont des prédateurs aussi rapaces que les puissances impérialistes dans les pays dominés.

Au nom de la protection de la nature, le WWF a mis en place des parcs protégés en Afrique et en Asie. Ces mesures de protection se traduisent par des violences terribles dans les plus pures traditions du colonialisme («Le WWF accusé de financer des factions paramilitaires violentes en Asie et en Afrique», Le Monde, 5 mars 2019). Le WWF finance des milices sanguinaires pour garder ses parcs et ainsi permettre aux touristes bourgeois de goûter à un exotisme fantasmé. 

Une enquête récente du site d’information américain Buzzfeed recense «une série d’exactions barbares commises sur des populations locales par des membres de WWF. Torture, viols ou meurtres» en Inde, au Népal, au Cameroun, en Centrafrique... Le WWF arme ces miliciens pour qu’ils puissent lancer des raids destructeurs contre des villages mais il a également «approuvé une proposition visant à tuer des intrus rédigée par un directeur de parc qui a présidé à l’assassinat de dizaines de personnes».

Le site rapporte de nombreux témoignages plus éloquents les uns que les autres: des membres du WWF en Centrafrique qui ont «paradé dans les rues du pays avec des têtes de civils décapités», des faits de torture au Népal, la mise en place d’un «réseau d’informateurs motivés par un sentiment de vengeance». 

Ces accusations sont corroborées par celles publiées en 2017 par l’organisation Survival International («Dans le bassin du Congo, les Pygmées persécutés au nom de la protection de la nature», Le Monde, 24 septembre 2017). Au Cameroun, en Centrafrique et au Congo-Brazzaville, le WWF s’est rendu coupable de multiples violences contre les peuples des forêts, comme les Pygmées, les Baka et les Bayaka. Le but de l’organisation est de déporter hors des aires protégées les populations qui y résident. Le rapport liste des exactions des écologistes: «le cas d’une femme enceinte ayant fait une fausse couche en fuyant des rangers près du parc national de Nki, au Cameroun, d’un homme dont le tendon d’Achille a été sectionné à la machette, toujours au Cameroun, et, partout, de campements détruits, d’hommes battus, humiliés, punis pour avoir pénétré dans les zones interdites pour y chercher de la nourriture».

Les écologistes et les «éco-socialistes» se gardent bien de dénoncer le WWF qui se conduit comme les pires colonialistes du XIXe siècle, symbolisé par Kurtz dans le livre «Au coeur des ténèbres» de Conrad.

Le communisme est totalement opposé à l’écologisme. Cette idéologie bourgeoise est réactionnaire: elle rêve à une société capitaliste qui serait retournée en arrière, à un passé dans lequel l’homme aurait peu marqué de son empreinte la «nature». Elle refuse de se battre pour l’émancipation de l’Humanité et elle est même favorable à limiter cette émancipation pour protéger la «biodiversité», le «climat» ou la «planète».

Les écologistes ne proposent qu’un saut en arrière qui s’oppose frontalement aux intérêts immédiats et à long terme du prolétariat. Leur idéologie réactionnaire n’est pas recyclable et a sa place dans les poubelles de l’histoire.

La seule perspective réaliste pour libérer l’Humanité des maux qui l’accablent (exploitation, oppression, misère et famine, dégradation de l’environnement et mise en danger des prolétaires...) est celle de la révolution communiste internationale.

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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