Les crimes de l’impérialisme français montrent le vrai visage des interventions militaires en Afrique

(«le prolétaire»; N° 543; Décembre 2021 / Janvier-Février 2022)

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Selon la propagande bourgeoise, diffusée par tous les medias, les interventions militaires françaises en Afrique ont pour  but de protéger les populations des exactions et des crimes commis par les « djihadistes » et autres terroristes.

Ce qu’il en est vraiment vient d’être démontré ces jours-ci de manière sanglante par un convoi militaire français parti de la Côte d’Ivoire pour se rendre au Mali. Dans le cadre de la réorganisation des troupes de l’opération « Barkhane », ce convoi de plus de 130 véhicules est parti du port d’Abidjan le 14 novembre ; il est finalement arrivé à sa destination à Gao (Mali) 2000 km plus loin, le 28 novembre, après avoir traversé le Burkina Faso puis le Niger.

Les militaires français devaient sans doute penser que ce convoi allait être une démonstration de force dans des pays frappés par la crise économique avec l’insécurité et les troubles qu’elle engendre : il a été la démonstration du rejet de la présence de l’impérialisme français.

Dès Bobo-Dioulasso (la capitale économique du Burkina), les militaires français ont été confrontés à des manifestations hostiles de la population et des jeunes qui les ont stoppés pendant 2 jours ; les mêmes réactions ont eu lieu au passage dans la capitale Ouagadougou où le convoi  a été là aussi arrêté, avant que les forces de l’ordre ne le dégagent. Mas c’est dans la ville de Kaya, une centaine de kilomètres plus loin, que le convoi a été bloqué pendant plusieurs jours par les manifestants qui avaient édifié des barricades. Les soldats français et les gendarmes burkinabés ont effectué des tirs de sommation, « au dessus de la foule » à en croire les militaires français  – mais cependant 4 manifestants ont été blessés par balles.

Après avoir quitté le Burkina, le convoi a été à nouveau stoppé pendant plusieurs heures par des manifestations, dans la ville nigérienne de Téra. Selon les témoins les soldats ont alors ouvert sans sommation  le feu sur les manifestants ; le bilan est de 3 morts et de 18 blessés, dont 11 dans un état grave.

Pour les medias français ces manifestations d’hostilité envers les militaires français et l’impérialisme tricolore, sont dues à des « fake news », à des campagnes de désinformation peut-être suscitées par la Russie (Le Monde assure qu’un drapeau russe a été vu parmi les manifestants !), pour jeter le doute sur les bienfaits pour la population de l’intervention militaire française.

Mais les manifestants qui dénoncent l’armée française comme une « force d’occupation » savent parfaitement à quoi s’en tenir : si l’impérialisme français intervient c’est pour défendre ses intérêts, pas ceux des populations locales qui ne reçoivent que des balles si elles le gênent ! Le 4 janvier dernier le bombardement par l’aviation française d’une cérémonie de mariage avait fait 19 morts au Mali, sans que les militaires daignent s’expliquer.

D’ailleurs l’actualité judiciaire au Burkina Faso est là pour rappeler quel est le rôle de la France : en ce moment se tient le procès de l’assassinat de Thomas Sankara lors du coup d’Etat de Blaise Compaoré, auquel l’impérialisme français n’est pas étranger, Sankara ayant eu le malheur de vouloir remettre en cause la présence française dans le pays. Il faut également rappeler la complicité française dans l’épouvantable génocide au Rwanda…

L’armée française est donc bien incapable de mettre fin aux affrontements et aux attaques qui ensanglantent la région (le 3/12 l’attaque d’un bus au Mali a encore fait au moins 30 victimes civiles). Derrière un masque religieux ou ethnique, c’est la déshérence économique et sociale de ces régions à la suite de la crise capitaliste, qui provoque des heurts entre populations et communautés paysannes ; sur ce terreau prolifèrent des groupes armés s’adonnant souvent à des trafics divers. Les troupes françaises affirment être là pour combattre ces groupes armés ;  mais leur objectif central est avant tout de soutenir les Etats locaux qui sont le garant de sa présence – Etats plus prédateurs, oppressifs et violents que les « djihadistes » dénoncés en permanence ! C’est pourquoi la décision  a été prise par Paris de diminuer le nombre des soldats français dans le nord déshérité du Mali où opèrent ces groupes armés, pour les concentrer dans les zones plus « utiles » pour l’impérialisme (capitale, régions minières, etc.  .).

L’impérialisme français n’est présent en Afrique que pour l’exploitation et le pillage de ses ressources. Il ne faut pas se laisser arrêter par ses pseudo justifications « anti terroristes » : au cours des décennies il a été sans doute le  plus grand terroriste et le plus grand criminel de l’Afrique, qui a mené sans relâche de terribles guerres coloniales et néocoloniales. Il doit être combattu sans hésitation par les prolétaires,  à commencer par les prolétaires de France.

 

Impérialisme français, hors d’Afrique !

Pour la reprise de la lutte de classe internationale contre le capitalisme et l’impérialisme !

 

6/12/2021

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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