Défense du pouvoir d’achat?

Lutte pour le salaire!

(«le prolétaire»; N° 545; Juillet - Août 2022)

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L’augmentation croissante des prix devient un problème toujours plus grave pour les prolétaires. Le gouvernement se félicite cependant que l’inflation soit moins forte en France que dans d’autres pays européens: les statistiques officielles de l’INSEE donnent en effet un chiffre en rythme annuel de 6% environ contre près de 9% en Allemagne et 10% en Grande-Bretagne. Mais selon une étude portant uniquement sur les produits de base, la hausse des prix a atteint des niveaux britanniques: 12% en août! (1).

 Rien d’étonnant alors si la question du «pouvoir d’achat» fait la une des médias et est régulièrement citée dans les déclarations de politiciens et du gouvernement.

Mais présenter la question des conséquences de l’inflation sous cet angle permet d’éviter de dire qu’elle signifie baisse du salaire réel; les salaires nominaux devraient en moyenne augmenter de 3% cette année, hausse bien inférieure à celle du coût de la vie. Selon la DARES fin mars l’indice du salaire de base compte tenu de l’inflation avait déjà baissé  de plus de 2% par rapport à l’année précédente (2). Dans sa loi dite «pouvoir d’achat», le gouvernement a décidé d’un certain nombre de mesures pour «protéger les français les plus modestes» selon les discours officie ls. Fumisterie!

Il s’agit avant tout de venir en aide aux entreprises qui se plaignent de la détérioration de leurs marges, en calmant la grogne sociale avec des primes diverses pour prévenir une flambée des grèves à l’image de ce qui se passe de l’autre côté de la Manche. D’autre part des mesures comme les subventions du prix des carburants représentent une aide directe aux entreprises grosses consommatrices (comme dans les transports) qui en sont les premières bénéficiaires.

Mais l’aide la plus précieuse pour les capitalistes et le gouvernement viendra bien sûr des pompiers sociaux que sont les appareils syndicaux collaborationnistes. Dès juillet la CGT et Solidaires ont appelé pour le 29/9 à la classique journée d‘action-soupape de sécurité «pour les salaires» et qui «s’inscrit dans la durée» (sic), destinée à faire retomber la pression. Preuve s’il le fallait que cette journée est tout sauf le début d’une lutte réelle, ces centrales syndicales ne se sont même pas donné la peine d’avancer des revendications!

Les prolétaires ont cependant besoin de se défendre contre les attaques croissantes des capitalistes et de leur Etat, que ce soit par l’inflation ou par les nouvelles mesures anti-ouvrières annoncées, à commencer par la «réforme» de l’assurance-chômage (la réforme des retraites étant apparemment repoussée à plus tard) instamment demandée par le patronat. Ils ne peuvent pas compter pour cela sur les piliers de la collaboration des classes qui ont saboté toutes les grandes luttes récentes, ni sur les démagogues à la Mélenchon, cet adversaire déclaré de la lutte de classe qui a lancé une pétition pour «taxer les super-profits» (les profits «normaux» il  n’y touche pas!).

Pour vaincre il leur faudra rompre avec le collaborationnisme et ses pratiques défaitistes pour prendre leurs luttes en main et revenir aux méthodes et moyens de lutte classistes; ils feront alors revivre la vieille devise ouvrière:

Salaires contre profits, classe contre classe!

 


 

(1) cf. Le Monde, 29/8/22

(2) cf. Challenges, 22/7/22. La DARES est une institution officielle dépendant du ministère du travail.

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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