Brèves sur la guerre en Ukraine
(«le prolétaire»; N° 546; Sept.-Oct.-Nov. 2022)
Commandos en Ukraine
Selon le New York Times (28/6/22), les «alliés», en plus de former des militaires ukrainiens sur des bases militaires «en Allemagne, France et Grande Bretagne» ont secrètement envoyé des «instructeurs» militaires dans le pays. Des agents de la CIA sont basés «principalement» dans la capitale Kiev pour diriger la «grande quantité de renseignements» fournis aux troupes ukrainiennes; mais en même temps «quelques dizaines de commandos d’autres pays de l’OTAN, notamment de Grande Bretagne, Canada, France et Lituanie travaillent [sic!] en Ukraine».
Le quotidien américain écrit ne pas savoir ce que font réellement ces commandos et les agents de la CIA, mais selon la Russie des militaires britanniques ont participé à l’organisation de l’attaque de drones fin octobre sur le port de Sébastopol en Crimée. L’histoire y compris récente (Syrie, Libye) a démontré que de tels commandos participent d’une façon ou d’une autre aux combats. Cela n’a pas empêché les Occidentaux de dénoncer la présence de militaires iraniens en Crimée pour aider les troupes russes à utiliser les drones achetés à Téhéran.
Les prolétaires doivent dénoncer, avant d’avoir la force de s’y opposer, la participation à la guerre impérialiste en cours, réservant leur solidarité aux prolétaires des deux côtes du front.
Réactions contre la mobilisation en Russie
Jusqu’ici les autorités russes avaient évité de décréter une mobilisation parce qu’elles estimaient ne pas en avoir besoin, les dizaines de milliers des soldats (probablement 200 000) combattant en Ukraine étant un nombre suffisant; cela permettait en outre de maintenir la fiction qu’il ne s’agissait pas d’une guerre, mais d’une «opération spéciale» limitée. Ne touchant pas les grandes masses de la population russe cette guerre avait donc des conséquences limitées sur la stabilité politique dans le pays. Les sanctions occidentales étaient même utilisées comme la preuve que la Russie était la victime d’une attaque des Etats Unis et de leurs alliés.
Mais les revers subis et les pertes au combat ont finalement contraint le gouvernement russe fin septembre à décréter une «mobilisation partielle» de plusieurs centaines de milliers de réservistes (le chiffre exact n’a pas été précisé). Les réactions ont été immédiates: des manifestations d’opposition à la mobilisation ont eu lieu dans plus d’une trentaine de villes, entraînant plus d’un millier d’arrestations. Ces réactions ont parfois été violentes (incendies de centres de recrutement, etc.). Le 15/10 dans un camp militaire de la ville de Belgorod, non loin de la frontière ukrainienne, 2 mobilisés d’origine Tadjike ont tué plus d’une dizaine de militaires avant d’être abattus; la mobilisation est semble-t-il plus importante dans les régions périphériques, ce qui suscite un fort mécontentement.
Dans ce même camp une centaine de soldats ont au mois d’août refusé d’être envoyés au combat, en dénonçant dans une vidéo leurs conditions insupportables (1).
En outre des dizaines de milliers de personnes ont quitté le pays pour éviter d’être enrôlées. Mais elles se heurtent de plus en plus au refus... de nombreux pays européens de les laisser passer. Les conditions d’entrée dans l’Union Européenne ont été durcies pour les Russes fin septembre. La Commissaire européenne aux Affaires Etrangères a ainsi déclaré: «si un citoyen russe a l’intention de rester plus de 90 jours dans l’UE, il ou elle ne devrait pas recevoir de visa». Le ministre tchèque des Affaires étrangères a affirmé de son côté: «Ceux qui fuient leur pays parce qu’ils ne veulent pas remplir un devoir imposé par leur propre Etat ne remplissent pas les critères pour recevoir une aide humanitaire» (2).
Le gouvernement ukrainien pousse les Etats européens à refuser d’accueillir les Russes qui fuient la mobilisation. L’ambassadeur ukrainien en Suisse a par exemple demandé à ce pays de ne pas accueillir les déserteurs russes car ils sont «un danger» (3).
Le gouvernement de Kiev est lui aussi confronté à des tentatives de quitter le pays (ce qu’interdit la loi martiale pour les hommes de 18 à 60 ans) pour ne pas être envoyés au front: en août les garde-frontières ukrainiens avaient arrêté depuis le début de la guerre plus de 6000 hommes qui avaient essayé de passer à l’étranger (4)...
Les Etats bourgeois ont beau être en confrontation ou en guerre, ils sont solidaires contre ceux qui refusent de devenir de la chair à canon. La réponse prolétarienne devra être la solidarité de classe contre tous les Etats bourgeois en conflit!
(1) cf. Mail online, 16/10/22
(2) cf. Damoclès n°164-165
(3) ibidem.
(4) ibid.
Parti Communiste International
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