Non à la «démocratie sociale»!

Oui à la lutte de classe contre le capitalisme!

(«le prolétaire»; N° 548; Mars-Avril-Mai 2023)

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Dans une interview Laurent Berger, le dirigeant de la CFDT, vient de déclarer qu’il ne faut pas « faire croire aux salariés que c’est la succession des journées de mobilisation qui feront revenir le président de la République en arrière » (1). C’est pourtant exactement ce qu’il a fait, avec toute l’Intersyndicale, depuis 3 mois !

Après avoir reconnu l’échec de cette orientation, il a le front d’affirmer que « le combat n’est pas fini » parce qu’il y a la mobilisation du premier mai, la possibilité – très éventuelle – d’un référendum (une première demande ayant déjà été invalidée par le Conseil constitutionnel) et la possibilité de recourir au juge administratif pour contester les modalités d’application de la réforme… Autant dire de la poudre aux yeux !

Auparavant l’Intersyndicale avait fait croire que le parlement pouvait se substituer à la lutte et empêcher la réforme ; puis après son adoption définitive à la suite du rejet de la motion de censure, elle ne trouvait rien de mieux que de « demander solennellement » à Macron de ne pas promulguer la loi ! Pour ces véritables pompiers sociaux c’était « le seul moyen de calmer la colère », « un choix de sagesse et d’apaisement ». Et ils gémissaient sur le non respect de la « démocratie sociale » (2)!

Les faits démontrent que cette démocratie sociale n’est qu’une illusion, de  même que la démocratie politique : ce qui existe sous le capitalisme c’est la lutte entre les classes, plus ou moins ouverte, plus ou moins « brutale », mais menée de façon permanente par la bourgeoisie

Les  capitalistes, dont un Macron n’est que l’agent, recherchent le maintien de la paix sociale et politique, parce que c’est la meilleure situation pour le bon fonctionnement de leur économie. En période de prospérité et de croissance économique ils en paient volontiers le prix sous la forme de réforme sociales et de petites améliorations diverses : ce ne sont que des miettes du profit capitaliste.

 Mais quand arrivent des périodes difficiles, quand les crises économiques frappent, ces concessions leur deviennent intolérables ; alors sonne l’heure de la dégradation des conditions de vie et de travail, des baisses de salaire et de l’augmentation du chômage, des contre-réformes.

Quand les intérêts de l’économie et des entreprises capitalistes sont en jeu, les bourgeois et leur Etat n’hésitent jamais à redoubler les attaques et à imposer ces intérêts par la force, quitte à bafouer les formes démocratiques et à bousculer leurs si utiles valets syndicaux. Si ces derniers s’en indignent (Martinez reprochait au gouvernement de « marcher sur les syndicats »), ils réaffirment aussitôt qu’ils sont « attachés à un dialogue social de qualité » (3).

 

Contre le dialogue social, pour la lutte de classe !

 

 Il est impossible de défendre vraiment les prolétaires si on privilégie le dialogue avec les adversaires de classe que sont les patrons, leur gouvernement et leur Etat  C’est ce qu’a démontré une fois de plus l’échec de la mobilisation actuelle, après l’échec des mobilisations précédentes : attachés au dialogue social, c’est-à-dire à la collaboration de classe, les appareils syndicaux sont en fait attachés par mille liens au statu quo social, au maintien et à la défense du système économique et social capitaliste et de l’ordre politique bourgeois dit « démocratique ».

C’est pourquoi ils orientent les mobilisations de façon à ce qu’elles se déroulent dans le « calme » et qu’elles gênent le moins possible le fonctionnement du capitalisme ; et, redoutant une « radicalisation », ils ne réagissent pas à la répression, font leur possible pour éviter l’extension des grèves et en définitive pour affaiblir le mouvement.

Une véritable lutte, ouverte et générale, menaçant réellement les intérêts capitalistes et ne se laissant pas arrêter par des limites légales et pacifiques, est indispensable pour faire échouer les attaques et arracher des concessions – avant de passer  la contre-offensive ; mais il est impossible de compter pour cela sur les appareils syndicaux collaborationnistes, opposés par principe à la lutte de classe.

Les prolétaires, qui se sont mobilisés par millions, possèdent une force potentiellement immense, capable de faire échouer toutes les attaques, à condition de rompre avec les orientations de collaboration de classe pour se lancer dans l’affrontement classe contre classe !

 


 

(1) cf Le Monde, 20/4/23 

(2) Communiqué de l’Intersyndicale du 14/4

(3) Ibidem.

 

23/04/2023

 

 

Parti Communiste International

Il comunista - le prolétaire - el proletario - proletarian - programme communiste - el programa comunista - Communist Program

www.pcint.org

 

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