Face aux capitalistes et à leur Etat les manifestations-promenades ou le blocage ponctuel de l’économie ne suffisent pas : la véritable lutte de classe est nécessaire !

(«le prolétaire»; N° 548; Mars-Avril-Mai 2023)

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Le gouvernement, agissant pour les capitalistes (le MEDEF : « la réforme est indispensable »), est déterminé à mettre en œuvre l’attaque contre les retraites. Venant après l’attaque contre les chômeurs, et avant une nouvelle contre les prolétaires sans-papiers, elle fait partie des mesures anti-prolétariennes demandées, en France comme ailleurs, par les capitalistes pour restaurer le taux de profit moyen de l’économie face à une crise qui se traduit par des licenciements toujours plus nombreux et un appauvrissement continuel des travailleurs. Le capitalisme ne connaît qu’un moyen pour surmonter ses crises : attaquer les prolétaires en augmentant leur exploitation et en les jetant à la rue. Les crises aggravent en même temps les rivalités entre les capitalistes et les Etats bourgeois jusqu’à se traduire par des guerres ouvertes comme l’Ukraine en est aujourd’hui l’exemple sanglant en Europe, à côté des affrontements meurtriers qui continuent en Afrique et au Moyen-Orient. Déclarant vouloir se préparer à une guerre de « haute intensité » le gouvernement a annoncé son intention de dépenser 400 milliards sur 6 ans pour renforcer les capacités militaires du pays, au moment même où il veut imposer sa réforme au nom des économies indispensables à faire ! Les économies réalisées sur le dos des prolétaires serviront en partie à accroître le militarisme, à préparer la guerre et à engraisser les marchands de canons. Les intérêts prolétariens et les intérêts capitalistes sont incompatibles, même si toutes les forces bourgeoises et leurs valets veulent faire croire le contraire : elles appellent les prolétaires à accepter des sacrifices au nom d’un faux intérêt commun au-dessus des classes, au nom de l’économie nationale ou de la « patrie » à défendre contre des ennemis étrangers.

Mais les prolétaires n’ont pas de patrie, ils sont solidaires des prolétaires étrangers et leur premier ennemi est leur propre bourgeoisie nationale !

 

Lutte de classe et non «cohésion sociale» !

 

On ne peut véritablement répondre aux attaques capitalistes que sur le terrain de la lutte ouverte, décidée, en tournant le dos aux appels à la « cohésion sociale » des directions syndicales (communiqué de l’Intersyndicale du 22/2) ; la cohésion sociale, qui est synonyme de paralysie du prolétariat, est le credo des bureaucrates syndicaux partisans de la collaboration de classe : c’est pourquoi ils ont décidé d’écrire à tous les élus de « l’arc républicain » (donc, conformément à leur soutien à Macron lors de la présidentielle, y compris aux élus de droite et au macronistes ) pour qu’ils ne votent pas la loi ! C’est pourquoi ils s’ingénient à proposer d’autres moyens ou d’autres réformes pour résoudre le « problème ». Mais ce n’est pas aux prolétaires de proposer des solutions aux problèmes financiers bourgeois ; et ce n’est pas du parlement et des députés bourgeois qu’ils peuvent attendre la satisfaction de leurs revendications, mais uniquement de leur lutte – à condition que ce soit une lutte réelle, classe contre classe !

Les manifestations-promenades, si imposantes soient elles, sont impuissantes de même qu’un « blocage » du pays pendant une seule journée ou des grèves reconductibles isolées. En 1995 c’est une grève illimitée à la SNCF avec occupation des lieux de travail (gares, etc.) et arrêt complet du trafic, extension aux autres entreprises, qui au bout de 3 semaines obligea le gouvernement à retirer son projet de liquidation des régimes spéciaux de retraite et de suppression de milliers d’emplois de cheminots : voilà l’exemple à suivre !

Il est possible de faire échec aux attaques bourgeoises, mais à condition de mener la lutte avec des méthodes et des objectifs de classe : grève illimitée dirigée par des comités de grève élus par les travailleurs et se coordonnant entre eux, piquets de grève effectifs, occupation des locaux, extension du mouvement pour la défense exclusive des intérêts prolétariens, etc.

Années après années, les faits ont démontré que laisser le sort de la lutte aux mains des directions syndicales collaborationnistes, unies ou non, ne conduit qu’à la défaite ; il est plus que temps de rompre avec les orientations de collaboration de classe, de s’organiser indépendamment des larbins de la bourgeoisie et de s’engager dans la véritable lutte de classe !

Contre la « réforme » des retraites et contre toutes les attaques bourgeoises, lutte de classe en rupture avec les orientations pro-capitalistes des organisations syndicales et politiques collaborationnistes ! Union dans la lutte de tous les prolétaires, du public et du privé, occupés et chômeurs, en activité et retraités, hommes et femmes, jeunes et vieux, français et immigrés ! Réduction du temps de travail et de l’âge de départ à la retraite ! Augmentation générale des salaires, des allocations chômage, des pensions et de tous les minima sociaux ! Contre toutes les discriminations, à travail égal salaire égal ! Régularisation des travailleurs sans papiers !

Pour la lutte révolutionnaire contre le capitalisme, ses préparatifs de guerre et sa domination impérialiste, en fraternité avec les prolétaires du monde entier !

 

3/03/2023

 

 

Parti Communiste International

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