Contre les massacres, l’oppression et la misère

Solidarité de classe avec les prolétaires et les masses de Gaza

(«le prolétaire»; N° 550; Sept.- Oct.-Nov. 2023)

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Une semaine après la meurtrière attaque du Hamas en Israël et les bombardements massifs  de la bande de Gaza, alors que les victimes se comptent par milliers de part et d’autre (1) que des centaines de milliers d’habitants de Gaza tentent de fuir les bombardements, l’armée israélienne a lancé un ultimatum pour exiger que plus d’un million d’habitants quittent le nord du territoire dans les 24 heures ! Ce qui est bien évidemment impossible dans les conditions actuelles…

Le premier ministre Netanyahou  l’a claironné : «Israël va se venger !». Pour justifier le blocus complet du territoire avec suppression complète de l’eau, l’électricité, le carburant et la nourriture qu’il venait d’annoncer, le ministre de la défense israélien et chef du cabinet de guerre a déclaré : «Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence».

Les impérialismes occidentaux ont donné le feu vert à  la réaction israélienne – à commencer par les Etats-Unis qui ont immédiatement expédié armes et munitions et dépêché 2 groupes aéronavals en Méditerranée orientale, suivis par la Grande Bretagne qui a décidé d’envoyer elle aussi des navires de guerre ; les autres impérialismes européens sont sur la même ligne au nom du «droit d’Israël à se défendre». Inutile de remarquer que pour eux il n’existe pas de «droit des Palestiniens à se défendre» ! Les mêmes qui s’indignent des massacres de civils, femmes et enfants israéliens et condamnent  le terrorisme du Hamas, ne se sont jamais indignés des massacres causés par l’armée et les colons israéliens et n’ont jamais condamné le terrorisme d’Israël. Cela fait pourtant des décennies que l’Etat Hébreu commet des massacres et des violences de toutes sortes pour imposer sa domination sur les populations palestiniennes.

Depuis 2007, avec l’aval de ses parrains impérialistes et sous prétexte de combattre le Hamas, Il soumet en particulier la bande de Gaza, outre à de sanglantes attaques (2) accompagnées de destructions d’immeubles et d’installations diverses,  à un blocus ; les conséquences de ces exactions sont désastreuses pour la population : plus de la moitié des travailleurs y sont au chômage (et plus de 80% de ceux qui ont un emploi sont payés moins que le salaire minimum), la pauvreté y est endémique (certaines estimations la chiffrent aux deux tiers de la population), les conditions de vie sont déplorables. Mais tout cela n’émeut pas les dirigeants politiques des démocraties européennes et américaines, soucieux de défendre ce pilier de l’impérialisme occidental que constitue l’Etat d’Israël au Moyen-Orient. Les bombardements massifs et autres actions militaires israéliennes ont moins pour but  de venger les plus de 1200 morts et 2700 blessés causés par l’attaque du Hamas, que de venger dans le sang, avec l’assentiment impérialiste, le terrible coup porté à la réputation d’invulnérabilité de la première puissance militaire de la région, à un moment où la prédominance occidentale y est contestée.

 

Seule la révolution communiste internationale pourra mettre fin à l’oppression, à la misère aux massacres perpétuels que connaissent les masses palestiniennes

 

La force d’Israël tient en grande partie au soutien sans faille, militaire économique et politique des Etats Unis et des autres impérialismes occidentaux : ils portent une responsabilité écrasante dans les souffrances subies par les prolétaires et les masses déshéritées de Palestine. Cette force repose aussi sur l’union nationale qui tient les prolétaires juifs enchaînés à «leur» bourgeoisie et «leur» Etat, prêts aux sacrifices pour les défendre, au nom de leur situation privilégiée par rapport aux prolétaires et aux masses arabes, y compris israéliennes. Le massacre de centaines de civils sans armes par le Hamas ne pouvait que renforcer cette union nationale, permettant au moins pour un temps de surmonter la crise politique en Israël et de légitimer le gouvernement d’extrême droite en place.

Si le Hamas peut se présenter après son attaque comme un adversaire d’Israël beaucoup plus efficace que ne l’ont jamais été les anciennes organisations guérilleristes laïques, il ne peut représenter une solution pour l’émancipation des masses prolétariennes. Cette attaque est bien incapable de la faire avancer (elle entraîne de terribles représailles contre les populations civiles) ni de mettre en danger Israël qu’elle renforce au contraire.  Le Hamas gère depuis 15 ans le statu quo à Gaza avec l’accord difficile, implicite mais indéniable d’Israël qui conserve le contrôle économique du territoire : le gouvernement israélien autorisait par exemple les transferts de fonds du Quatar au Hamas, pour affaiblir l’ «Autorité Palestinienne» de Cisjordanie ; avec sa propagande religieuse il impose un ordre rigoriste à la population et aux prolétaires. Sa seule perspective réelle est en réalité de se  voir reconnaître ouvertement comme garde-chiourme des prolétaires de Gaza par Israël, les Etats arabes voisins (à commencer par l’Egypte) et les impérialismes.

Les prolétaires palestiniens ne peuvent compter sur les Etats arabes ou musulmans qui ont abandonné pour la plupart même les simples discours de soutien. Si l’Iran semble faire exception, c’est uniquement en instrumentalisant leur cause pour ses propres intérêts nationaux.

Le seul véritable soutien, ils ne pourront le trouver qu’auprès des prolétaires des autres pays, et notamment des prolétaires des métropoles impérialistes dès lors que ceux-ci auront repris la voie de la lutte de classe contre le capitalisme. En affaiblissant l’impérialisme et donc son soutien à Israël, ils fourniront les conditions pour que se brise l’union nationale dans ce pays et que les prolétaires juifs comprennent la nécessité de se solidariser avec les prolétaires arabes contre les bourgeois arabes et juifs.

Cette perspective de révolution internationale contre le capitalisme et tous les Etats bourgeois peut sans aucun doute paraître utopique aujourd’hui ; mais c’est la seule qui pourra rompre avec l’éternelle suite de guerres et de massacres, de misère et d’oppression qui ensanglantent depuis trop longtemps  la région.

 


 

(1) L’armée israélienne a déclaré avoir tué plus d’un millier d’assaillants : apparemment elle ne fait pas de prisonniers et les blessés sont achevés.

(2) Fin 2008, Israël lance une offensive aérienne et terrestre après des tirs de roquettes : 1440 Palestiniens et 13 Israéliens sont tués. L’armée israélienne perpètre fin 2012 l’ «assassinat ciblé» du chef militaire du Hamas Ahmad Jaabari. Suivent huit jours de frappes aériennes qui tuent 174 Palestiniens. Six Israéliens meurent également. En juillet 2014, Israël lance l’opération «Bordure protectrice» pour faire cesser les tirs de roquette et détruire les tunnels creusés depuis l’enclave. La guerre fait 2251 morts dont 65 enfants côté palestinien, en grande majorité des civils, et 74 morts côté israélien, quasiment tous des soldats. En mai 2021, une nouvelle guerre à Gaza fait en 11 jours au moins 232 morts côté palestinien et 12 côté israélien. Deux ans plus tard, en mai 2023, 35 Palestiniens, dont des dirigeants du Jihad islamique, sont tués en cinq jours de guerre.

 

 15/10/2023

 

 

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