Les écologistes au garde-à-vous

(«le prolétaire»; N° 556; Février-Mars 2025 )

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Personne n’a été surpris que le PS s’associe aux déclarations gouvernementales d’accroître fortement le budget des armées et qu’il approuve le discours alarmiste de Macron sur la «menace» que ferait peser la Russie sur la France et l’Europe après les décisions de Trump pour imposer un cessez-le-feu.

Mais les réactions des Ecologistes ont suscité davantage de surprise: les «défenseurs de la nature» et du «vivant» ne sont-ils pas des «pacifistes»?

Pourtant les responsables des Ecologistes ont immédiatement salué l’adresse télévisée de Macron le 5 mars «à la hauteur de la gravité de la situation» (1).

Sur LCI Marine Tondelier, se félicitant du «virage à 180°» du Danemark et de l’Allemagne, a salué le fait que la France, contrairement à ces pays possède un armement nucléaire (2); elle a aussi déclaré, à propos d’une réunion des partis  politiques avec le premier ministre et le ministre des armées, qu’il était «important d’afficher une forme d’unanimisme» (3).     

Lors d’un discours au parlement le 3 mars la représentante des Ecologistes avait déjà affirmé que l’Europe «doit donc s’affirmer comme une force politique, ce qui implique, dans le contexte actuel, de s’affirmer aussi comme une force militaire. (...) L’Union européenne doit accélérer le déploiement d’une défense européenne incluant le Royaume-Uni (...). Le groupe Écologiste et social soutient donc un engagement militaire renforcé à destination de l’Ukraine...» C’est-à-dire?

«...notamment par la fourniture d’équipements de défense avancés, par la formation des forces ukrainiennes et par le renforcement des troupes européennes dans les pays frontaliers de l’Ukraine». Donc l’envoi non seulement d’armes, mais de soldats – pour l’instant,  à la date du 3 mars, seulement dans les pays frontaliers, mais à quoi serviraient ces soldats si ce n’est à combattre sur le front?

Il ne manquait pas dans ce discours l’affirmation de la nécessité d’«Établir une base industrielle de défense européenne (...), afin d’être indépendants du point de vue opérationnel et de garantir l’interopérabilité entre les armées européennes».

Et le discours se concluait par la proposition d’une «écologie en période de guerre qui renforce nos avantages stratégiques (?) par des mesures limitant la dépendance de notre pays aux énergies fossiles (!), prenant en compte la finitude et la rareté des ressources critiques (!!) et anticipant la dépollution des environnements affectés par les activités militaires (!!!)».

L’écologie ne sert plus à «défendre l’environnement», à «sauver la planète», mais à mieux faire la guerre!

On peut faire la même constatation dans les autres pays: en Belgique, le parti Ecolo veut donner des leçons sur la bonne façon de dépenser pour l’armement; en Allemagne, les Verts ont donné leur accord (personne n’en doutait) sur le vote de la modification constitutionnelle pour permettre de doubler les dépenses d’armement, etc.

Unanimisme avec le gouvernement et l’armée, soutien au réarmement massif, nécessité que l’Europe soit «forte» par rapport aux «deux impérialismes» (russe et américain), au nom de la «défense de nos démocraties», les Ecologistes diffusent avec enthousiasme tous les arguments pour mobiliser l’ «opinion publique» en soutien des impérialismes européens: énième démonstration que le pacifisme petit-bourgeois se convertit sans état d’âme au militarisme quand la bourgeoisie l’exige...

 


 

(1) Marie Toussaint, ancienne tête de liste des écologistes aux élections européennes, RFI, 7/03/25. Elle s’indignait aussi que «Poutine court après des positions qui étaient anciennement françaises en Afrique»...

(2) LCI, 7/03/25

(3) Public Sénat, 14/02/25. Elle dénonçait aussi les «patriotes de pacotille».

 

 

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