Le parti de classe prolétarien face à la crise économique actuelle du capitalisme mondial

(«programme communiste»; N° 100; Décembre 2009)

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La perspective solide et monolithique de la lutte révolutionnaire historique du prolétariat mondial sous la direction du parti de classe, pour la conquête du pouvoir politique, la destruction de l’Etat bourgeois et la transformation de l’économie capitaliste en économie socialiste, est la seule qui peut en finir avec une société orientée toute entière vers la production et la reproduction du capital au moyen de l’extorsion systématique de plus-value par l’exploitation toujours croissante de la force de travail salariée de tous les pays.

 

1. Comme toutes les crises financières les plus importantes des dernières décennies, la crise financière actuelle a touché le monde entier: partie des Etats-unis en juillet-août 2007, elle s’est ensuite étendue à l’Europe et à l’Asie jusqu’à frapper violemment les système financier international en octobre 2008. Elle n’a pas encore fini de produire ses ravages, d’autant plus que les premiers problèmes sérieux de l’économie productive n’ont commencé à apparaître qu’en juillet. Tous les experts bourgeois ont commencé alors à constater la récession économique redoutée - par eux - c’est-à-dire la baisse de la production en général et de la production industrielle en particulier.

A la différence des crises précédentes, la crise actuelle s’est caractérisée jusqu’ici par une évolution lente, mais inexorable. Pour se limiter aux vingt dernières années, le krach de 1987 avait fait le tour du monde en 24 heures; et des crises moins graves comme l’éclatement de la bulle des Nouvelles Technologies en 2001 ou celle provoquée par la krach de la bourse de Moscou ou celui des «dragons asiatiques» à la fin des années 90 avaient connu un développement accéléré.

 En raison de l’importance de Wall Street pour la finance internationale, il est compréhensible qu’une crise qui éclate à New York se répercute dans le monde entier; cela n’est pourtant pas toujours le cas: des crises financières sont restées confinées aux Etats-Unis, comme celle des Caisses d’Epargne dans les années Reagan ou lors de la faillite d’un Hedge Fund (Long Term Capital Management) en 1998.

La lenteur avec laquelle s’est développée la crise financière actuelle est bien décrite par la série d’événements suivants: la première grosse secousse eut lieu aux Etats-Unis à l’été 2007 avec la fameuse bulle des prêts dits subprime qui avaient été placés dans les banques du monde entier; le deuxième à l’automne en Grande Bretagne avec la faillite de la banque Northern Rock (provoquant la première panique bancaire en Angleterre depuis 80 ans!) et en Allemagne; puis au début de 2008 il y eut une chute des bourses mondiales en même temps que de fortes pertes de la Société Générale française à la suite de spéculations sur le marché allemand; en février, mars les difficultés financières américaines débouchèrent sur la faillite de la banque Bear Stern avant d’arriver à l’été 2008 à la faillite de Lehman Brothers et au sauvetage in extremis de divers établissements.

A toutes les «étapes» de cette crise les banques centrales et les gouvernements sont intervenus de façon répétée pour limiter sa gravité et arrêter son extension. S’ils n’ont pas réussi à empêcher son développement, ils ont cependant pu la retarder et amortir ses effets les plus dévastateurs sur l’économie productive (la dite «économie réelle») pendant une année: aujourd’hui la récession reste encore contenue.

A partir de septembre-octobre on a assisté à des interventions étatiques sans précédents par leur importance et leur fréquence, aux Etats-unis, en Grande Bretagne, en Irlande, en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en France. Comme toujours aux partisans de l’intervention de l’Etat font pendant des représentants du monde financier international qui s’y opposent au nom de la liberté de l’entreprise et du marché; beaucoup de commentateurs et d’ «experts» sont allés jusqu’à parler de fin du capitalisme ou de l’économie de marché et à appeler à une «refondation du capitalisme». Presqu’unanimement les protagonistes de la crise insistent sur le besoin de règles plus fermes et mieux observées pour éviter la dérégulation qui selon eux a été la cause des problèmes actuels. Mais de tels remèdes n’ont servi à rien dans les grandes crises précédentes (que ce soit 1929, 1975 ou 1987) et ils ne serviront pas davantage aujourd’hui parce que la cause des crises capitalistes ne se trouve pas dans la cupidité des financiers ou dans la non observation de réglementations: la cause des crises réside dans le capitalisme lui-même, dans la nécessité qu’il a de s’auto-valoriser en développant la production mercantile.

Un fait démontre la profondeur de la crise actuelle: les banques en difficulté sont trop grandes pour que les Etats les laissent faire faillite, mais aussi trop grandes pour que les Etats puissent les sauver! Beaucoup des grands groupes bancaires ont en effet un chiffre d’affaires supérieur au Produit interne de leur propre pays...

Les interventions de l’Etat pour venir au secours des banques en augmentant sa propre endettement, signifient en fait que ce sont les banques qui entrent dans l’Etat et non l’inverse: les réseaux d’intérêts représentés par les groupes bancaires les plus puissants utilisent ainsi sa puissance fondée sur la centralisation des ressources nationales pour se défendre contre la crise.

 

2. En réalité les conséquences les plus graves de la crise n’apparaissent pas encore complètement, non seulement parce qu’elle n’a pas encore frappé durement l’économie productive (les chiffres officiels actuels ne prévoient encore pour les pays occidentaux qu’une récession de 0,3 à 0,5% en 2008 et de -1 à -1,5 % pour 2009); mais aussi parce que les injections massives de capitaux qu’ont réalisé et réaliseront les Etats pour sauvegarder la vitalité du système capitaliste, s’exercent sur des organismes déjà usés par trente ans d’«économie de crédit» qui a réussi à faire croître à toute vapeur les rythmes de production des pays dits «émergents» comme la Chine, l’Inde, le Brésil ou la Russie, mais qui a aggravé inévitablement les conditions économiques des pays de vieux capitalisme comme les Etats-Unis, l’Europe occidentale et le Japon.

 La crainte de voir un nouveau 1929 qui assaille les capitalistes à chaque grande crise économique de leur système a des causes matérielles. Il ne faut pas oublier que les crises à l’époque de l’impérialisme, c’est-à-dire à l’époque de la domination du capital financier, sont toutes des crises de surproduction.

C’est la surproduction qui met le marché en crise, que ce soit le marché des biens de consommation ou le marché des capitaux (bourses). La crise financière n’est pas une bulle spéculative en soi; elle est la traduction sur le plan du crédit et de la valorisation du capital, d’une crise de surproduction; sa gravité dépend du degré de saturation des marchés et de la diminution drastique de la production: si les marchandises ne se vendent pas, la capital qui y a été investi ne peut se valoriser. Toute la circulation du capital dans les circuits financiers ne peut déboucher sur sa valorisation sans vente de marchandises.

 Le capitalisme pourrait-il se développer sans connaître de surproduction? Non, parce que l’anarchie capitaliste fait que la poussée continuelle à la production exubérante de marchandises se heurte aux limites du marché où elles doivent se vendre.

La crise de 1929-1932 a été marquée par différentes caractéristiques dont la gravité et la concomitance en ont signé la profondeur: forte diminution de la production industrielle (-44% sur la période, -17,5% par an), énorme chômage (23,5% au maximum correspondant à une augmentation de 8% par an), importante déflation pour les prix à la production (-12% par an) ainsi que pour les prix au consommateur, forte chute des salaires (-56% de baisse des salaires hebdomadaires dans l’industrie), chute des profits (-37,5% par an). C’est par ces facteurs qu’est définie la crise catastrophique de surproduction qui a conduit à la guerre mondiale où les grandes puissances se sont affrontées en vue d’un repartage du monde (1)

La crise actuelle a, pour l’instant au moins, des caractéristiques très différentes de celle de 1929-32. Si du point de vue strictement boursier il n’y a guère de doutes qu’elle soit plus grave que celle d’alors, ce n’est pas vrai pour les autres critères; la production industrielle ne connaît encore que des diminutions légères (du -1,5% des Etats-Unis au -4,2% du Japon en août 2008 par rapport à août 2007), chômage en augmentation encore modérée (6,1% aux Etats-Unis, 7,5% dans la zone euro, 4,2% au Japon), baisse des profits aux Etats-Unis de 3,8% en rythme annuel au deuxième trimestre; la baisse du salaire moyen ne serait que de 10% à l’issue de la crise. Cela ne signifie pas que les conditions générales de l’économie comme celles des masses prolétariennes ne sont pas en train de se dégrader de façon accentuée; mais cela signifie que la combinaison des facteurs décisifs d’une crise catastrophique, ouvrant la voie à une guerre généralisée, ne se sont pas encore formés.

 

3. A l’époque de l’impérialisme, c’est le capital financier qui dans tous les pays domine la société et guide l’activité économique de production et de distribution. Le capital financier est l’expression suprême du développement du mode de production capitaliste: le capital et son autovalorisation sont le point de départ et le point d’arrivée, le début et la fin de la production (Marx, Le Capital). La production est seulement production pour le capital, dont la composition organique est formée du capital fixe ou travail mort (établissements, machines, matières premières, etc.) et du capital variable ou travail vivant (salaires, plus-value). Dans le capitalisme le travail mort suffoque le travail vivant, le capital et sa valorisation priment sur tout. Le capitalisme débouche régulièrement au cours de son développement et de la formation du marché mondial, sur la surproduction de marchandises et de capitaux; le marché ne peut plus absorber toutes les marchandises produites et les capitaux disponibles. Il entre alors en crise, provoquant destruction de capitaux et de marchandises; les entreprises ferment, les ouvriers sont jetés à la rue. Alors que la richesse s’accumule et augmente à un pôle de la société, la classe possédante bourgeoise, la misère s’accumule à un autre pôle, la classe non possédante prolétarienne. La théorie marxiste de la misère croissante est vérifié historiquement à chaque crise capitaliste. Si l’on regarde le monde entier, il est impossible de ne pas noter que les classes dominantes des pays les plus riches vivent sur les épaules non seulement de leurs propres prolétaires, mais aussi de ceux des pays plus pauvres.

Eclatant dans la sphère financière, la crise frappe l’économie productive - la dite «économie réelle» - qui dépend toujours plus de l’extension du crédit, provoquant la transformation de la crise actuelle en crise sociale générale qui promet d’être de longue durée. L’ampleur et la profondeur de ce processus sont déterminés par l’importance de la surproduction qui s’accumule depuis longtemps dans les grands centres impérialistes mondiaux. Directement ou indirectement, tous les pays du monde sont touchés, aucun ne peut y échapper. Les économistes bourgeois eux-mêmes avouent que la crise actuelle est la «défaite du marché», l’«implosion» du système financier international». Ils ont raison, non du point de vue du capitalisme, mais du point de vue marxiste. Le marché n’a jamais été le régulateur des contradictions capitalistes, la concurrence n’a jamais été uniquement le ressort du progrès capitaliste, elle a toujours été aussi le véhicule des crises.

Quelles que soient les régulations avec lesquelles les bourgeois essayent d’encadrer les mécanismes du marché, de la concurrence et de prévenir les contradictions congénitales au mode de production capitaliste, en définitive ce sont les lois du marché qui, dans les périodes d’expansion font sauter toutes ces tentatives et qui imposent la dérégulation, c’est-à-dire la liberté la plus totale pour les concentrations capitalistes et financières internationales d’accroître au maximum la valorisation du capital quelles qu’en soient les conséquences futures. En effet cette liberté rencontre inévitablement à des obstacles inhérents au mode de production capitaliste lui-même: le volcan de la production se heurte aux limites du marché qui, malgré tout le recours au crédit ne peut s’élargir aussi vite et la surproduction qui en découle provoque l’arrêt de l’autovalorisation du capital qui entre alors en crise.

 

4. L’intervention de l’Etat voulue par les bourgeoisies de tous les pays pour parer aux dommages financiers et économiques, ne sert que les intérêts de la classe dominante. Les ressources de l’Etat sont utilisées avant tout pour sauver les banques, temples modernes du crédit et de l’usure, puis les grandes industries et enfin, avec les moyens qui restent éventuellement, les moyennes et petites entreprises.

Au dernier rang, comme toujours se trouve le prolétariat à qui est réservée au contraire une détérioration constante de ses conditions de vie et de travail. En reprenant à son compte les dettes des grandes banques et des institutions financières les fait retomber sur l’ensemble de la population, en majorité prolétarienne, l’endettant ainsi dans le but de faire redémarrer la production et la valorisation du capital.

L’Etat central américain est intervenu dans la crise actuelle comme il l’a rarement fait au cours de son histoire (par exemple en 1929); aujourd’hui une partie importante des milliards de dollars affectés à parer à la crise sont utilisés pour une nationalisation ou une semi-nationalisation de fait des plus grands groupes bancaires américains.

Cela avait commencé en mars avec la reprise des dettes de la Bear Stearns pour continuer en juillet avec les deux géants du financement immobilier Fannie Mae et Freddie Mac, puis avec la plus grande société d’assurance mondiale, AIG.

Mais l’«octobre noir» des bourses a contraint les Etats-Unis à suivre la politique de nationalisation déjà mise en oeuvre en Grande-Bretagne et dans le reste de l’Europe, même si c’est les dents serrées, pour défendre les intérêts nationaux des pays respectifs. Ce qui démontre une fois de plus que la tendance à la concentration et à la centralisation étatique de l’économie anticipée dans les années vingt par le fascisme italien et développée dans les années trente par le nazisme allemand est une tendance historique irréversible du développement capitaliste. Le stalinisme en Russie et le maoïsme en Chine ont suivi d’ailleurs la même voie pour accélérer le développement du capitalisme dans leurs deux grandes aires géohistoriques.

 La Gauche communiste avait vu juste dans les années vingt et à la fin de la deuxième guerre mondiale, quand elle affirmait que la démocratie n’avait plus désormais rien à voir avec la vieille démocratie libérale, étant marquée toujours plus par un totalitarisme économique et financier camouflé d’atours démocratiques à seule fin de tromper le prolétariat pendant des décennies. Ce qui a réussi jusqu’ici.

 

5. La crise capitaliste pousse les grands groupes financiers du monde et donc les Etats qui les défendent, à élaborer des actions communes pour conjurer le krach du système financier international, et à combattre la méfiance qui s’étend parmi les investisseurs qui spéculent habituellement à la bourse, mais aussi parmi les épargnants qui déposent dans les banques le si recherché argent frais. Les institutions supranationales, les réunions et les sommets entre grands dirigeants de la finance, gouverneurs des banques centrales, ministres et autres dirigeants des principaux pays impérialistes se sont employés à coordonner des interventions sur les marchés financiers afin que l’argent continue à circuler dans les réseaux bancaires internationaux. Si grave qu’elle soit et bien qu’ils ignorent le temps qu’elle va durer, la crise actuelle n’est pour les bourgeois qu’un «incident de parcours» qu’il est possible de résoudre par de fortes injections de capitaux, et par la restauration de la «confiance» des investisseurs; la crise ne peut pas modifier le fonctionnement du capitalisme, la production et la reproduction du capital. La recherche de solutions, même coordonnées internationalement et au plus haut niveau, ne pourra jamais déboucher au mieux que sur une accalmie avant la crise suivante comme le montre l’histoire du capitalisme: 1929-1932 (la grande dépression), 1939-1945 (la deuxième guerre mondiale), 1973-75 (la grande crise dite «pétrolière»), 1981, 1987-89, 1991, 2001, etc. Au delà des appels au calme et à ne pas céder à la panique, la précipitation des gouvernements de droite et de gauche à répéter les interventions étatiques, est l’aveu par les bourgeois eux-mêmes que cette crise sera longue et qu’elle aura de graves conséquences sur la vie de la majorité de la population. Du sang, des larmes et des sacrifices sont à l’ordre du jour pour les bourgeois qui perdront leurs capitaux au profit d’autres bourgeois, et pour les grandes masses prolétariennes écrasées de dettes qu’elles ne peuvent plus payer, de salaires insuffisants, d’une précarisation et d’un chômage croissant!

 

6. Avec l’effronterie qui la caractérise, la classe dominante demande au prolétariat un accroissement général des sacrifices lorsque le système financier et économique bourgeois est en crise; elle entend obtenir ces sacrifices de différents moyens: augmentation du coût de la vie, diminution du pouvoir d’achat du salaire et baisse des salaires nominaux, augmentation du temps de travail par ouvrier, accroissement de l’intensité du travail, augmentation de la productivité de chaque fraction du processus productif. Tout cela conduit à une précarisation croissante de la vie et du travail, à une concurrence et une discrimination accrues entre prolétaires (étrangers et nationaux, hommes et femmes, etc.), à une augmentation des accidents du travail. La crise est utilisée pour anéantir les capacités de réaction du prolétariat face à la détérioration de ses conditions de vie et de travail; elle sert à justifier l’adoption de mesures antiprolétariennes à tous les niveaux, tant économiques que sociaux (de l’Ecole aux services de santé et en général aux services publics, du rôle des syndicats aux méthodes de négociations sociales, le tout assaisonné d’un pesant obscurantisme culturel ou religieux). L’avenir du capitalisme bloque toute perspective d’avenir pour le prolétariat!

 

7. Sa longue expérience de domination politique a cependant appris à la bourgeoisie que les prolétaires ne supportent pas indéfiniment sans réagir la pression croissante sur leurs conditions de vie et de travail. Elle prévoit une mobilisation du prolétariat qui pourrait exploser dans des épisodes de violence sociale ouverte; c’est pourquoi, à côté du despotisme d’usine et du despotisme social toujours plus répandus, la bourgeoisie continuera à entretenir, même si c’est de façon réduite par rapport aux périodes d’expansion économique, une série d’amortisseurs sociaux pour calmer les besoins d’une partie de la classe ouvrière (ce qui contribue à la diviser encore plus); elle utilisera comme outils de consensus et de paix sociale les partis et syndicats réformistes, les organisations du volontariat et les structures religieuses toujours prêtes à détourner l’indignation et les réactions du prolétariat vers des activités conçues pour dissiper les tensions accumulées et offrir à la rapacité du capital des prolétaires repliés sur eux-mêmes et englués dans les préjugés petits-bourgeois. Cependant la classe dominante n’hésitera jamais à «changer de cheval» si les partis et syndicats traditionnels ne sont plus en mesure, comme ils l’ont fait jusqu’ici, de plier les prolétaires aux exigences diverses et changeantes de Sa Majesté le Capital.

 

8. La profondeur de la crise met en évidence une forte chute tendancielle du taux de profit contre laquelle la bourgeoisie ne dispose que d’une seule arme décisive: l’augmentation du taux d’extorsion de la plus-value au travail salarié.

Ce à quoi le prolétariat doit s’attendre, par conséquent, c’est à une augmentation de la pression capitaliste sur la vie quotidienne et sur le poste de travail; alors que les conditions de vie et de travail des prolétaires vont se détériorer toujours davantage, la précarité et l’insécurité de leur vie va s’augmenter en proportion: travail au noir, travail précaire, chômage, bas salaires, harcèlements et abus divers deviennent toujours plus la règle! La concurrence entre prolétaires va augmenter encore plus, alimentée par le chantage sur l’emploi et le salaire, exercé par la bourgeoisie toute puissante sur les secteurs les plus faibles du prolétariat comme les immigrés, les jeunes, les femmes, et les prolétaires inorganisés. L’isolement des prolétaires va s’accroître, engendré par la politique criminelle de l’opportunisme qui fait dépendre toute revendication ouvrière de sa compatibilité avec les exigences patronales de l’entreprise ou de la nation. Les prolétaires des pays riches ont pu jusqu’ici jouir, même si c’est en partie de façon inconsciente, de la surexploitation bestiale infligée par leurs grasses bourgeoisies aux centaines de millions de prolétaires des pays dits sous-développés, saccageant des continents entiers. Grâce en partie aux gigantesques profits accumulés par l’exploitation des ressources humaines et naturelles du monde entier, les bourgeoisies des pays impérialistes ont pu alimenter ce système d’amortisseurs sociaux qui a constitué la solide base matérielle du consensus social et de l’asservissement du prolétariat au capitalisme. Avant tout autre prolétariat, le prolétariat des pays riches a la tâche de rompre avec la pratique collaborationniste à laquelle l’ont habitué les partis et syndicats réformistes; c’est la condition pour retrouver la perspective historique qui appartient à sa classe, la perspective historique où la lutte de classe est l’axe de toute action de défense économique immédiate et d’initiative politique indépendante.

 

9. Après les décennies de développement capitaliste d’après-guerre, après que d’autres grands pays comme la Chine l’Inde, le Brésil ou la Russie post-soviétique aient connu une croissance accélérée au point de représenter non seulement des marchés convoités par les vieux pays impérialistes, mais même un espoir de sauvetage financier; après que les vieilles puissances capitalistes européennes aient constitué une étroite alliance économico-politique (l’Union Européenne) pour faire face à la concurrence de ce qui est encore la plus grande puissance impérialiste mondiale (les Etats-Unis) comme de celle plus agressive des jeunes pays émergents (la Chine en étant le chef de file), les classes dominantes affrontent depuis au moins vingt ans une période de crises qui, en l’absence de l’éclatement d’une crise sociale révolutionnaire, ne pourra se terminer que par une troisième guerre mondiale. Aujourd’hui les prolétaires des pays riches commencent à se rendre compte que le proche avenir ne sera plus celui du bien-être et que la période de la hausse du niveau de vie ne reviendra plus. Ils commencent à se rendre compte que leur destin ressemble de plus en plus à celui des centaines de millions de déshérités des pays de la périphérie de l’impérialisme qui fuient leurs pays (ravagés par les guerres, les privations, la misère et la faim) pour chercher ailleurs les possibilités de survie, même en risquant leur vie dans le voyage. Les prolétaires des pays riches sont en train de perdre toute une série d’ «avantages» et de «garanties» que les démocraties leur avaient accordés après la victoire sur le nazisme. Ces avantages, ces garanties ont été le prix que la bourgeoisie a payé pour corrompre les larges masses des pays capitalistes développés, mais ce prix a été payé dans le sang des prolétaires du monde entier, dans les guerres mondiales et dans les paix impérialistes, dans les guerres locales et les concurrences toujours plus aiguës entre pays capitalistes: aux millions de prolétaires tombés lors de la dernière boucherie mondiale, se sont ajoutés les millions morts dans les guerres locales, dans les répressions, dans les famines, dans l’exploitation.

 

10. L’avenir que le capitalisme impérialiste offre au prolétariat est la dégradation inexorable des ses conditions de vie et de travail; ce ne sera pas une période brève, mais une longue période de souffrances et d’horreurs comme le connaissent déjà des peuples entiers en Afrique, au Proche, Moyen et Extrême Orient ou en Amérique Latine. Jusqu’ici les classes dominantes des pays les plus puissants ont suivi une méthode gestion de l’économie qui leur a conféré un avantage énorme sur le prolétariat.

«La nouvelle méthode tendant à planifier l’économie capitaliste constitue, par rapport au libéralisme classique illimité, désormais dépassé, une forme d’autolimitation du capitalisme et amène à niveler l’extorsion de la plus-value autour d’une moyenne», disait en 1946 notre texte de parti «Force, violence et dictature dans la lutte de classe». Le but de cette forme d’autolimitation n’était pas d’arriver à une accumulation plus faible des profits capitalistes de façon à augmenter les salaires ouvriers; si d’un côté elle a tendu à tempérer les poussées les plus aiguës de l’exploitation patronale en mettant en place des formes d’assistance sociale (le fameux welfare, l’Etat-providence), de l’autre, elle a permis à la bourgeoisie, surtout dans les pays les plus riches, de piller toutes les richesses possibles, une partie de ces amortisseurs sociaux étant financée par l’exploitation plus brutale des prolétaires des pays moins développés.

L’opulence des pays occidentaux a toujours été un objectif illusoire pour les prolétaires des pays périphériques, qui dès les années soixante-soixante-dix ont commencé à se déplacer en masse toujours plus grandes vers les Etats-Unis et l’Europe. Les amortisseurs sociaux n’ont pas été étendus à ces prolétaires qui recevaient un salaire considéré de misère par les prolétaires indigènes, mais, qui, étant donné la misère dont ils venaient, leur apparaissait comme un «privilège». La concurrence entre prolétaires des pays riches et prolétaires des pays pauvres qui autrefois s’appliquait à distance, jouait maintenant dans les mêmes métropoles, dans les mêmes usines, dans les mêmes chantiers.

 Et plus augmentait la concurrence entre prolétaires, plus diminuait l’autolimitation de l’extorsion de plus-value par le capitalisme; en effet si le prolétariat ne constitue plus effectivement un péril pour le pouvoir de la bourgeoisie, celle-ci enlève les freins qu’elle s’était imposée et, tenaillée par la concurrence, se lance dans la quête frénétique du profit le plus rapide possible, comme cela a été le cas au cours des 15 dernières années de «dérégulation» financière.

 

11. Dans la période d’expansion capitaliste qui a suivi la guerre mondiale, l’objectif commun était que chaque bourgeoisie nationale, en fonction de ses propres forces à l’issue de la guerre, puisse obtenir une part de la richesse produite mondialement, contribuant ainsi au développement général du capitalisme. Les deux pôles centraux de la conservation internationale, les Etats-Unis et la Russie, se sont partagés deux zones d’influence respectives, formant un véritable «condominium russo-américain du monde». Cela a permis de relancer la machine productive à un rythme bien supérieur à celui de l’avant-guerre, y compris dans les pays dominés par ceux-ci; l’Allemagne et le Japon (ou l’Italie) en ont été l’exemple le plus frappant dans le camp occidental, ainsi que la Pologne ou la Tchécoslovaquie, voire la Chine dans le camp soviétique, sans parler d’un Etat comme Israël implanté par l’impérialisme dans une région stratégique. Pendant toute la période d’après-guerre qui va jusqu’à la crise économique générale de 1975, cette méthode de gestion «planifiée» de l’économie, de part et d’autre du rideau de fer, fonctionna parfaitement, avec les différences dues aux capacités réelles de reproduction du capital des différents pays.

Mais cette crise de 1975 a marqué un tournant: la période de forte expansion économique était terminée, laissant la place à une période de crises toujours plus rapprochées et englobant de plus en plus de pays. Parallèlement commença l’attaque des classe dominantes contre les améliorations de ses conditions que le prolétariat avait obtenues dans la période précédente, y compris par ses luttes.

 C’est de ce moment que commence la lente mais systématique érosion des amortisseurs sociaux dont bénéficiait la grande majorité des prolétaires. La besogne de l’opportunisme politique et syndical changea de signe, mais non de direction; au lieu de se faire le défenseur de revendications ouvrières - dans la stricte mesure où elles ne gênaient pas le capital - il devint le défenseur des exigences du capital auxquelles il s’efforça de plier les aspirations prolétariennes. Une bonne partie des anciennes améliorations salariales et sociales de l’époque de l’expansion économique commencèrent à être supprimées, et le processus est encore en cours dans les pays capitalistes développés. Ceux-ci ne sont pas encore au bord du précipice, mais ils s’en rapprochent.

La récession économique actuelle, à laquelle s’est ajoutée une terrible crise financière qui n’a pas fini de produire tous ses effets, frappe toujours davantage les pays capitalistes dits émergents. La surproduction qui commence à se faire jour y compris dans ces pays, supprime la bouteille d’oxygène sur laquelle comptaient les économies occidentales depuis une quinzaine d’années.

Les guerres commerciales et financières entre les géants impérialistes du monde s’affirment chaque jour davantage et elles se transformeront tôt ou tard en guerres ouvertes; non parce que le président américain, l’empereur japonais, le nouveau tsar russe ou le futur kaiser allemand «choisiront» d’attaquer telle coalition impérialiste ennemie, mais parce qu’il n’y aura pas d’autre solution pour échapper à l’engorgement du marché mondial qui asphyxie leurs économies.

Pour surmonter ses crises de surproduction, pour pouvoir relancer un nouveau cycle d’accumulation capitaliste, la bourgeoisie n’a pas d’autre solution que la destruction des marchandises, des capitaux, des forces productives en surnombre. Et parmi ces forces productives, il y a les prolétaires qui sont appelés à servie de chair à canon et à être détruits en même temps que les marchandises et les instruments de production qui saturent le marché mondial.

La classe dominante bourgeoise envoie les prolétaires au massacre pour pouvoir recommencer la production de profits. Toutes les motivations idéologiques - patriotiques, raciales, religieuses - utilisées par la bourgeoisie lors de ses guerres ne sont que des mensonges lancés pour duper les masses prolétariennes. Les prolétaires sont ainsi trompés deux fois: d’abord sur le terrain des rapports capitalistes de production où ils apparaissent comme de libres vendeurs de leur force de travail; ensuite sur le terrain des rapports politiques entre les classes où ils apparaissent comme les plus intéressés à défendre les intérêts nationaux et la patrie.

Toutes les forces sociales et politiques qui contribuent au maintien de ces duperies, surtout si elles se font passer pour socialistes ou communistes, représentent un obstacle sérieux à la lutte pour l’émancipation prolétarienne.

 

12. Le prolétariat mondial souffre de décennies d’influence désastreuse de toutes les organisations qui à l’origine luttaient pour défendre ses intérêts, mais qui; cédant à la pression bourgeoise, ont trahi la cause prolétarienne tant sur le plan de la lutte de défense immédiate que sur celui plus large et important de la lutte politique pour le pouvoir. La lutte prolétarienne de classe que suscite inévitablement les contradictions de la société bourgeoise, a besoin d’organisations de défense économique où se reconnaissent les grandes masses ouvrières; si elles sont influencées et dirigées par le parti de classe ces organisations représentent un grand danger pour le pouvoir bourgeois. C’est la raison pour laquelle les classes dominantes se sont toujours efforcées de les corrompre et de s’en emparer, les transformant en courroie de transmission de la collaboration de classe, au lieu qu’elles soient des courroies de transmission de la lutte révolutionnaire dirigée par le parti de classe. Le grand obstacle que rencontre le prolétariat sur la voie de la reprise de la lutte de classe est précisément constitué par ces organisations, de caractère syndical ou politique, qui agissent pour entretenir la collaboration des classes. Les partis politiques du prolétariat qui avaient un objectif plus large que la lutte immédiate ont connu le même sort. Cédant à la corruption bourgeoise sur les plans économique, politique et idéologique, ils se sont transformés en véhicules les plus insidieux de la contre-révolution, contribuant (parfois avec l’action directe d’Etat comme en Russie) à plonger le prolétariat dans la confusion la plus totale, le laissant devenir la proie sans défense des préjugés individualistes, nationalistes, racistes ou religieux typiques des classes bourgeoises et petites-bourgeoises.

Ce n’est qu’à de rares occasions historiques, comme lors du 1848 européen, du 1871 parisien ou de la vague révolutionnaire qui a suivi l’octobre rouge de 1917, que le prolétariat a pu lever la tête et affronter frontalement le pouvoir bourgeois. L’histoire a décrété que ces occasions devaient en fin de compte se conclure par des défaites. Mais le parti de classe prolétarien, même réduit à une poignée de militants, a su tirer les puissantes leçons de ces défaites pour qu’elles servent aux luttes futures.

Si invincible que paraisse la classe bourgeoise en dépit de ses crises économiques et de ses guerres qui ravagent régulièrement le monde entier, si insurmontables que semblent les obstacles représentés par les syndicats tricolores et les partis ouvriers bourgeois, le prolétariat retrouvera la voie de la reprise de la lutte de classe parce que les contradictions, les facteurs de crise économique, sociale et politique, les conséquences toujours plus catastrophiques de la civilisation du capital, ne feront que démontrer l’impossibilité des classes dominantes à résoudre les contradictions toujours plus explosives de la société bourgeoise.

 

13. Le prolétariat retrouvera la force de lutter sur le terrain de l’antagonisme ouvert avec la bourgeoisie quand il réalisera qu’il n’est plus possible de défendre ses intérêts immédiats et futurs sur le terrain de la paix sociale, de la conciliation entre les classes; quand il acceptera le fait qu’il ne suffit pas à la bourgeoisie d’exploiter au maximum la force de travail salariée, mais qu’il lui faut encore la mobiliser dans ses guerres pour le partage du marché mondial; quand il reconnaîtra que les organisations qui se disent ouvrières mais professent la foi en la démocratie bourgeoise et la collaboration entre les classes sont des saboteurs de la lutte ouvrière qui n’ont d’autre but que d’emprisonner les poussées de lutte dans les mailles de la légalité bourgeoise et du respect de l’ordre constitué.

La bourgeoisie mène sa lutte permanente contre les intérêts prolétariens sans jamais se laisser paralyser par les lois et les règlements qu’elle a elle même édictés; elle la mène dans la légalité et dans l’illégalité comme le démontrent les accidents du travail, le recours à des bandes mafieuses pour contrôler une partie du prolétariat, la diffusion de tout type de drogue aux jeunes ou la corruption inhérente à tout type d’activité, qu’elle soit commerciale, bancaire, industrielle ou politique.

Les marxistes ne croient pas au pouvoir rédempteur de la souffrance humaine, à la «prise de conscience» par les grandes masses du prolétariat de la justesse des perspectives communistes qui les convaincraient d’entrer en lutte contre le capitalisme et la bourgeoisie qui en est le rempart social et politique.

 Ce sont les antagonismes de classe, dans le développement même de la société capitaliste qui sont destinés matériellement, physiquement, à faire s’affronter les gigantesques forces sociales qui expriment ces antagonismes. Dans cet affrontement entre prolétariat et bourgeoisie, c’est à la fin la classe qui est porteuse de l’émancipation de toute oppression de classes, la classe qui n’a rien à défendre de la société actuelle, la classe qui n’a à perdre que ses chaînes, le prolétariat, qui est destinée à vaincre.

Le cours historique de l’évolution des sociétés humaines démontre que cette évolution n’a rien de linéaire, de purement et simplement progressif; c’est un cours accidenté, fait d’avancées et de reculs, rythmé par de grandes conquêtes et de douloureuses défaites, mais en définitive, le changement radical de mode de production s’imposera objectivement et dialectiquement. Parce qu’il est la classe qui produit par son travail la richesse sociale et qui est porteuse de la perspective d’une société sans classes où les antagonismes auront laissé place au développement harmonieux de la société de tout le genre humain, le prolétariat est potentiellement la seule classe révolutionnaire à notre époque; il est la seule classe capable d’assumer la lutte d’émancipation de toute oppression et de toute exploitation qui libérera l’espèce humaine des chaînes de la propriété privée, de l’appropriation privée des richesses sociales.

 Ce n’est pas chaque prolétaire individuel qui peut être conscient de cette tâche historique, mais le parti de classe révolutionnaire, le parti communiste qui depuis son Manifeste de 1848 représente, dans le présent capitaliste, la perspective de la lutte révolutionnaire pour l’émancipation future du prolétariat et avec lui, de toute l’humanité, de toute oppression de classe.

 

14. Le prolétariat a démontré au cours de son histoire qu’il était la seule classe révolutionnaire de la société moderne, la seule classe qui a exprimé dans la lutte contre les vieilles classes féodales et aristocratiques et contre la nouvelle classe bourgeoise qu’elle était vraiment porteuse de la perspective historique d’une société sans classes. Le marxisme est la théorie révolutionnaire du mouvement prolétarien, le fondement irrévocable du parti communiste, anticapitaliste, antibourgeois et donc antidémocratique.

Le prolétariat a subi, subit et subira toujours les conséquences désastreuses des crises capitalistes qui éclatent dans le domaine de la production, du commerce ou de la finance. Tant qu’il est contraint de rester à l’état de classe pour le capital, c’est-à-dire d’un ensemble d’individus totalement soumis au mode de production capitaliste et à la domination politique de la bourgeoisie, le prolétariat n’a aucune possibilité de lutter pour son émancipation ni même de mener avec succès ses luttes de défense immédiate.

Tant que le prolétariat est influencé, organisé, contrôlé et dirigé par les forces de la conservation bourgeoise et du collaborationnisme interclassiste, il n’a aucune possibilité d’obtenir une amélioration réelle et durable de ses conditions de vie et de travail, sauf, dans les périodes d’expansion économique, au prix d’abandonner toute espoir de se libérer de l’exploitation capitaliste.

 

15. Les crises de l’économie capitaliste ont signé une série d’étapes dans la détérioration des conditions prolétariennes, la suppression de concessions obtenues autrefois de la bourgeoisie. Cette dernière a montré ainsi que son objectif le plus profond est d’extorquer toujours plus de plus-value à la classe ouvrière, de rendre plus oppressive sa domination sur le travail salarié, d’accroître la précarité et d’augmenter la concurrence entre prolétaires. Les crises ont poussé et poussent la bourgeoisie non seulement à aggraver l’exploitation capitaliste dans tous les pays, mais aussi à tisser des alliances au niveau international pour pouvoir mieux leur résister; les alliances commerciales, industrielles et financières tendent à devenir plus étroites au moment des crises parce que les affrontements entre puissances impérialistes sont destinées à s’accentuer. Les bourgeoisies des divers pays savent que les crises économiques et financières conduisent tôt ou tard inévitablement à des affrontements militaires entre concurrents, à des guerres ouvertes. Et aucune bourgeoisie ne peut mener de guerre sans mobiliser au service des ses intérêts son prolétariat.

 C’est la raison pour laquelle, dans les périodes de paix, chaque bourgeoisie nationale ne prépare pas seulement ses institutions étatiques correspondantes à une guerre éventuelle; mais elle mène une action permanente et capillaire de propagande idéologique au sein du prolétariat, notamment par l’intermédiaire du collaborationnisme, tout en abattant sur les couches prolétariennes les plus rebelles les forces de répression étatiques ou illégales.

La lutte de classe que mène la bourgeoisie contre le prolétariat est permanente, elle ne connaît aucune trêve et ne se laisse arrêter par aucun scrupule; elle utilise tous les leviers possibles de conservation sociale (d’autant plus efficaces s’il s’agit de forces «de gauche» ou prétendument «ouvrières») pour diviser, isoler, démoraliser les prolétaires afin d’intimider les couches les plus rebelles et de paralyser les larges masses.

A la fin de la première guerre mondiale les bourgeoisies européennes ont eu en face d’elles un prolétariat en pleine montée révolutionnaire. Les classes dominantes les plus menacées réagirent sur le triple plan de la répression massive de l’avant-garde prolétarienne (combinaison de la répression légale et de celle illégale des bandes fascistes), de recours à des mesures sociales pour répondre aux besoins des classes laborieuses et émousser les poussées de lutte (les amortisseurs sociaux) et de centralisation maximum du pouvoir politique et économique autour de l’Etat (le fascisme avec son parti unique et son syndicat unique regroupant patrons et ouvriers). Après la victoire militaire des «Démocraties» dans la deuxième guerre mondiale, celles-ci reprirent l’essentiel des méthodes fascistes de gouvernement, tout en les camouflant derrière le paravent parlementaire afin de continuer à dévier les poussées de lutte sur le terrain démocratique, qui est celui de l’interclassisme et de la collaboration avec les institutions de l’Etat bourgeois. Au cours de ce processus d’intégration dans l’Etat bourgeois l’opportunisme social-démocrate passa la main au stalinisme qui, en trahissant les objectifs, les méthodes et les moyens du mouvement communiste international, permit la victoire de la plus féroce contre-révolution de l’historie.

 

16. Le prolétariat des pays impérialistes dominants comme celui des pays périphériques paye encore aujourd’hui les conséquences dramatiques de cette victoire de la contre-révolution. La destruction du parti révolutionnaire du prolétariat, à commencer par celui de Lénine en passant par l’anéantissement du parti d’Allemagne, d’Italie et enfin de Chine a démontré de manière irréfutable cette vérité historique: sans la solide et intransigeante direction de son parti de classe, le prolétariat est condamné à la défaite, quels que soient sa force et son héroïsme. Et la défaite est d’autant plus profonde qu’il a été plus proche de la victoire sur le pouvoir bourgeois.

La bourgeoisie n’a jamais eu de scrupules humanitaires, elle n’a jamais concédé l’honneur des armes aux prolétaires battus. Aux trente mille communards massacrés en 1871 lors de la semaine sanglante par les troupes du boucher Thiers font écho les centaines de milliers de prolétaires tombés lors des tentatives révolutionnaires dans les décennies qui ont suivi, pour ne pas parler des millions tués lors des guerres que les bourgeoisies n’ont cessé de se livrer.

 Le parti révolutionnaire prolétarien est la seule force capable de mettre au service de l’émancipation du prolétariat les leçons de ses luttes passées; il représente l’avenir de la classe prolétarienne, l’avenir de sa révolution anticapitaliste mondiale qui seule pourra en finir avec le capitalisme.

 

17. Les crises périodiques du capitalisme anticipent la grande crise générale de ce système. La réaction des forces bourgeoises de tous les pays à cette crise conduit inévitablement à une plus grande centralisation du pouvoir politique et économique (intervention de l’Etat dans l’économie) et donc à un despotisme plus social qui aggrave encore les conditions du prolétariat. Intoxiqué depuis des décennies par la politique et les pratiques du collaborationnisme politique et syndical, réprimé de mille façons, massacré, le prolétariat reste la seule source du profit, dont la bourgeoisie ne peut se passer et sans laquelle le capitalisme ne peut vivre.

«La condition essentielle de l’existence et de la domination de la classe bourgeoise est l’accumulation de la richesse dans des mains privées, la formation et l’accroissement du capital; la condition du capital est le salariat. Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux. Le progrès de l’industrie dont la bourgeoisie est l’agent dépourvu de volonté et de résistance substitue à l’isolement des ouvriers qui résulte de leur concurrence, leur union révolutionnaire par l’association. Avec le développement de la grande industrie la bourgeoisie voit se dérober sous ses pieds le terrain même sur laquelle elle produit et s’approprie les produits. Elle produit avant tout ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inéluctables» (Marx Engels, Manifeste du Parti Communiste).

L’analyse du Manifeste a été confirmé par les événements historiques ultérieurs. C’est précisément parce que le développement de la grande industrie tend à faire surmonter l’isolement dans lesquels la concurrence tient les ouvriers, que la bourgeoisie s’efforce toujours et partout d’alimenter de mille façons cette concurrence. Les ouvriers doivent donc avoir comme objectif central la lutte contre la concurrence, de façon à pouvoir s’unir par dessus les différences de catégorie, de secteurs, de régions, d’ancienneté, de sexe ou de nationalité et à s’unir par delà les frontières et les différences de développement économique entre les pays.

 

18. Les luttes menées par le prolétariat dans les décennies qui ont suivi la défaite du mouvement communiste en Russie et dans le monde, ont été généralement conditionnées sur le plan idéologique par les théories du socialisme dans un seul pays, sur le plan politique par le ralliement de tous les partis de la Troisième Internationale à la conservation bourgeoise et sur le plan économique et syndical par un asservissement renforcé aux exigences de l’économie capitaliste. Mais malgré la domination bourgeoise et l’influence écrasante de l’opportunisme, des flambées de lutte de classe n’ont cessé d’éclater, même si c’est de façon sporadique: des luttes de l’immédiat après-guerre en Europe occidentale aux émeutes de Berlin en 53, des luttes des années soixante et soixante-dix en Europe occidentale et orientale et aux Etats-Unis au grand mouvement des chantiers navals en Pologne au début des années 80, des luttes des mineurs en Grande Bretagne à celle des mineurs en Russie, des premières grandes grèves au Brésil à celles de l’Inde et du Bangladesh dans la dernière période, pour ne citer que quelques points saillants.

A ces luttes ouvrières se sont ajoutés, pendant toute la période qui va de la fin de la guerre mondiale jusqu’au milieu des années 70, les mouvements de libération nationale dans les pays colonisés. L’absence de l’Internationale Communiste en raison de la victoire de la contre-révolution stalinienne, n’a pas permis une conjonction de ces luttes qui, sous sa direction, auraient pu se développer en un puissant assaut contre le capitalisme mondial. Aujourd’hui tous les pays du monde sont liés d’une façon beaucoup plus étroite qu’à l’époque où Marx et Engels écrivaient dans le Manifeste le fameux cri de bataille: Prolétaires de tous les pays, unissez-vous! Unissez-vous pour la révolution anticapitaliste, non pour sauver le capitalisme! La crise financière et économique actuelle, comme celles qui l’ont précédé, démontrent amplement que le monde est dominé partout par le capitalisme. Dans la Chine du Parti Communiste Chinois comme dans la Grande-Bretagne de la reine Elisabeth, dans l’Amérique de Bush comme dans les Emirats ou la Russie de Poutine, en dépit des organisations politiques différentes, la classes dominante est la bourgeoisie.

 

19. Paradoxalement, bien que les classes dominantes bourgeoises des divers pays aient tenté de renforcer leurs frontières nationales en élevant des barrières de tout type, le développement de l’industrie et de la finance les ont abattues. L’exportation des marchandises et des capitaux a pour but de conquérir de nouveaux marchés en les arrachant aux capitaux déjà présents; l’émigration des prolétaires, surtout des pays moins développés vers ceux qui le sont davantage répond en grande partie à des impératifs de survie; c’est l’expression de la faiblesse du prolétariat mondial qui n’est pas encore capable de lutter contre les causes de son oppression et de sa misère et qui n’a d’autre choix que d’essayer d’aller vendre sa force de travail là où existe une possibilité de trouver des acheteurs, c’est-à-dire dans les métropoles capitalistes. Il n’existe d’autre moyen d’en finir avec cette condition d’esclavage moderne que la lutte contre le pouvoir bourgeois qui défend et maintient en vie le système capitaliste de production.

L’émigration forcée des prolétaires peut être transformée en force à condition que s’unissent les prolétaires immigrés et indigènes dans une même lutte, dans une même défense de leurs conditions de vie et de travail. Cette lutte unitaire est nécessaire pour que les prolétaires puissent se défendre contre l’exploitation patronale, contre les accidents du travail, qui frappent également immigrés et indigènes. Ce n’est que par leur lutte unie qu’ils peuvent affronter tous les problèmes inhérents à leur condition sociale.

 Comme le rappelait le Manifeste, la concurrence entre les ouvriers est la question centrale: où ceux-ci réussissent à la surmonter et alors ils peuvent organiser une lutte efficace de défense contre les capitalistes; où ils l’acceptent, et alors ils se livrent pieds et poings liés à l’exploitation capitaliste en croyant se sauver individuellement, ce qui est la meilleure situation pour la domination bourgeoise non seulement dans l’entreprise, mais dans la société toute entière, puisqu’elle signifie la dissolution de la force collective des prolétaires.

Les prolétaires doivent tirer d’importants enseignements de la crise financière et économique actuelle

 

20. La classe bourgeoise a des intérêts complètement antagoniques à ceux des prolétaires, dans tous les pays, dans toutes les situations, en temps de paix comme en temps de guerre. Elle fait retomber sur le prolétariat tout le poids de ses crises qu’elles soient économiques, politiques ou militaires en intensifiant l’exploitation, par la baisse des salaires, l’augmentation du chômage et de la misère générale, jusqu’au massacre lors des guerres. La classe bourgeoise cherche en permanence à diviser les prolétaires en attisant la concurrence entre eux, mais cette pression s’accroît d’autant plus que la crise est plus vaste et profonde.

Dans tous les pays la classe dominante se prépare à faire face à des crises plus aiguës, à des guerres entre les grandes puissances impérialistes, pour participer au repartage du marché mondial; dans cette perspective elle accentue le processus de centralisation et de concentration déjà en acte dans les pays capitalistes les plus développés. L’Etat devient toujours plus le pilier décisif du renforcement du pouvoir bourgeois face aux tensions sociales inévitablement provoquées par les crises, de même que face aux pays capitalistes concurrents et en vue d’alliances du guerre, qui ne correspondent pas nécessairement aux alliances commerciales, économiques ou politiques des périodes de paix.

La classe dominante accroît le despotisme social et la pression sur toutes les couches de la société afin de mobiliser toutes les ressources pour la défense prioritaire du capitalisme national, au prix d’écraser les intérêts de la petite bourgeoisie ou de certaines fractions bourgeoises. Elle tend à utiliser tous les moyens de domination dont elle dispose sur tous les terrains, économique, politique, social et militaire; elle tend en même temps à intensifier la propagande pour la défense de la patrie, de la famille, de l’Eglise et à multiplier les divisions entre prolétaires. Elle va multiplier ses efforts pour opposer les prolétaires nationaux aux prolétaires étrangers, les jeunes aux vieux, les hommes aux femmes, les travailleurs fixes aux temporaires, entre ceux qui obéissent servilement aux diktats patronaux et aux lois et ceux qui s’y opposent, entre les violents et les pacifiques, etc.

La classe dominante bourgeoisie va devenir de plus en plus réticente aux pratiques démocratiques qui gênent la répression contre toute activité potentiellement subversive, mais qui gênent aussi son action sociale et économique. Le voile démocratique qui camoufle le totalitarisme de la société capitaliste va devenir de plus mince, comme la Gauche Communiste italienne l’avait prévu dès la fin des années vingt.

La bourgeoisie va continuer à entretenir les forces opportunistes, qui ont démontré que leur action est indispensable à la conservation sociale que ce soit dans les périodes de gouvernement démocratique ou dans les périodes de gouvernement dictatorial. Le rôle de l’opportunisme ne peut pas disparaître dans la société capitaliste; il peut connaître une érosion, mais c’est pour renaître sous une autre forme. C’est ainsi que le stalinisme a pris la place du vieux réformisme social-démocrate usé; demain ce sont des formes de «syndicalisme révolutionnaire» et de radicalisme démocratique de gauche - absolument antiprolétariennes et anticommunistes - qui assureront la relève de l’opportunisme post-stalinien moribond.

 

21. La classe prolétarienne est aujourd’hui encore complètement noyée dans le démocratisme politique et syndical mis en oeuvre par les forces qui ont depuis longtemps renié leurs origines pour embrasser la défense du capitalisme. Plongés depuis au moins quatre vingt ans dans le magma interclassiste, les prolétaires ne peuvent encore retrouver le seul terrain où il est possible de mener une lutte de défense efficace et de jeter les fondements d’une solidarité de classe. Ils dépensent leur énergie, leur force sociale au bénéfice exclusif du capital, renforçant ainsi les chaînes qui les soumettent à la classe exploiteuse. Les prolétaires des pays capitalistes les plus développés subissent encore toutes les conséquences des amortisseurs sociaux institués au long des décennies d’expansion économique. Mais la succession des crises économiques commence à retentir de plus en plus brutalement sur leurs conditions, tendant à les rapprocher de celle des pays pauvres d’où viennent les prolétaires immigrés.

 

22. Les intérêts de classe du prolétariat sont irréconciliables avec ceux des classes bourgeoise et petite-bourgeoise parce que ces derniers ne peuvent être défendus qu’en attaquant toujours plus les conditions de vie et de travail des prolétaires. La défense des intérêts prolétariens implique donc la reconnaissance de cet antagonisme fondamental, la reconnaissance de la guerre entre les classes. La lutte de défense immédiate implique l’association des prolétaires sur une plate-forme de lutte commune, l’utilisation y compris de la force dans la lutte, la solidarité de classe entre les travailleurs des diverses catégories, secteurs ou nationalités au delà des différences politiques et religieuses individuelles. Les bourgeois ont recours eux aussi à ces principes, déclinés dans des organisations patronales privées et dans l’Etat central qui avec ses lois, ses institutions, sa police te son armée, constitue le véritable comité de défense suprême de la bourgeoisie; les prolétaires devront les appliquer dans l’assocationnisme ouvrier le plus vaste possible, dédié à la défense des intérêts de classe prolétariens et à eux seuls.

 La première défense de la lutte ouvrière consiste précisément à faire en sorte que les objectifs, les méthodes et les moyens utilisés répondent exclusivement aux intérêts qui rassemblent les prolétaires en tant que tels et les opposent aux intérêts bourgeois.

Tant qu’ils ne se seront pas lancés dans la lutte de classe ouverte, les prolétaires resteront les otages de la classe bourgeoise et des ses agents politiques qui prolifèrent dans ses rangs. Ce sont les contradictions économiques et sociales du capitalisme, attisées par les crises, qui pousseront inévitablement des couches prolétariennes à rompre les filets de la collaboration des classes et de la paix sociale. Ce sont les contradictions économiques et sociales de la société bourgeoise, la dégradation intolérable des conditions de vie prolétariennes, qui pousseront éléments et groupes de travailleurs à organiser leur lutte en dehors des appareils collaborationnistes.

 L’organisation en classe des travailleurs s’accompagnera de douloureuses fractures au sein du prolétariat car elle passera par la lutte contre les couches et les éléments attachés à la défense de prébendes ou de privilèges qui les distinguent de la masse prolétarienne qu’ils ont la charge de contrôler.

 

23. Dans des conditions objectives favorables, la classe prolétarienne peut devenir une puissante force d’opposition au pouvoir bourgeois. Mais ce n’est que sous la direction du parti communiste révolutionnaire qu’elle pourra se lancer avec succès dans la lutte pour renverser ce pouvoir. En raison de la disparition de toute tradition classiste parmi les masses, l’organisation classiste du prolétariat, y compris sur le terrain des luttes immédiates, ne sera possible que grâce à l’action de militants d’avant-garde et plus particulièrement du parti communiste véritable qui se développera en même temps que la lutte prolétarienne.

La crise financière et économique actuelle va être utilisée comme prétexte pour imposer aux prolétaires de nouveaux sacrifices afin de sauver le capitalisme national en difficulté, avec la promesse que ces sacrifices ne seront que temporaires.

Mais sauf peut-être pour l’aristocratie ouvrière, cet agent insidieux de l’influence bourgeoise parmi les prolétaires, la dégradation des conditions prolétariennes ne cessera pas. Et c’est la nécessité de lutter pour ne pas mourir d’épuisement, de misère, de répression ou de guerre, qui poussera inévitablement les masses prolétariennes à briser la paix sociale, à déchirer les entraves qui les paralysent, à rompre avec les toutes les forces anesthésiantes de la démocratie bourgeoise.

Cette extraordinaire force encore aujourd’hui cachée dans les entrailles de la société émergera alors avec une puissance volcanique et se répandra sur le monde entier. La nécessité d’un organe de direction, la nécessité du parti de classe révolutionnaire, apparaîtra à ce moment plus évident que jamais pour conquérir le pouvoir politique, pour renverser l’Etat bourgeois; les prolétaires, de classe pour le capital, se seront constitués en classe pour soi, consciente de ses propres buts et prête à d’ériger en classe dominante après la victoire de la révolution communiste internationale.

«Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie se constitue forcément en classe, s’il s’érige par une révolution en classe dominante, détruit par la violence l’ancien régime de production, les conditions de l’antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même sa propre domination comme classe. A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous» (Le Manifeste du Parti Communiste).

Telle est la perspective pour laquelle combattent les communistes, tel est l’aboutissement nécessaire de la lutte entre les classes. Le parti de classe, le parti communiste, agit dans cette perspective, ou il n’est pas le parti de classe du prolétariat.

 

Novembre 2008

 


 

(1) Le parti a réalisé un certain nombre d’études sur la question des crises. Le lecteur peut se référer en particulier aux séries d’articles sur le Cours de l’impérialisme mondial.

D’un article de 1958, nous pouvons citer très brièvement la conclusion suivante: «Les phénomènes saillants d’une crise au sens classique du terme, sont sans aucun doute en premier lieu la baisse de la production et le chômage des travailleurs.

Mais il faut ajouter la baisse des prix de production (prix de gros), même si à l’avenir il n’y aura peut-être pas une baisse correspondante des prix à la consommation. Les phénomènes fondamentaux qui doivent précéder la crise sont l’anarchie des cotations en bourse (malgré toutes les mesures d’intervention étatique), la chute des profits capitalistes et la faillite d’abord de petites entreprises, puis de grandes».

Cf «Sfregio e bestemmia di principi comunisti nella rivelatrice diatriba tra i partiti dei rinnegati», «Il Programma Comunista» n°13/1958.

 

 

Parti communiste international

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