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Face à l'attaque sur les retraites, lutte de classe anticapitaliste!

 

 

Le gouvernement a finalement annoncé le recul de l'âge de la retraite à 62 ans (et 67 ans pour une retraite à taux plein en cas de durée insuffisante de cotisation, tout en laissant entendre qu'il serait prêt à négocier quelques aménagements. Il ne s'agit là que d'une première attaque dans le cadre de la politique d'austérité qui va inévitablement s'instaurer en France dans les mois qui viennent, comme cela est déjà le cas dans les autres pays: partout les capitalistes veulent faire payer aux travailleurs le prix de leur crise, partout ils veulent accroître l'exploitation, dégrader les conditions de vie et de travail des prolétaires pour sauvegarder leurs profits!

Les pensions de retraite ne sont pas autre chose qu'une partie du salaire payé aux travailleurs par les patrons: la partie du salaire dite «différée» ou «socialisée» qui comprend aussi les indemnités chômage et autres. Pour sauver ses profits, le capitalisme cherche à réduire les salaires, et la réduction de ce salaire différé est la façon la plus facile de le faire, celle qui comporte le moins de risque car elle ne touche immédiatement et directement qu'un fraction du prolétariat.

 La contre-réforme des retraites décidée par le gouvernement est donc directement une attaque de classe bourgeoise contre la classe prolétarienne; ce n'est pas un problème de déficit à résoudre, de comptes nationaux à préserver, etc. (et encore moins une question de démographie comme l'affirme cyniquement le gouvernement): c'est le problème de la défense des conditions de vie des travailleurs. Le recul de l'âge légal de la retraite et l'augmentation de la durée des cotisations ont pour but principal la diminution des pensions, les vieux travailleurs ayant beaucoup de mal à avoir un emploi. Que les retraités puissent jouir d'une pension décente est un «tabou» intolérable pour les canailles capitalistes!

 Les intérêts des prolétaires et les intérêts des capitalistes et de leur économie sont radicalement opposés, on ne peut défendre les deux à la fois. C'est pourtant ce que prétendent syndicats et partis collaborationnistes qui se lamentent que le gouvernement n'ait pas suffisamment négocié: mais on ne négocie pas les attaques anti-ouvrières, on les combat!

 

Pour se défendre, il faut rompre avec la politique défaitiste du collaborationnisme politique et syndical!

 

La CFDT a accepté lors de son Congrès l'allongement de la durée de cotisation, et l'Intersyndicale (CGT CFDT UNSA FSU Solidaires) a fait de même en abandonnant discrètement la revendication du refus de cet allongement. De plus en acceptant et en diffusant les arguments bourgeois selon lesquels il faut «réformer» le système des retraites, les directions syndicales sabotent dès le départ toute tentative de riposte de classe à l'attaque en cours. Partisans fanatiques du «dialogue entre partenaires sociaux», c'est-à-dire de la collaboration entre les classes, les directions syndicales qui ont derrière elles une longue histoire de sabotage des intérêts prolétariens, ne peuvent appeler qu'à une mobilisation pour d' «autres mesures», d'«autres financements». C'est pourquoi elles reprennent leur vieille tactique des «journées d'action» qui, destinée à épuiser et démoraliser les travailleurs, leur a déjà servi l'année dernière à empêcher toute véritable lutte. Les partis de gauche et d'extrême gauche, même quand ils critiquent les «limites» que se fixe l'intersyndicale, s'alignent à leur tour sur celle-ci et se félicitent même, comme le NPA, que le PS se joigne à cette triste mascarade..

 Il n'y a pas à chercher quelle réforme faire à propos des retraites: il faut préparer, mener et organiser la lutte contre l'adversaire de classe pour le contraindre à augmenter les salaires, directs et indirects: il n'y a pas d'autre voie que la lutte ouverte, indépendamment des considérations sur la santé de l'économie et des équilibres fiscaux. Seule une lutte générale, unissant toutes les catégories, tous les âges, les retraités comme les actifs, dans la défense des seuls intérêts prolétariens, peut faire reculer la bourgeoisie - et ouvrir la voie à la lutte offensive contre le capitalisme.

Mais le premier pas vers cette lutte chaque jour plus nécessaire pour l'augmentation des salaires, des indemnités de chômage et des pensions, pour la diminution du temps de travail et de l'âge de la retraite, est la rupture avec les appareils syndicaux et les partis politiques fauteurs de la collaboration entre les classes et en conséquence de la paralysie du prolétariat.

 

Le collaborationnisme syndical et politique à la retraite !

Reprise de la lutte de classe anticapitaliste !

Reconstitution du parti et du  syndicat de classe !

 

 

Parti Communiste International

20 juin 2010

www.pcint.org

 

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