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«Réforme» des retraites:

Riposte de classe à l'attaque capitaliste !

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Les responsables gouvernementaux l’ont dit : la «réforme» des retraites sera la plus importante des réformes du quinquennat.

Chacun sait que lorsque les politiciens bourgeois utilisent le mot «réforme» c’est pour dire attaque contre les conditions de vie ou de travail des travailleurs; et quand ils ajoutent que la réforme sera «équitable», c’est pour signifier que tous seront frappés.

Dans les époques de prospérité où une croissance économique régulière procurait de juteux profits aux capitalistes, ces derniers et leur Etat concédaient quelques petites miettes du gâteau aux travailleurs. Ils le faisaient non par bonté d’âme, mais pour garantir la paix sociale indispensable au fonctionnement de leur système – en particulier en donnant ainsi la base matérielle des illusions de réforme et de progrès social continu diffusées par les appareils syndicaux et les partis collaborationnistes.

Mais dans les époques de crise où les capitalistes, confrontés à des difficultés économiques croissantes, en butte à une concurrence toujours plus vive, voient fondre leurs profits, ils poussent leur Etat à reprendre les anciennes concessions, à remettre en cause les anciennes mesures sociales, à faciliter l’aggravation de l’exploitation. Ils ne le font pas par méchanceté ou rapacité particulières, mais parce que le maintien ou l’accroissement des profits est indispensable pour la vie du système capitaliste.

Les attaques par le gouvernement Macron-Philippe répondent à cette exigence toujours plus pressante des capitalistes français ; elles ont été permises et préparée par les gouvernements Hollande successifs qui avaient pu faire passer sans trop de difficultés différentes mesures anti-ouvrières (notamment la loi El Khomri), grâce à l’action défaitiste des directions syndicales. Cette énième attaque des retraites vient donc après toute une série de mesures destinées à améliorer le taux de profit des entreprises. Rien d'étonnant si les organisations patronales se sont dites satisfaites des déclarations du premier ministre!

Cependant alors que le gouvernement pensait avoir le champ libre pour accélérer le rythme de ses attaques, au point de pouvoir se passer de l’aide des syndicats collaborationnistes, le mouvement des Gilets Jaunes l’a contraint à rectifier le tir. Il affirme être maintenant à l’écoute et prêt à négocier. D’ailleurs depuis plusieurs mois des «consultations» se seraient tenues avec les syndicats et le premier ministre, en annonçant le calendrier de cette «réforme», a affirmé que la concertation allait continuer.

Ce n’est que de la poudre aux yeux !

La seule chose que le gouvernement veut bien négocier, c’est la meilleure méthode pour faire accepter le mieux possible cette énième attaque. Les organisations syndicales qui acceptent de participer à cette comédie, que ce soit pour présenter la perspective d’une «autre réforme» (CGT) ou pour expliquer que la réforme prévue n’est pas nécessaire car le régime des retraites n’est pas en déficit (FO),  font le jeu du gouvernement : on ne négocie pas une attaque, on se prépare à la combattre et on y prépare les prolétaires ! 

La défense des pensions,  l’abaissement de l’âge du départ à la retraite font partie de la défense du salaire et des conditions de vie et de travail des prolétaires, qui doivent en permanence être l’objet d’une lutte contre les capitalistes, leur Etat et leur système: pour se défendre, les prolétaires doivent combattre le capitalisme!

C’est précisément ce que ne veulent pas faire les appareils syndicaux collaborationnistes, adeptes de la négociation entre «partenaires sociaux»; leur credo n’est pas la lutte de classe, mais la «cohésion sociale» (CGT). Or la société est divisée en classes aux intérêts opposés, entre exploiteurs et exploités, et ceux qui prônent, non la lutte mais la cohésion entre les exploités et les exploiteurs sont au service de ces derniers.

D’ailleurs ce que ces véritables larbins du capitalisme non seulement préparent, mais organisent d’ores et déjà, c’est le sabotage de la lutte contre l’attaque sur les retraites (et contre toutes les attaques en cours ou prévues) : les manifestations sont organisées corporations par corporations ou syndicat par syndicat, elles sont parfois mêlées à des manifestations écologistes, interclassistes et réformistes,  et toujours sans suite prévue.

Lorsque la mobilisation est massive comme lors de la grève à la RATP, les syndicats brandissent la perspective d’une grève illimitée pour dans… 3 mois !

 

Pour une riposte de classe ! 

Pour l’organisation prolétarienne indépendante !

 

Pour résister aux attaques des capitalistes et de leur gouvernement, une riposte d’ensemble des travailleurs, de toutes les corporations, est nécessaire : l’attaque est globale, la riposte doit l’être aussi. Non au corporatisme, Non au saucissonnage des luttes! L’expérience a montré s’il le fallait, que la tactique des mobilisations pacifiques et légalistes, des manifestations à répétition, des défilés rituels, ne débouchait que sur la défaite. Seule la lutte ouverte, sur le terrain de classe, utilisant des méthodes et moyens classistes de lutte (grève illimitée, occupation des locaux, piquets de grève, comités de grève élus, extension aux antres entreprises, etc.), peut faire reculer un gouvernement fermement décidé à arriver à ses fins. 

Les Gilets Jaunes ont donné la preuve que la lutte directe pouvait le faire hésiter. Les prolétaires, parce qu’ils sont au cœur de la production et de la distribution des marchandises, ont de ce fait une force potentielle immensément plus grande que celle de quelques milliers de Gilets Jaunes. Ils ont entre leur main la force non seulement de le faire reculer, mais même de renverser le capitalisme.

Mais pour cela la condition primordiale est que les prolétaires n’abandonnent pas la défense de leurs intérêts aux tenants de la collaboration entre les classes: ils devront prendre leurs luttes en main, s’organiser indépendamment de toute influence bourgeoise et collaborationniste pour la défense exclusive de leurs seuls intérêts de classe.

 

Pour la reprise de la lutte de classe anticapitaliste !

Pour la révolution prolétarienne internationale!

 

 

Parti Communiste International

22 septembre 2019

www.pcint.org

 

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