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Pas de mobilisation au Venezuela pour la « défense de la patrie » ! L'ennemi est dans notre propre pays !

 

 

C'est ce que criait le révolutionnaire communiste allemand Karl Liebknecht, en distribuant un tract contre la guerre à Berlin, à la veille de la Première Guerre mondiale. Tous les socialistes, y compris malheureusement (1) Liebknecht lui-même et les députés de gauche qui siégeaient au Reichstag, tous votèrent les crédits de guerre, c'est-à-dire qu'ils ont approuvé au Parlement les moyens matériels et financiers nécessaires pour faire la guerre à leurs voisins. Ils ont jeté par-dessus bord le programme, les principes et la stratégie marxistes et ont embrassé la cause nationale de la défense de la patrie, au-dessus de leurs convictions révolutionnaires internationalistes, fondées sur le fait que « les prolétaires n'ont pas de patrie », comme le dit le Manifeste. Le seul résultat a été un horrible massacre entre prolétaires qui croyaient défendre la «patrie» alors qu'en réalité ils ne défendaient que les capitalistes et leurs intérêts de classe !

Après la guerre, la IIIe Internationale, l'Internationale communiste souhaitée par Lénine, fut fondée.

Elle avait été fondée précisément sur le rejet des guerres bourgeoises impérialistes sous le slogan du défaitisme révolutionnaire : « Transformer la guerre impérialiste en guerre civile révolutionnaire ! », « Que les prolétaires retournent leurs fusils contre leurs propres officiers, sabotent et rendent inutilisables les armes avec lesquelles ils s'entretuent ! ».

Mais Maduro, le président du Venezuela, qui se dit socialiste, ne le comprend pas ainsi et ne voudrait pas faire ces choses ; il réclame donc une pause à l'ennemi intérieur supposé et appelle à se mobiliser pour défendre la patrie et la souveraineté, en bref à l'unité nationale : « Ce n'est pas le moment des différences politiques, ni des couleurs. Un seul drapeau nous couvre, jaune, bleu et rouge. Et cette patrie est imprenable, personne ne touchera au Venezuela... », affirmait il y a quelques jours le dirigeant chaviste.

S'il y a une raison pour laquelle les prolétaires doivent se mobiliser, c'est uniquement pour se défendre contre les bourgeois et leur État.

 

LES « VIRAGES TACTIQUES » DE DONALD J. TRUMP

 

Le président américain considère bon nombre de ses décisions (qui changent constamment de lieu et d'orientation) comme des victoires retentissantes dans la pratique, alors qu'elles sont en réalité tout le contraire ; il suffit de se rappeler tout ce qui s'est passé en Ukraine ou dans la bande de Gaza. Cette fois-ci, il annonce le déploiement d'une puissante flotte d'avions, de trois destroyers et de sous-marins au large des côtes de la mer des Caraïbes, tout près des eaux limitrophes du nord du... Venezuela, accompagnés d'une série de menaces contre le gouvernement chaviste, teintées de satire burlesque, comme l'offre d'une « récompense de 50 millions de dollars à quiconque fournira des informations susceptibles de permettre de localiser M. Maduro » (!?). Un fait absurde et ridicule qui a néanmoins contraint le président du Venezuela, ainsi que les autres hauts dirigeants du chavisme, à répondre avec des mots chargés de véhémence patriotique aux abus et aux insultes verbales des Américains. Maduro annonce la mobilisation de 4 à 5 millions de membres de la milice nationale, en réponse au déploiement militaire américain sous prétexte de lutte contre le trafic de drogue.

Tout d'abord, l'efficacité militaire de cette milice est absolument nulle. Un ancien chaviste bien connu qui a participé à sa fondation affirme ce qui suit :

"Maduro está usando a los viejitos y las viejitas, quienes ya no tienen básicamente nada más que perder aparte de sus vidas (la mayoría vive como mendigos en miseria y pobreza extrema), para hacer creer al mundo – particularmente en el exterior – que él tendría un masivo apoyo del 'pueblo venezolano' lo cual es absolutamente falso; la inmensa mayoría de los milicianos están allí para recibir comida gratuita y usar la ropa militar y para posiblemente acceder a una vivienda ... porque no tienen cómo pagarse comida ni ropa (y menos todavía una vivienda propia) debido a los decretos presidenciales firmados por Maduro que han rebajado la pensión a menos de $1 al mes con bonos que no superan los $45 al mes" (2).

Deuxièmement, malgré Marco Rubio, représentant plénipotentiaire des États-Unis pour l'Amérique latine et à la tête de cette série d'agressions contre le Venezuela, sur les routes de la drogue qui apparaissent sur les cartes de l'ONU (3), le Venezuela n'est qu'un pays de transit obligatoire entre l'Amérique du Sud et le sud de l'Europe et les Pays-Bas. Cela ne signifie toutefois pas et ne cherche pas à prouver qu'il n'y a aucune activité illicite sur le territoire vénézuélien, mais des preuves sont nécessaires, et celles-ci font cruellement défaut. Il est vrai que la consommation et le trafic de drogue constituent un problème important pour les États-Unis. Il n'est pas très agréable d'être confronté chaque jour, depuis la Maison Blanche, aux centaines d'informations que les médias diffusent dans tout le pays sur les ravages causés par le fentanyl dans le corps de centaines de milliers de victimes de cette drogue infernale...

 En dernière analyse, ce sont les conditions de vie qui alimentent la recherche de paradis artificiels. La disparition du capitalisme et l'instauration d'une société communiste harmonieuse feront disparaître cette quête suicidaire qui renforce en outre l'ordre établi (mieux vaut des drogués que des rebelles). Mais il est évident que les bourgeois ne sont en aucun cas intéressés à remettre en question le système capitaliste lui-même ! Ils mènent des actions policières spectaculaires en utilisant ce prétexte pour renforcer les mesures répressives ; Trump, qui cherche à apparaître comme un combattant intraitable contre la drogue, utilise cet argument dans sa politique étrangère pour justifier les droits de douane sur les marchandises en provenance du Canada, accusant – à tort – ce pays d'être responsable de l'introduction de cette drogue aux États-Unis.

 

SIMULACRE OU VERITE ?

 

Le même dilemme existait avec Chávez, en pleine euphorie électorale et pétrolière, au point qu'un porte-parole américain en était venu à dire qu'« il ne faut pas écouter ce que dit Chávez, mais regarder ce qu'il fait ». Aujourd'hui, dans un premier temps, la diplomatie américaine s'était rapprochée des dirigeants chavistes afin d'aplanir les différends qui, pendant tant d'années, avaient fermé toute possibilité de reprise des relations pouvant mener à la paix, même si c'était la paix des lions. En signe de bonne volonté, Maduro libère six Américains détenus au Venezuela pour espionnage. À son tour, Richard Grenell, envoyé pour les « affaires spéciales », rend la pareille en libérant 250 Vénézuéliens détenus et prêts à être renvoyés au Venezuela (4).

Pendant sept mois, depuis le jour même de l'investiture de Trump, le monde entier a été témoin des diverses escarmouches, insultes, tensions et tensions entre l'administration et les dirigeants chavistes. Mais, au milieu des échanges de Vénézuéliens vivant aux États-Unis, expulsés manu militari vers le Salvador, puis renvoyés au Venezuela, etc., il y a les affaires que les Américains mènent depuis avant même l'arrivée au pouvoir de Chávez. Dans ce cas, nous avons la société américaine Chevron, implantée au Venezuela depuis les années 1920, qui exploite l'un des gisements les plus riches au monde et envoie au Texas un type de pétrole lourd très abondant au Venezuela, pour être traité dans ses raffineries spécialisées dans le raffinage du pétrole lourd, qui est ensuite transformé en bitume (5), qui est la fraction résultant (le fond) de la distillation du pétrole brut lourd et qui est principalement utilisé pour l'asphaltage des routes dans le monde entier. Des facteurs non négligeables lorsqu'il s'agit de faire les comptes dans les deux camps en dispute.

Les prolétaires ne doivent donc pas se laisser tromper et se guérir de tout sentimentalisme que pourrait produire le poison de la propagande patriotique et « anti-impérialiste ». Leur premier ennemi, celui qui leur fait la guerre tous les jours, n'est pas à l'étranger, il est dans leur propre pays ; c'est la bourgeoisie et son État, quel que soit le type de gouvernement qui le dirige. C'est contre cet ennemi et tous ses serviteurs qu'il faut se défendre, en empruntant la voie de la lutte de classe indépendante et anticapitaliste !

 


 

(1) Liebknecht vota en faveur des crédits de guerre par une conception erronée de la discipline et une fidélité déplacée envers le parti social-démocrate allemand.

(2) https://www.aporrea.org/tiburon/a344121.html

(3) https://www.unodc.org/unodc/en/data-and-analysis/world-drug-report-2025-maps.html

(4) https://cnnespanol.cnn.com/2025/08/26/venezuela/maduro-trump-acuerdos-amenazas-orix

(5) https://fr.scribd.com/presentation/457544413/CRUDOS-PESADOS)

 

30 août 2025.

 

 

Parti Communiste International

Il comunista - le prolétaire - el proletario - proletarian - programme communiste - el programa comunista - Communist Program

www.pcint.org

 

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